Pervenche de Madagascar : une culture mexicaine…

La pervenche de Madagascar, bien connue des médecines traditionnelles, intéresse aussi l’industrie pharmaceutique. Foin des histoires de biopiraterie ou de pillages de ressources, elle a su donner vie au village de Los Mangos, en plein cœur du Mexique. Une renaissance durable?

Gonzalo Felipe a longtemps habité une case de feuilles de palmiers et de bambou au village de Los Mangos, à 25km de Catemaco. Aujourd’hui, c’est dans une maison de briques , en dur, qu’il vit avec ses 4 enfants. Sa réussite, il la doit à la culture de la pervenche de Madagascar qu’ici on nomme la ninfa. En effet,  on sait que cette pervenche (Vinca Rosea) contient des substances qui intéressent dpuis longtemps l’industrie pharmaceutique. Dès les années 60,  on a ainsi mis en évidence, dans ses parties aériennes, des alcaloïdes aux effets anti-cancéreux puissants :   la vincaleucoblastine (vinblastine), particulièrement active dans le traitement de la maladie de Hodgkin  et la leucocristine (vincristine), plutôt active dans le traitement des leucémies. En modifiant certains de ses  alcaloïdes, des scientifiques ont même obtenu un nouveau produit : la navelbine (vinorelbine), active dans le traitement du cancer du poumon et du sein. Ses racines ne sont pas en reste, on  a découvert qu’elles contenaient un autre alcaloïde, l’ajmalicine ou raubasine (NDLR que l’on extrait aussi des rauwolfias), particulièrement actif dans l’amélioration de la fonction cérébrale du sujet âgé, en facilitant l’oxygénation cérébrale des patients qui ont des problèmes circulatoires.

Un projet de développement

La pervenche de Madagascar a essaimé au gré des échanges commerciaux, un peu partout dans le monde. Ici, dans l’état de Guerrero et de Véracruz, elle fleurit  bien des balcons. Et c’est une chance ! Car en 1984 , arrive au Mexique un jeune chimiste français d’à peine 30 ans, Michel Bichot,, envoyé par les laboratoires français Servier afin de trouver le meilleur site où cultiver la plante. Or   cette région de Véracruz, au climat chaud et humide, semble parfaitement convenir. Et le village de Los Mangos, particulièrement pauvre, offre des terres et des perspectives de développement particulièrement prometteuses.  Michel Bichot convainc Gonzalo Felipe de semer la ninfa sur sa parcelle de terre et de persuader d’autres paysans. (Précisons que pour produire un médicament, il faut des quantités considérables de plantes,  bien supérieures à une simple culture de plantes d’ornement !  Le rendement s’élève en effet à 5- 6 kg de raubasine  par tonne de racines sèches.) En échange de leur production de ninfa, le laboratoire pharmaceutique donnera à tous les paysans qui se lanceront dans l’aventure, assistance technique, engrais et crédit sans intérêts…tout en soutenant le développement économique de la région , aidant à la construction d’une école par exemple.

Un avenir certain

Ils sont bientôt 250 à se lancer dans l’aventure, et la culture de la ninfa leur rapporte rapidement bien plus que celle du maïs ou du café, sujets aux fluctuations du marché.  Au total, ces agriculteurs  parviendront à produire à l’année environ une demi-tonne de raubasine. Le produit  entre alors dans la composition d’un médicament, le Duxil® des laboratoires Servier. Son retrait du marché en 2005 par l’AFFSAPS (il a été interdit pour cause d’effets neurotoxiques dûs à la présence d’un autre alcaloïde, l’almitrine…) aurait   pu faire tourner assez vite le conte de fées à l’aigre ! Car on voit bien comme une telle culture peut être fragile… lorsqu’elle ne dépend que d’un seul client ! Mais il existe heureusement d’autres débouchés à la Raubasine, qui sert fort heureusement à d’autres médicaments (par exemple à l’Iskedyl® des laboratoires Pierre Fabre), toujours pour les patients souffrant de troubles liés à la neurodégénérescence liée à l’âge…pour le bonheur des habitants du village de Los Mangos !

 Les pousses, cultivées dans les serres afin de les protéger de la pluie ou au soleil, sont replantées en plein air lorsqu’elles atteignent environ 10 cm de haut. Une fois la floraison terminée, les racines  sont séchées au soleil pendant 2 semaines avant d’être réduites en poussière. Elles sont ensuite envoyées à un laboratoire d’où en sera extrait le précieux alcaloïde qu’est la raubasine.

Le Trésor de Los Mangos

« La première fois que j’ai entendu parler de cette histoire, raconte Laurent Sorcelle, c’est au travers de photographies qui montraient des champs de pervenche gardés par des mexicains armés de carabine ! ». Des champs en fleurs précieuses  en quelque sorte!  Le roman raconte l’histoire du développement de la culture de cette pervenche dans cette culture mexicaine ainsi que celle d’une amitié profonde, celle qui unit Michel le « gringo » et Gonzalo le paysan indien ! Deux mondes que tout sépare mais qui finiront par œuvrer en commun pour ce projet agricole d’envergure, se déployant sur l’une des régions les plus pauvres du Mexique.   Laurent Sorcelle  « Le trésor de Los Mangos », 2009, Editions de La Courrière  

© Clara Delpas – Juin 2009

Sources  

Les matières premières pour l’industrie pharmaceutique sont importées en majorité des Etats-Unis et dans une moindre mesure dEurope (Allemagne). Sur ce segment, on trouve la société française NIFAX qui commercialise des matières premières à la fois pour lindustrie chimique et pharmaceutique.

Leur spécialité est la production de principes actifs pharmaceutiques à partir de matières premières naturelles (plantes médicinales) cultivées, sauvages ou de sous-produits de lagriculture, et la société est parmi les leader mondiaux pour la fourniture de principes actifs entrant dans le cadre du traitement des maladies cardio-vasculaires (petronzio)  http://209.85.229.132/search?q=cache:r9qe1cNQEyEJ:www.ccife.org/fileadmin/template/uccife/documents/mp_ccife/mexique/marche_chimie_pharmacie_cosmetique.pdf+nifax+pierre+fabre&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a

La vie de Michel Bichot est de notoriété publique http://www.lepetitjournal.com/content/view/10525/268/ http://www.lepetitjournal.com/content/view/19989/1844/

Il est même chevalier de l’ordre national du mérite depuis décembre 2006, et sa vie est racontée par l’ambassadeur… http://www.ambafrance-mx.org/spip.php?article162

Aujourd’hui, en France , il n’y a plus de Raubasine que dans l’Iskadyll de Pierre Fabre http://www.vidal.fr/Substance/raubasine-3018.htm

Nifax a des clients étrangers   http://209.85.229.132/search?q=cache:GBjBOeQkkt0J:www.importgenius.com/importers/nifax-sa-de-cv.html+nifax&cd=9&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a

 

Sur le retrait du Duxil par l’AFSSAPS Duxil® : le 28 septembre 2005, l’Afssaps annoncait le retrait de l’AMM de Duxil® des laboratoires Servier à la suite d’une réévaluation du rapport bénéfice/risque de ce vasodilatateur à base d’almitrine et de raubasine. L’agence précisait que les résultats obtenus montrent que « l’efficacité de Duxil® est devenue insuffisante au regard des critères actuels exigés pour l’évaluation de l’efficacité dans ses trois indications ». Ces dernières étaient le traitement symptomatique du déficit cognitif et neuro-sensoriel du sujet âgé, (à l’exception de la maladie d’Alzheimer et des autres démences), le traitement d’appoint des baisses d’acuité et troubles des champs auditifs et visuels présumés d’origine vasculaire et le traitement de certains syndromes vertigineux et/ou acouphènes présumés d’origine vasculaire. Par ailleurs, l’Afssaps indiquait que la réévaluation avait mis en évidence un risque rare de neuropathie périphérique et d’amaigrissement. Le médicament disposait d’une AMM depuis 1978 et avait fait l’objet, en septembre 2001, d’une baisse de 65 % à 35 % de son taux de remboursement. Cette dernière décision avait été ensuite annulée par le Conseil d’Etat en juin 2003.

Commentaire de la revue prescrire : La spécialité Duxil à base d’almitrine à fait l’objet d’un retrait d’autorisation de mise sur le marché par l’Afssaps en septembre 2005 alors que l’absence d’efficacité est connue de longue date et les effets à type de neuropathies sont rapportés depuis 20 ans. Le comble est que le « retrait » survient alors que Ardix Médical a déjà cessé la commercialisation de Duxil depuis des mois !

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Catharanthus_roseus_white_CC-BY-SA.jpg

Sur une critique http://www.lepost.fr/article/2009/03/17/1459637_selon-michel-drucker-cancer-considerable-enjeu-economique.html

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c2/Catharanthus_roseus_white_CC-BY-SA.jpg&imgrefurl=http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Catharanthus_roseus_white_CC-BY-SA.jpg&usg=__sAQrGxEoz0-Siq8OsG3K4uaA3Qg=&h=1920&w=2560&sz=3045&hl=fr&start=4&sig2=ScmZmx7XstteUPHl6Ki6Kg&um=1&tbnid=jfZIQnNmsE8HnM:&tbnh=113&tbnw=150&prev=/images%3Fq%3DCatharanthus%2Broseus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le quinoa, un sacré petit grain

Paru dans Biocontact en 2012

 

Star de l’alimentation biologique, le quinoa est aujourd’hui reconnu comme un aliment aux qualités nutritionnelles remarquables. Sans gluten, cette pseudo-céréale a été  promue aliment de l’avenir.

Que le quinoa soit typique des Andes, en Amérique du Sud, ne fait aucun doute. Depuis quand est-il cultivé ? Au moins depuis l’âge des Incas qui l’appellaient  « Chisya Mama », la mère des céréales. C’est dire l’importance que revêtait pour eux cette graine, qui a tout d’une plante magique : son extraordinaire adaptabilité à des conditions de croissance particulièrement défavorables (telles que les sols les plus salés, le gel ou la sécheresse typiques des hauts plateaux andins) et sa très grande richesse nutritionnelle l’avaient élevée d’emblée au rang de nourriture de la Pachamama, la déesse de la terre. Ceci explique en partie pourquoi le quinoa n’a pas attendu l’avènement de la mondialisation des échanges commerciaux pour se montrer  de l’autre côté de l’Atlantique : bien évidemment, dès que les premiers colons européens ont posé les pieds sur le sol des Amériques, ils les ont remarqués, ces plants si prisés de la cordillère des Andes. Et n’ont pas manqué d’en rapporter des graines chez eux en Europe pour tenter de les y cultiver …avec même quelques succès. Mais sans  marché pour la consommation humaine, le quinoa ne s’est alors pas développé , faute de plus considérations… Aliment des indiens, il était dédaigné des européens et cantonné à servir de grains pour les poules. Quant à ses feuilles , que l’on peut pourtant consommer tout comme des épinards, elles servaient de fourrage pour le bétail…Rapidement tombé dans l’oubli, tout comme le peuple indien dans son ensemble, le quinoa  a connu un renouveau dans les années 1980 : en 1983, une sécheresse importante sur l’Altiplano bolivien a  conduit la communauté européenne à allouer des sommes particulièrement importantes de subvention  aux agriculteurs boliviens pour qu’ils développent la culture du quinoa.

L’effet pervers de la mondialisation

La conséquence immédiate a été le  développement d’une agriculture intensive : la culture qui se pratiquait traditionnellement à flanc de collines est descendue en plaine pour permettre le passage des tracteurs,  entraînant érosion des sols et appauvrissement de la terre . Et surtout une  production  excessive bien difficile à écouler… Heureusement, la sagacité des industriels du bio, qui ont su miser sur les qualités nutritionnelles exceptionnelles du quinoa pour en faire la promotion, a alors ouvert de nouveaux marchés en Occident. Et, depuis une quinzaine d’années, en Amérique du Nord, au Japon et en Europe, les filières d’alimentation diététique et “ bio ” font une promotion efficace du quinoa : sa haute teneur en protéines, sa composition équilibrée en acides aminés, son contenu élevé en minéraux essentiels, lipides, antioxydants et vitamines, et surtout, son absence de gluten, ont tout pour séduire les consommateurs avides de produits bénéfiques pour leur santé.  Aujourd’hui, le quinoa se trouve jusque dans les rayons des supermarchés. Au point que l’offre peine à répondre à la demande : cultivé en Bolivie, mais aussi en Équateur, au Pérou et en Colombie, l’engouement  mondial qu’il suscite aurait pu conduire là encore les terres andines à leur perte,   motivant d’autant plus le développement d’une agriculture intensive destructrice. Sur le terrain, les ONG comme Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) veillent à maintenir la durabilité des cultures : cueillette  des grains sans arrachage des racines, utilisation d’engrais naturels (excréments de lamas), chasses villageoises traditionnelles nocturnes aux papillons (plutôt que recours aux pesticides). Des savoirs-faire connus depuis toujours des paysans indiens, dont  la structure ancestrale, sous forme de mini-communautés (les ayulls), a permis aux indiens de s’organiser pour faire front face aux difficultés et ainsi tirer profit de cette richesse. D’autant que le marché s’étend de plus en plus, avec des débouchés qui vont bien au-delà du marché de l’alimentation : industrie des détergents, des cosmétiques, voire même de la papeterie et des produits phytosanitaires…Seul hic à ce développement idyllique, sa culture n’est destinée qu’à l’exportation :   au sommet de la terre de Cochabamba, en avril 2010, le président bolivien Evo Moralès a beau l’avoir encensé en le décrivant comme seul aliment complet du peuple, fustigeant par ailleurs le poulet aux hormones américain. Dans les faits, les indiens boudent le quinoa, préférant, avec l’argent que leur rapporte son négoce, s’acheter du blé américain, bien plus accessible…

Les différentes formes du quinoa

Actuellement, dans les magasins, on   trouve le quinoa principalement sous forme de grains et de flocons ou de soufflé. Pour être soufflé, le  grain doit être soumis à haute pression dans des conditions de température spécifique. Il devient alors très léger. Et sa forme bien ronde lui permet d’être utilisé  dans de nombreuses préparations. On le cuit comme le riz, un volume pour deux volumes d’eau durant 15 à 20 minutes dans l’eau bouillante. Sous forme de flocons (le grain est  chauffé à la vapeur puis aplati  entre des cylindres), ils sont très rapides à préparer et peuvent être utilisés pour épaissir   le potage ou pour faire   des galettes légères salées ou sucrées. 

 

Un aliment exceptionnellement complet

Le quinoa, quasiment naturellement biologique,  a en tout cas gagné tous ses blasons pour être un mets de choix dans nos assiettes et l’objet des attentions inventives des chefs de la nouvelle cuisine. Réputé pourtant fade au goût, on le met  à toutes les sauces…Et à raison, diététiquement parlant. L’aliment est en effet exceptionnel : un rapport de la FAO, l’Organisation pour l’Agriculture et l’Alimentation des Nations-Unies, le cite comme regroupant tous les éléments nutritifs nécessaires à l’organisme humain. À sa richesse en protéines s’ajoute sa richesse en acides aminés essentiels, dont la lysine, habituellement absente dans les céréales… Au point qu’il pourrait même théoriquement être un substitut au lait maternel ! La valeur nutritionnelle du quinoa est un équilibre exceptionnel : sa teneur en protéines est particulièrement élevée (16%, comme le blé, mais elle peut aller jusqu’à 23%, soit plus de deux fois plus que dans les autres céréales). Sans gluten, il est donc intéressant pour les gens qui souffrent de maladie coeliaque, maladie caractérisée par une intolérance de l’organisme humain à la glutamine, protéine contenue dans le gluten du blé et céréales de la même famille… Le quinoa, riche en acides aminés essentiels, (lysine, méthionine, cystine, arginine, histidine et isoleucine) le rend très complémentaire des autres céréales, habituellement déficientes en lysine, et des légumineuses, déficientes en méthionine et cystine. Il contient en outre de 58 à 68% d’amidon et 5% de sucre. Sa teneur en graisse est de 4 à 9%, dont la moitié en acide linoléique, un acide gras essentiel indispensable au corps humain. Son contenu relativement élevé en huile s’ajoute à ses caractéristiques nutritionnelles importantes. La richesse minérale des terres où il pousse lui donne une teneur exceptionnelle en divers sels minéraux, notamment du calcium, du phosphore et du fer. Et bien sûr du sodium, mais aussi du magnésium et du potassium, autres oligo-éléments nécessaires au bon fonctionnement de toutes les cellules du corps humain. Cette exceptionnelle richesse nutritionnelle explique que l’on tente aujourd’hui de le cultiver dans le monde entier, avec plus ou moins de succès : des contreforts himalayens aux montagnes rocheuses en passant par… les Pyrénées ! Plante multirésistante, le quinoa peut en théorie être cultivée sous tous les climats. Et même en France, où des agriculteurs de la région d’Angers se sont mis à sa culture !  Voire même…dans l’espace ! En effet,  après des années de recherche, la NASA le considère, depuis les années 1990,   comme  CELSS (controlled ecological life support systems ou systèmes de support de vie écologique contrôlée) : sa rapidité de maturation…et sa richesse nutritionnelle en font un candidat de choix pour entrer dans le menu des prochaines missions spatiales…C’est encore de la science-fiction, certes, mais le quinoa se mangera probablement même à l’avenir à des millions de kilomètres de la terre !

 

Clara DELPAS « Vertus et bienfaits du quinoa » , Editions Guy Trédaniel, 184 pages, juin 2011 12€90  – Un livre abondamment illustré pour tout savoir sur le quinoa : histoire, propriétés nutritionnelles et médicales, culture, développement… et recettes de cuisine.

 

 

 

 

Nanotechnologies : un risque professionnel émergent

<

p style= »text-align: justify; »>Selon l’Organisation Internationale du Travail, 167 000 travailleurs meurent chaque année dans l’Union Européenne, dont 159 000 d’une maladie directement imputable à leur activité professionnelle. Un bilan qui a conduit l’Agence Européenne de Sécurité et de Santé au Travail à mettre en place un « Observatoire européen du risque » (ERO). Après avoir étudié les risques physiques, biologiques et psychosociaux auxquels pouvaient être exposés les travailleurs, les experts de l’ERO se sont penchés sur les risques chimiques émergents, objet de leur 4ème rapport (1). En tête de liste, viennent les nanoparticules et particules fines qui exposent les travailleurs de nombreuses manières :  lors de la production de ces matériaux, bien sûr, mais aussi, comme le rapport le souligne, surtout lors des opérations de maintenance et de nettoyage de matériaux contenant des nanoparticules.

Des risques qui inquiètent

Ces substances ont un diamètre suffisamment petit pour entrer dans les cellules, par ingestion, par inhalation, ou par contact cutané. Après être entrées dans les organes et les tissus, particulièrement dans les poumons, dans le cerveau et dans le foie, elles n’en sortent plus, entraînant dans les cellules des phénomènes inflammatoires, voire même modifiant la structure des protéines cellulaires.
La confédération européenne des syndicats (CES) qui représente 60 millions de travailleurs européens, s’est penchée elle aussi  sur les nouveaux développements liés aux nanotechnologies et aux nanomatériaux.  Elle a organisé début avril une conférence « Travailler et vivre avec les nanotechnologies » au cours de laquelle elle a présenté la résolution (2) qu’elle a adoptée en juin 2008. Tout en confirmant le potentiel de développement d’application considérable des nanotechnologies et des nanomatériaux dans les domaines de la santé, de l’environnement, des médicaments et des énergies renouvelables, elle souligne de nombreuses inquiétudes quant aux risques potentiels pour la santé humaine et pour l’environnement.
No data = No market ?
Pour la CES, il est clair que ce principe fondateur de REACH devrait être appliqué aux substances sous la forme nanométrique, même s’il s’agit de substances déjà inscrites dans REACH à leur état habituel. On sait en effet que la forme nanométrique modifie les propriétés physiques de la matière. Par ailleurs, s’agissant de nouveaux matériaux, la procédure d’enregistrement devrait s’appliquer indépendamment du seuil minimal de production, fixé à une tonne par an (de nombreux nanomatériaux n’atteignant jamais ce seuil !). La CES pointe aussi sur l’insuffisance des études menées sur les aspects santé- environnement et exige qu’au moins 15% (contre 1% aujourd’hui!) des budgets alloués à la recherche servent à l’évaluation de ces aspects.
Experts et syndicats sont parfaitement d’accord : ils concluent rapports et résolutions en recommandant l’application du principe de précaution, seul moyen de parvenir à un développement responsable des nanotechnologies acceptable pour la société. Personne ne veut rejouer l’histoire de l’amiante. Pas plus que celle des OGM ! Bien au-delà de la protection des travailleurs, (même s’ils restent en première ligne d’exposition), tous rappellent aussi que c’est l’ensemble de la société qui est exposée à ce risque émergent et s’interrogent sur le devenir de ces matériaux dans l’environnement. Les expertises se poursuivent sur la question puisque qu’ une prochaine journée d’audition de  scientifiques est prévue à la Commission Européenne, le 10 septembre 2009…
Mais à l’heure où des centaines de produits de grande consommation  contenant des nanomatériaux sont déjà disponibles sur le marché et où  les budgets publics consacrés  à la recherche sur les nanotechnologies ne cessent d’augmenter d’année en année (ils sont évalués à 3,5 milliards d’euros dans l’Union européenne  pour la période 2007 -2013) on peut douter de l’efficacité de tous ces rapports et  travaux! Car avec un marché mondial d’ores et déjà estimé à 1.000 milliards de dollars d’ici à 2015, il est probablement trop tard pour bien faire !

<

p style= »text-align: justify; »>(1)    European Agency for Safety and Health at Work «  Expert forecast on emerging chemical risks relaterd to occupational safety and health », 176 pages
(2)    Résolution de la CES adoptée par le Comité Exécutif du 25 juin 2008, 7 pages

La crise du sommeil

La qualité de notre sommeil est une question de santé essentielle, et même une préoccupation de santé publique : notre bien-être dépend de notre repos quotidien et ceux qui souffrent de troubles du sommeil savent qu’il est inconfortable et préoccupant de mal dormir. D’autant plus que l’on sait, depuis peu, que les perturbations de notre sommeil peuvent avoir des répercussions sur l’émergence de certaines maladies !

Le sommeil et ses troubles sont entrés dans les préoccupations de nos hommes politiques. L’affaire est encore neuve, puisque ce n’est qu’en mars 2007 qu’est paru le rapport d’experts sur le thème du sommeil (1), suscitant ce commentaire explicite du ministre de la Santé de l’époque, Xavier Bertrand : « Ce n’est pas normal de mal dormir » !

Que s’est-il donc passé ? Les troubles du sommeil seraient-ils devenus tout d’un coup devenus plus graves ou plus nombreux ? Pas du tout !     « Nous faisions déjà depuis longtemps une travail de communication et d’alerte autour de cette problématique importante en santé publique, mais jusqu’à présent sans être écouté ! » explique le Dr Sylvie Royant-Parola, spécialiste du sommeil et présidente du Réseau Morphée. La  médecine du sommeil est certes encore jeune (à peine un siècle), mais elle commence à disposer de chiffres qui font état de l’étendue du problème…et donnent l’alerte!

Insomnie, manque de sommeil  et autres troubles…

Le rapport constate ainsi que près de 10% des français sont atteints d’insomnie chronique. En 2008, une enquête, réalisée pour le compte de l’Institut National pour l’Education et la Prévention En Santé (INPES) (2) , a établi que parmi les jeunes adultes, âgés de 25 à 45 ans, 12 % déclaraient souffrir d’insomnie et 17 % accumuler une dette chronique de sommeil.

Bien sûr,  nous sommes loin d’être tous égaux devant le sommeil. Nous n’avons pas forcément besoin de la même quantité de sommeil, et nous n’avons pas non plus les mêmes horaires. Les « gros dormeurs »   ont besoin de 9-12 heures de sommeil par nuit , et les « petits dormeurs », plus rares (ils ne seraient que 5-10% de la population), se contentent de 4-6 heures de sommeil. Entre ces 2 extrêmes, la moyenne nationale se situe à 7 heures. Les jeunes adultes , selon le sondage de  l’INPES, ne dorment   pour leur part que 5h48 par nuit en moyenne. Concernant les horaires de coucher, on connaît bien les « couche-tard » (vers 2-3h du matin) qui se distinguent des « couche-tôt » (avant minuit) et là encore nous sommes loin d’être égaux : il a par exemple été démontré qu’un couche tôt qui se couche tard, même en dormant le même nombre d’heures que d’habitude, perd en qualité de sommeil ! Une autre inégalité face au sommeil réside tout simplement…dans l’âge que nous avons ! Nous n’avons pas les mêmes besoins en sommeil tout au long de notre vie. (voir encadré) Il n’en reste pas moins que les études concluent toutes de façon indéniable qu’un français sur trois souffre de troubles du sommeil et plus spécifiquement 45 % des jeunes adultes considèrent  tout simplement ne pas dormir assez.

Les troubles du sommeil ne se limitent pas à de l’insomnie ou à des difficultés d’endormissement. Au cours de ces trente dernières années, deux pathologies associées au sommeil, ont été repérées par les spécialistes: le syndrome d’apnée du sommeil  et le syndrome des jambes sans repos.  « Là encore, cela a mis du temps. Je me souviens que lors des premières réunions avec les caisses d’assurance maladie, on nous suspectait de créer  de fausses pathologies sous l’influence des  laboratoires  pharmaceutiques! »  se souvient Sylvie Royant-Parola.


Le syndrome des jambes sans repos concerne 2,5 % des adultes. Il se caractérise pas deux manifestations principales,  localisées dans  les membres inférieurs : des « impatiences », voire des douleurs et des  mouvements involontaires périodiques. Les impatiences surviennent le soir ou la nuit, favorisées par l’immobilité et soulagées en partie par le mouvement. Les mouvements involontaires se manifestent par une flexion du pied et des orteils  au cours du sommeil, sans que la personne n’en ait   conscience . Le mécanisme  de ce syndrome reste  méconnu , plusieurs pistes sont évoquées : activité insuffisante de certains neurones, carence en fer, insuffisance rénale ou encore diabète…Les traitements sont médicamenteux essentiellement à base de substances qui apportent de la dopamine.

Les apnées du sommeil  affectent environ 4 % des hommes et 2 % des femmes. Elles sont plus fréquentes après 50 ans et sont souvent  associées à de  l’hypertension artérielle et à des  atteintes cardiovasculaires. Elles sont dues à l’obstruction du pharynx   provoquant  un arrêt de la respiration jusqu’à l’éveil du dormeur. Le diagnostic, suspecté notamment en cas de ronflements très bruyants, ou de symptômes divers ( impression de ne pas avoir “récupéré” pendant la nuit, troubles de la mémoire et de l’attention, irritabilité, baisse de la libido…) est confirmé par un enregistrement  du sommeil et différents tests. Différentes solutions existent pour lutter contre cette pathologie : supprimer l’alcool le soir, limiter si possible certains médicaments, perdre du poids, porter un appareil dentaire et surtout appliquer un masque nasal empêchant ainsi le ronflement et la fermeture du pharynx.

 Les troubles du  sommeil des français

Somnolence diurne excessive : 8%

Mauvais sommeil : 20 à 30%

Insomnie modérée : 15-20%

Insomnie sévère : 9-10%

Syndrome des jambes sans repos : 8,4%

Syndrome d’apnées du sommeil : 5-7% (15% des plus de 70 ans)

 

 Le sommeil et ses âges

nourrisson : 16 à 17 heures

3- 5 ans :  12 heures

 6 -11 ans : 10 heures

à partir de 12 ans : 9 heures

adulte : 7 heures

personnes âgées ou personnes inactives : moins de 7 heures

 

Des conséquences majeures pour la santé

Sans même parler de la consommation importante de somnifères que les troubles du sommeil peuvent entraîner, lorsque l’on n’arrive pas à dormir la nuit, ou que l’on ne dort pas assez, ou mal, on rattrape sa fatigue …en dormant la journée ! Cette somnolence diurne  excessive affecte, toujours selon le rapport sur le sommeil des français, 2,5 millions de personnes. Elle est donc une cause importante d’accidents du travail, d’accidents domestiques  et d’accidents de la route. « 30% des accidents mortels sur la route  sont liés à une somnolence au volant! » rappelle le Dr Sylvie Royant-Parola. De plus, sur un plan physiologique, un mauvais sommeil a également bien d’autres répercussions délétères, puisqu’il est établi qu’il perturbe notamment la reconstitution des stocks énergétiques des cellules musculaires et nerveuses, la production de l’hormone  de croissance, la régulation de la glycémie (risque de surpoids et de diabète), l’élimination des toxines, les défenses immunitaires, l’humeur et l’adaptation au  stress, l’apprentissage et la mémorisation ! Enfin, on sait que les troubles de sommeil  sont l’un des éléments contributifs à d’autres problèmes de santé publique bien identifiés maintenant, tels que l’obésité ou les maladies cardiovasculaires !  

Le saviez-vous ? Si personne ne s’était   endormi … le Titanic n’aurait pas heurté l’iceberg qui l’a fait couler, la navette « Challenger » n’aurait pas explosé. Et  la catastrophe de Tchernobyl n’aurait peut-être pas eu lieu !

Travailler plus pour… dormir moins bien ?

Il a été établi  dès les années 90 que « certaines pathologies  peuvent se créer uniquement du fait de  rythmes de travail (rythmes décalés , horaires de travail de nuit ou horaires contraignants) auxquels la personne n’arrive pas à s’adapter, même après longtemps»  rappelle Sylvie Royant-Parola. Soumise à des horaires de travail variables, avec par exemple des alternances d’activités jour/nuit, l’ossature chronobiologique de l’individu se désorganise totalement, alors qu’elle est extrêmement importante pour son équilibre ! Bien sûr on peut penser aux 3×8 ou au travail de nuit. Mais il y a aussi le simple éloignement du lieu de travail qui impose des temps de trajets de plusieurs heures et donc bien souvent une privation de sommeil puisqu’elle impose de se lever plus tôt. Cependant, alors que le mal de dos est reconnu depuis peu comme maladie professionnelle, ce n’est pas le cas pour les troubles du sommeil. Lla médecine du travail a du mal à admettre le lien entre des difficultés d’endormissement ou troubles du sommeil sans autres troubles associés et l’organisation des horaires de travail : il est encore difficile  d’obtenir une incapacité liée à une inadaptation aux horaires de travail !

En dépit de l’éloge actuel qui est fait à l’hyperactivité dans la société, tout le monde continue donc d’avoir besoin de dormir…  et il est faux de considérer que l’organisme est capable de s’habituer à n’importe quel rythme. D’ailleurs, 52,5% des français attribuent leurs problèmes de sommeil au travail. Bien sûr, d’autres raisons que le travail sont aussi incriminées dans les troubles du sommeil : les facteurs psychologiques comme le stress ou l’anxiété (40 %), les enfants (27 %), les loisirs (21 %) et le temps de transport (17 %). Certaines pratiques, encore récentes, semblent être aussi largement associées à l’émergence des troubles du sommeil : selon  l’étude de l’INPES,  près d’un insomniaque sur deux et une personne en dette de sommeil sur deux surfent sur Internet ou jouent à des jeux vidéos !  Encore faut-il reconnaître les vraies causes de nos troubles du sommeil…et admettre  que  bien dormir  est un gage essentiel de bonne santé!

 

 

 

(1) Rapport sur le thème du sommeil, Ministère de la Santé et des Solidarités, décembre 2006

( 2) Enquête sur les  représentations, les attitudes, les connaissances et les pratiques du sommeil des jeunes adultes en France , Institut National du Sommeil et de la Vigilance , mars 2007

 

 

 

Sommeil et modes de vie 

 

Une interview du Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre et neurobiologiste,   présidente du Réseau Morphée.

Le travail peut-il nous empêcher de dormir?

C’est difficile à établir, la question rejoignant toute la notion de stress  et d’interaction liée à une entreprise : on ne peut pas être tout le temps sur un long fleuve tranquille ! Une entreprise qui vit a aussi tout ce qui fait la vie d’un individu : ses moments de bonheur, de grand développement, de crise … Et les individus qui y travaillent   vont aussi vivre en phase ou en décalé ce que va vivre l’entreprise. Pour l’instant, on connaît un élément vraiment délétère au niveau du sommeil : les ruptures de rythme de travail .

Et la crise économique ?

Là encore, c’est difficile à établir, tout simplement parce que le phénomène est trop récent ! Nous ne disposons pas pour l’instant d’éléments suffisants pour établir quoi que ce soit. Ce serait d’ailleurs compliqué : il faudrait que tous les six mois on recommence  le même type d’études. Et encore, ce n’est pas parce qu’ un lien statistique aurait pu être établi que l’on pourrait conclure…  On a tendance à voir plus de gens insomniaques, mais ce n’est pas parce que l’insomnie gagne du terrain : c’est parce que les gens osent probablement plus se plaindre de leur insomnie !

Qu’en est-il des «  ondes  électromagnétiques » ?

Les champs électromagnétiques induits ne semblent pas entraîner d’interférences notables avec le sommeil. Les seules interférences observées  l’ont été avec des champs magnétiques énormes. Il va sans dire que tout le monde ne dort pas dans une « bobine » électromagnétique ! Quant à l’étude européenne sur les lignes à haute tension, elle n’a pas encore été publiée et pour l’instant, les résultats ne montrent pas grand chose.   Quelques études ont également été menées sur l’impact du téléphone portable sur le sommeil , dont une, parue en 2008, qui montre moins de sommeil profond et un retard d’endormissement chez les utilisateurs de téléphone portable  dans un contexte de communication téléphonique très particulier (téléphone contre l’oreille  pendant 3 heures) , ce qui n’est pas le lot commun, sauf peut-être chez certains  adolescents le soir.  On sait aussi que passer trop de temps derrière l’ ordinateur perturbe le sommeil : La lumière forte émise par l’écran arrive directement sur la rétine dont les photorécepteurs, sensibles à l’intensité lumineuse, sont en lien direct avec notre horloge interne. Celle-ci va retarder la production de mélatonine, l’hormone qui nous permet de mesurer le temps, entraînant un retard d’endormissement avec un réveil plus tardif.

 

Existe-t-il d’autres facteurs environnementaux nuisibles pour notre sommeil ?

Il y a deux choses vraiment délétères : la chaleur et le bruit. Dormir à une température ambiante de plus de  30°C est vraiment très difficile, et des troubles du sommeil peuvent apparaître, notamment lorsque l’hygrométrie (le degré d’humidité de l’air ambiant) est insuffisante.   Quant au bruit, en dehors du tapage nocturne et des bruits de voisinage, qui peuvent nous empêcher de nous endormir,  ou des pleurs de nourrissons qui peuvent nous réveiller la nuit, des études ont montré très clairement que les bruits liés au décollage et à l’atterrissage des avions, entraînaient une activation cardiaque au cours du sommeil, c’est-à-dire que le rythme cardiaque du dormeur augmente, même si la personne ne perçoit plus le bruit.

ENCADRE : Se créer un bon environnement pour dormir

 

Les éléments  favorables  au sommeil

 

– une chambre agréable et rangée,

– une literie de qualité,

– le silence,

– l’obscurité,

– une température moyenne de la pièce,

– un état de détente 

Les éléments défavorables  

– présence d’enfants d’âge différent dans la même chambre,

– le bruit

– la lumière de la ville

– le désordre

– les équipements électriques, (télévision, ordinateur ) dans la chambre 

 

Quand faut-il s’inquiéter vraiment de son sommeil ? 

Ne pas dormir pendant 15 jours sur une période donnée, parce que l’on est face à un événement stressant ou que l’on est inquiet  est tout à fait  normal. Cela montre qu’on est préoccupé par une priorité qu’il faut pouvoir régler et qui  demande du temps. On prend ce temps sur le sommeil, ce qui n’est pas d’une efficience absolue, puisque moins on dort moins on est bien le lendemain ! On peut envisager une consultation spécialisée lorsque les troubles, quels qu’ils soient – difficultés d’endormissement, réveils en pleine nuit ou trop précoce le matin, sensation d’un sommeil non réparateur…- se reproduisent plus de trois fois par semaine sur une période qui dure plus de trois mois. Cela n’empêche pas bien entendu de s’occuper de son sommeil sans attendre,  mais si aucune solution n’améliore la situation au bout de trois mois,  on peut envisager une consultation spécialisée afin de chercher une autre cause plus spécifiquement liée au sommeil. L’enregistrement du sommeil n’est pas systémique, sauf en cas de suspicion d’apnées du sommeil, de mouvements pendant la nuit ou de  comportements curieux au cours du sommeil. Bien souvent, l’évaluation se fait au moyen de la tenue d’un agenda du sommeil, avec pour seuls outils du papier, et un crayon !

Peut-on guérir tous les troubles ?

Bien sûr que non ! Dans le sommeil, il existe beaucoup de  choses qui sont de l’ordre de la perception, donc de l’image que l’on se fait de son sommeil et  de la satisfaction  que l’on en a . Certains sont des éternels mécontents,   il s’avère que leur mécontentement s’est focalisé sur leur sommeil, mais cela aurait pu être sur autre chose ! Pour  ceux là , quoi que l’on fasse, rien ne pourra les améliorer!  

 

ENCADRE : Le Réseau Morphée

Le réseau Morphée regroupe différents professionnels de santé impliqués dans la prise en charge des troubles du sommeil. Cette association  à but non lucratif est un réseau de santé, monté voici deux ansqui s’est développé en 2004 dans une démarche , à titre expérimentale encouragée par les pouvoirs publics. Le réseau Morphée vise à aider le grand public à prendre conscience de ce que sont les troubles du sommeil au travers de conférences et d’animation au sein du réseau, des collectivités locales ou des écoles. Il organise aussi des ateliers du sommeil, permettant d’offrir une réponse directe aux gens qui souffrent de problèmes de sommeil. Ces ateliers leur apprennent à gérer leur sommeil différemment, afin d obtenir  une amélioration de l insomnie. Le’objectif est de responsabiliser les gens face à la prise en charge de leurs troubles du sommeil, et de favoriser l’interaction et la synergie entre tous les intervenants de la prise en charge : il propose un travail de coordination des soins, sous l’égide du médecin coordinateur, ainsi que des formations et des conseils aux  médecins, et plus globalement aux professionnels de santé pour les aider à trouver des réponses face aux troubles du sommei.   

Réseau Morphée – 2 grande Rue – 92380 GARCHES- Tél : 09 77 93 12 04 (de 14h à 17h) e-mail : contact@reseau-morphee.org / site web : http://www.reseau-morphee.org

 

 

ENCADRE : La journée du sommeil 2009

Le 18 mars s’est tenu la 9ème journée Nationale du sommeil organisée par l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance avec le soutien de la Société Française de Recherche et de Médecine du Sommeil et du Syndicat de la Médecine du Sommeil et de la Vigilance. Elle avait pour thème : SOMMEIL ET RYTHME DE VIE. À cette occasion, des centres du sommeil, répartis sur la France entière, ont comme chaque année ouvert leurs portes, avec la participation d’associations de malades pour accueillir, informer et sensibiliser le public sur les troubles du sommeil.  

 

Pour en savoir plus

ROYANT-PAROLA Sylvie « Comment retrouver le sommeil par soi-même », Editions Odile Jacob

Le site internet de Sylvie Royant-Parola :  http://www.royant-parola.fr/

 

 

 

Secrets des médecines alternatives : Guide pratique pour se soigner autrement

Secrets des médecines alternatives : Guide pratique pour se soigner autrement

Jean-Ernest Altherr , Jean-Luc Bermond , Patricia Chairopoulos, Clara Delpas
Faites le bon choix santé avec ce guide et découvrez les bienfaits des médecines alternatives. 150 thérapies d’Acupuncture à Yoga, elles n’auront plus de secrets pour vous : principes de base, modes d’action, indications et contre-indications, comment trouver un praticien, ce qu’en dit la science. 100 maladies. Pour chaque affection, mettez en pratique les réponses données par les médecines alternatives : que faire en attendant la consultation, comment guérir plus vite et réduire le risque de récidive… Dictionnaire des plantes médicinales ; Dictionnaire des compléments alimentaires. Un livre clair et fiable, qui s’appuie sur les dernières découvertes scientifiques, validé par les meilleurs spécialistes.
  • Relié: 478 pages
  • Editeur : Selection Reader’s Digest (30 avril 2009)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2709820382
  • ISBN-13: 978-2709820387
  • 25€

Le commander?

Le bonheur est dans le métro

 
Le bonheur est dans le métro

Vincent, conducteur de la ligne 2, nous le rappelle avec ses annonces , qu’il accueille les gens, comme ici :

 

 

 

 

 

 

[audio:http://clara.delpas.free.fr/audio/Clara+metro+annoncevincent.mp3]

ou qu’il leur parle de bonheur comme là : [audio:http://clara.delpas.free.fr/audio/Clara+metro+annoncevincentbonheursoleil.mp3]
Ses facéties amusent les wagons ! La preuve? [audio:http://clara.delpas.free.fr/audio/Clara+metro-ambiancewagon.mp3]
D’un bout à l’autre de la ligne… [audio:http://clara.delpas.free.fr/audio/Clara+metro+annoncevincentterminus.mp3]
En passant par des stations emblématiques… [audio:http://clara.delpas.free.fr/audio/Clara+metro+annoncevincentternes.mp3]
Bon, le métro, c’est un trip plutôt sympa. Depuis la loge, on voit
l’extérieur, comme si on était vraiment sur les voies… allez, une
visite guidée?
[audio:http://clara.delpas.free.fr/audio/Clara+metro-ligne2description-2mn.mp3]
Pour finir, ça nous fait une émission de radio  !* [audio:http://clara.delpas.free.fr/audio/Clara+Lebonheurestdanslemetro-181208-1h55.mp3]

* On y retrouvera aussi , toujours sur le thème du métro, la compagnie des Strapantins ainsi que le fondateur du site Dilelui.com, inspiré à la fois par le coup de foudre qu’il avait eu pour une compagne de bus, et par la nostalgie des petites annonces du Libé du temps jadis…

De la viande aux antibiotiques, et alors?


Les animaux d’élevage sont comme les hommes : parfois ils sont malades, et prennent des antibiotiques. Ils en prennent même aussi parfois, lorsqu’ils ne le sont pas. Dans tous les cas, leur viande est pleine de bactéries ! Que risquons-nous à la manger?

On le sait depuis longtemps, de nombreuses bactéries sont naturellement présentes dans le tube digestif de tous les animaux (chez l’homme, selon les estimations, leur nombre s’y élèverait à plusieurs milliers de milliards, soit dix fois plus que le nombre de cellules de l’organisme!).
Les animaux d’élevage n’échappent pas à cette règle et leurs bactéries contaminent l’environnement : d’une part, elles sont relarguées au travers des déjections animales, contaminant l’eau qui va arroser les cultures agricoles, ou alimenter les réseaux d’eau potable. D’autre part, lorsque les animaux sont abattus ou dépecés, ces bactéries contaminent inéluctablement la viande.
Bien sûr la qualité de la viande est très contrôlée. Il n’empêche que début mars de près de 2,5 tonnes de viande potentiellement contaminée par une souche d’ Escherichia Coli entérohémorragiques (EHEC) ont été mis en vente ! Juste le temps de confirmer les résultats des contrôles (quotidiens) qui avaient détecté la présence de la bactérie à l’abattoir de Coutances dans la Manche… Mais dix jours plus tard tout de même !
Tout cela n’est pas bien grave, direz-vous. Après tout, il suffit de bien faire cuire la viande, à 65-70°C. Comme on le rappelle au centre d’information des viandes, « Le problème de telles bactéries, c’est qu’elles ne se cantonnent pas qu’à la surface de la viande, mais se propagent dans tout le reste du réfrigérateur, voire ailleurs ! ». E.coli déclenche des gastro-entérites, avec des diarrhées pendant quelques jours. Chez les enfants de moins de 5 ans, les personnes âgées de plus de 65 ans et toutes les personnes immunitairement déficientes, elle peut être responsable de graves atteintes rénales, parfois mortelles.
Mais ne vient-on pas à bout des bactéries avec les antibiotiques? Justement, à l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement pour lutter contre les infections à EHEC et les antibiotiques sont même fortement déconseillés car ils sont supposés activer la production d’une toxine dans le côlon aggravant la maladie. Cet exemple illustre la façon dont la viande est contaminée par des bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques : certaines , comme les EHEC, sont pathogènes , d’autres non, mais ce dernier point n’est pas pour autant rassurant !


Les bactéries font de la résistance !

N’en déplaise à ceux qui croyaient que les bactéries étaient dotées d’une certaine intelligence, les bactéries n’apprennent rien. En revanche, elles évoluent inéluctablement vers une résistance aux antibiotiques. Car les bactéries se reproduisent très vite (tout simplement, elles se divisent en deux toutes les 30 minutes environ) et mutent spontanément. C’est à dire que leur patrimoine génétique peut se modifier et elles peuvent ainsi spontanément acquérir des gènes de résistance qui vont leur donner la propriété de résister aux antibiotiques qui habituellement les tuent ou freinent leur développement. Un mécanisme naturel que ne vient pas arranger la présence de grandes quantités d’antibiotiques dans l’environnement, car même « s’il n’induit pas la résistance, il donne un avantage certain aux bacteries qui lui sont devenu spontanément résistantes ! » précise le Pr Patrice Courvalin, Responsable de l’unité des Agents bactériens à l’Institut Pasteur et du Centre National de Référence des Antibiotiques. Les antibiotiques exercent ainsi une « pression de sélection ». Déjà en 1945, Fleming, le « découvreur » de la pénicilline, prévenait la communauté médicale et le grand public des dangers liés à l’utilisation à grande échelle des antibiotiques : « Cela aboutirait à ce qu’au lieu d’éliminer l’infection, on apprenne aux microbes à résister à la pénicilline et à ce que les microbes résistants soient transmis d’un individu à un autre jusqu’à ce qu’ils en atteignent un chez qui ils provoquent une pneumonie ou une septicémie que la pénicilline ne pourra pas guérir ».

Des antibiotiques dans l’élevage animal

Revenons à nos moutons- enfin, bœufs, veaux et cochons aussi ! L’élevage intensif est particulièrement propice au développement d’infections, compte-tenu des fortes densités de population d’animaux. Pour les éviter ou pour les soigner, les antibiotiques sont couramment utilisés. Aujourd’hui, les animaux d’exploitation consomment ainsi plus de 30% de la totalité des antibiotiques produits en Europe (1261 tonnes, rien qu’en France, en 2003).
« Cela a été démontré de façon répétée : si vous prescrivez des antibiotiques chez l’animal, vous allez sélectionner les souches résistantes dans son tube digestif notamment. Au cours de l’abattage , la viande est inévitablement contaminée par le tube digestif et si vous ingérez cette viande pas trop cuite, vous allez donc acquérir des bactéries résistantes ! explique le Pr. Courvalin. « Ce n’est pas pour autant que vous serez malade, poursuit-il, mais quand ces bactéries passeront dans le tube digestif, elles vont avoir le temps de transférer leurs gènes de résistance aux bactéries commensales qui résident normalement dans votre tube digestif! » Un problème d’autant plus sérieux que les antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire sont souvent assez proches des antibiotiques utilisés en médecine humaine. Ainsi, en mangeant de la viande contaminée par des bactéries résistantes à un antibiotique utilisé en médecine vétérinaire, on peut facilement y « gagner » des bactéries résistantes aux antibiotiques utilisés chez l’homme ! Un mécanisme qui contribue probablement à accroître le nombre de souches résistantes aux antibiotiques.
Ne parlons même pas des éventuels résidus d’antibiotiques qui se trouveraient sur la viande, ils sont censés s’y trouver en quantité infinitésimale, des délais devant être théoriquement respectés entre la date de prise d’antibiotiques et l’abattage !

Des antibiotiques encore utilisés comme additifs alimentaires!

Les antibiotiques ont aussi longtemps été utilisé à faibles doses dans l’alimentation animale comme additifs, parce qu’on leur attribue un rôle de promoteurs de croissance . Pourquoi ? « Cela n’a jamais été vérifié, mais ils modifieraient la flore intestinale des animaux, entraînant une prise de poids plus rapides, d’où un profit pour les éleveurs, explique le Pr Courvalin. Une pratique absurde dès lors qu’il est prouvé que l’administration de faibles doses d’antibiotiques sur des périodes prolongées est la meilleure façon de sélectionner des bactéries résistantes ! « Aujourd’hui interdite en Europe, (au nom du principe de précaution, NDLR) cette pratique continue d’être autorisée aux USA et en Asie. Vu la mondialisation des échanges, les risques ne sont pas exclus pour les européens de se retrouver avec des produits contaminés par des bactéries résistantes aux antibiotiques donnés à ces animaux ! »
À l’heure où l’on s’efforce dans la lutte contre les résistances bactériennes à maîtriser les prescriptions d’antibiotiques en médecine humaine, comme en témoignent les dispositifs mis en place par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (campagne « les antibiotiques , c’est pas automatique »), on ne peut que s’étonner et déplorer avec le Pr. Courvalin que « La santé publique ne passe hélas pas avant les échanges commerciaux ! »

Pour éviter la maladie du hamburger
Outre la viande contaminée, E.Coli peut se trouver sur les fruits et légumes courants, ou…les mains ! Comment s’en protéger ?
-Lavez les légumes, les fruits, les herbes… d’autant plus qu’ils doivent être consommés crus
-Séparez les aliments crus des aliments cuits ou prêts à être consommés pour éviter les contaminations croisées. Isolez la viande crue.
-Revenez à une hygiene élémentaire de base (bien se laver les mains)
Une interview du Pr Patrick Courvalin :[audio:resistanceauxantibiotiques.mp3]

La Santé (Trucs et astuces écolo)

La santé

 

Toutes mes astuces pour être en pleine forme tout au long de l’année: des produits et des recettes pour une alimentation saine, des exercices et des conseils pour garder la santé, des remèdes pour soigner et guérir les bobos de tous les jours, pour les petits et les plus grand.

 

  • Broché: 95 pages
  • Editeur : Minerva (18 septembre 2008)
  • Collection : Trucs et astuces écolo
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2830710290
  • ISBN-13: 978-2830710298
  • 9€

Le commander?

Coaching Ecolo

Coaching Ecolo

 

Clara Delpas (Textes)  Michel Reuss (Photographies)

Neuf spécialistes de l’écologie et du développement durable vous aident à mieux comprendre comment respecter la planète au quotidien. De l’habillement à l’alimentation, en passant par l’habitat et le jardinage, vous pourrez vous familiariser avec des gestes simples et de nouvelles habitudes peu contraignantes, pour contribuer à un avenir meilleur.

Ces spécialistes sont : Emmanuel Coste (Construiree) / Régis Saulnier (Aménager) / Alain Baraton (Jardiner) / Valérie Cupillard (Cuisiner)/ Julien Buot (Voyager) / Isabelle Quéhé (S’habiller)/ Arnaud Trolle (Former) / Bettina Laville (Consommer)/ Patrick Viveret (Communiquer)

  • Broché: 159 pages
  • Editeur : Aubanel (18 septembre 2008)
  • Collection : Coaching
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2700605837
  • ISBN-13: 978-2700605839
  • 18€

 

Le commander?

 

Les cinq sens

Les cinq sens

 

À quoi servent nos sens ? Comment fonctionnent-ils ? Et ceux des animaux ? Un voyage au pays de nos sens pour en comprendre tous les mécanismes biologiques… et pour jouer avec !

 

  • Poche: 61 pages
  • Editeur : Castor Poche-Flammarion (14 mai 2008)
  • Collection : Premiers castor doc
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2081210711
  • ISBN-13: 978-2081210714
  • 8€

Le commander?

Feuilleter?

[calameo code=0000112594593de5a1c68 authid=NILCHIn3FHzc lang=fr width=100% height=500]