Le quinoa, vertus et bienfaits

Le quinoa : Vertus et bienfaits

Redécouvert avec le développement de l’agriculture bio, le quinoa, cette petite graine originaire des Andes et cultivé dans de nombreux endroits du monde, jouit aujourd’hui d’une immense popularité. Ses qualités nutritives exceptionnelles, ses vertus antidiabétique et anti-inflammatoire en font un aliment de choix, à consommer de mille et une façons et… sans modération ! Ce livre vous révèle : L’histoire du quinoa et de sa culture autour du monde ; Ses vertus nutritionnelles et thérapeutiques extra-ordinaires ; Des recettes simples et savoureuses à base de quinoa : galettes, veloutés, gratins, fondants…
  • Broché: 116 pages
  • Editeur : Guy Trédaniel éditeur (21 juin 2011)
  • Collection : Pratique
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 281320269X
  • ISBN-13: 978-2813202697
  • 13€

le commander?

Que doivent manger les enfants ?

Au mois de mars, un fait divers tragique nous a interpellé.  Dans le contexte actuel, si conscient des pollutions et des problèmes écologiques, que devons-nous  donner à manger à nos enfants ?  Les écologistes ne prônent-ils pas de plus en plus une alimentation sans viande ? Le lait de vache est-il à proscrire ? Peut-on donner du soja ? Bref, que doivent manger nos chers petits ?

C’était au début du printemps. Un couple de végétaliens a été jugé aux assises de la Somme pour avoir « privé de soins ou d’aliments » leur fillette de 11 mois, décédée le 25 mars 2008. Exclusivement allaitée par sa mère, la fillette souffrait d’une carence en vitamine A et B12, révélée à l’autopsie, et qui pour la partie civile était en lien avec le régime alimentaire de la mère. Or ces carences rendent les enfants plus sensibles aux infections : la fillette est d’ailleurs morte d’une bronchite face à laquelle les parents n’avaient pas voulu donner d’antibiotiques, leur préférant des cataplasmes d’argile…[1] . Pour autant, si l’on ne refuse pas aux adultes le droit de manger ce qu’ils veulent (ou non !), les enfants ont des besoins nutritionnels qui doivent être comblés pour qu’ils puissent avoir une croissance harmonieuse. Et les adultes, responsables de leur équilibre alimentaire, ne savent plus toujours que faire !

Les enfants doivent-ils manger de la viande ?

 « Le problème c’est que le mot “viande” ne veut rien dire ou
plutôt est souvent mal interprété » précise  Éric Ménat, médecin généraliste très orienté sur la nutrition [2]« Les protéines animales sont indispensables pour la croissance. Mais on ne les trouve pas que dans la viande rouge ! » L’autre grand problème lorsque l’on parle des enfants, c’est… l’âge. Car il va sans dire qu’un bébé n’a pas les mêmes besoins qu’un enfant de 10 ans ! La dernière grande étude nutritionnelle menée en 2008 pour le compte du syndicat français des aliments de l’enfance (ces études sont menées depuis 25 ans tous les 8 ans auprès des enfants de moins de 3 ans en France) a révélé par exemple que les enfants ingurgitaient 15 % de protéines en trop entre 18 mois et 3 ans ! Or, l’organisme du jeune enfant a besoin de taux de protéines modérés, car il risque sinon d’être surchargé. Alors quelle est la juste quantité ? Entre 1 et 3 ans, elle peut être calculée grâce à une formule : 10 g/année d’âge + 10 g par jour. Et bien sûr, s’agissant de protéines, il n’est pas question que de « viande », mais aussi d’œufs, de jambon, de poisson et de volailles (parfois appelées, à tort, viandes blanches) qui sont aussi de bonnes sources de protéines animales. « Les enfants doivent manger des protéines au moins tous les midis, explique Éric Ménat, et une seconde fois dans la journée, de préférence le matin (œufs, jambon) ou éventuellement le soir (poisson, voire de temps à autre tofu, certaines protéines végétales pouvant avantageusement compléter l’apport) ». Tout étant question d’équilibre, il faut donc se garder de donner de la viande rouge en excès. Outre l’excès de protéines, comme le rappelle Éric Ménat, on risque en plus d’apporter trop de graisses saturées. Voire, si la cuisson se fait à trop hautes températures, des composés carbonés néfastes ! « Entre 6 et 12 ans, en terme de fréquence, on peut en proposer au menu, 80 à 100 g, 2 fois par semaine », conseille Éric Ménat.

Autre question, héritée partie des préoccupations écologiques, partie des conseils alimentaires qui ne s’inscrivent pas dans les droites lignes des recommandations officielles, l’agitation autour du lait de vache, accusé de nombreux maux : allergies, eczémas, affections ORL à répétition, mais aussi, perturbations endocriniennes…

Le lait, est-il si « vache » ?

Doit-on encore donner du lait de vache aux enfants après qu’ils sont sevrés ? Au motif que les enfants ne sont pas des veaux, certains préconisent la suppression totale des produits laitiers. Sur cette question polémique, la Société Française de Pédiatrie (SFP) a rappelé dans un communiqué le 8 avril dernier, que les enfants « privés » de lait voient leur risque de carence en calcium augmenter. Une alerte sans doute un peu plus influencée par le lobby du syndicat des produits laitiers que par des considérations médicales, puisque la SFP rappelait dans ce même communiqué le fait divers du couple de végétaliens. Or la fillette souffrait probablement moins de carences en calcium (puisqu’elle était allaitée par sa mère) qu’en vitamine B12 et en fer. Comme le rappelle Éric Ménat, « le calcium est indispensable à la croissance. On doit donc donner du calcium. L’erreur est de faire un parallèle automatique entre calcium et lait ». Le lait est d’ailleurs, rappelle-t-il, le moins intéressant de tous les laitages, poursuivant : « Les fromages de qualité sont la meilleure source de calcium, mais sont un peu gras. Il est bon d’en consommer une part tous les jours. »  Le calcium se trouve aussi dans d’autres aliments : dans le cresson, les figues séchées et le pissenlit (160mg pour 100g), dans le brocoli (93mg pour 100g) et dans les noix (65mg pour 100g). Mais aussi…dans l’eau ! En particulier, dans les eaux minérales calciques comme l’Hépar, la  Contrex ou la Courmayeur qui en contiennent autour de 500 mg par litre, soit à peine 2 fois moins que le lait ( 1200 mg/l). Tout est question de biodisponibilité et de capacités d’assimilation, le calcium d’origine végétale étant réputé peu absorbable (sauf celui du chou [3]!), étant solubilisé par les acides contenus la plupart du temps dans les végétaux (acide phytique et oxalique). Ceci dit, « un litre d’Hepar couvre la moitié des besoins quotidiens d’un enfant de 10 ans, avec du calcium de très bonne disponibilité, attention. » rappelle Fabiola Flex, auteur[4]. Et pour les tout petits ? L’allaitement maternel reste bien sûr la meilleure source de lait. S’il n’est pas possible, et en cas d’intolérance aux laitages de vache ou d’autres animaux (chèvre, jument)  ou au lactose[5], les laits végétaux, qu’ils soient d’amande, de riz, de noisette ne suffisent pas… « Ces “laits” ne sont pas du lait, ne se rapprochant ni de près ni de loin, du lait maternel. » dénonce la SFP, face à l’engouement pour ces nouveaux produits.     « S’ils sont très bons pour la santé, ils  sont très pauvres en calcium », confirme Éric Ménat.   Dans ce cas-là, conseille-t-il, « une supplémentation en calcium (en comprimé)  s’avère nécessaire… »

Et le soja, alors ?

Ceci dit, des préparations infantiles parfaitement équilibrées en calcium, à base de lait de soja, sont données couramment depuis 40 ans aux nouveau-nés américains allergiques au lait de vache, en remplacement du lait maternisé. Mais elles sont accusées de contenir trop de phytoestrogènes dont la structure chimique proche des hormones humaines peut interférer avec l’oestradiol, principale hormone féminine, en se fixant sur les récepteurs spécifiques des oestrogènes, stimulant ou diminuant leur action. Dans un rapport paru en 2005[6] , l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) soulignait ce problème dans ces formules à base de lait de soja, adaptées à l’alimentation des nouveaux nés, déconseillant le lait de soja avant l’âge de 3 ans  : un rapport que le toxicologue Jean-François Narbonne, lui-même membre de l’AFSSA, estime quelque peu exagéré.   D’ailleurs, un rapport des experts du Centre pour l’évaluation des risques liés à la reproduction humaine (CERHR) paru aux États unis en janvier 2006 conclut qu’« il n’y a pas suffisamment de données valables pour permettre de déterminer la toxicité des formules infantiles au soja sur le développement ou la reproduction ». Bref, pas de quoi entraver la « part de liberté individuelle, y compris pour le corps médical, dans la mesure ou il n’est pas démontré qu’il existe des risques particuliers. ». Et le calcium alors ? En mai 2008, le comité de nutrition de l’Académie américaine de pédiatrie dans un rapport sur les préparations infantiles à base de soja a relevé que « chez les nourrissons nourris avec ces formules, la minéralisation osseuse était équivalente à celle obtenue avec des laits artificiels à base de lait de vache… »  Pour les plus grands, c’est comme pour tout aliment. L’excès n’est jamais bon. « On peut en donner un peu, mais pas trop.
résume Éric Ménat. Le soja n’est ni un bon ni un mauvais aliment, conclue-t-il.

Existe-t-il certains aliments déconseillés aux enfants ?

Au nom de l’équilibre alimentaire, les rigoristes de la diététique voudraient supprimer tous les aliments “inutiles”, nutritionnellement pauvres. Au premier rang desquels les gâteaux, desserts, sucreries ou les fast-foods. Les interdits ne sont jamais bons ! Le chocolat ? Si gras ? Ce n’est pas un mauvais aliment, rappelle Éric Ménat, s’il est consommé avec modération. Le préférer noir (y compris dans les biscuits).” On évite ainsi de mauvaises graisses lactiques et trop de sucre.  Les bonbons  et gâteaux ? “Ils n’ont qu’un intérêt ‘plaisir’ et sont à réserver aux occasions comme les anniversaires ou les moments de fêtes. Idem pour le coca,” poursuit-il. «Attention  aux desserts lactés qui se présentent souvent à tort comme des produits laitiers : trop gras et surtout trop sucrés ils ne doivent ne pas être consommés régulièrement. Le Mac Do n’est en revanche pas forcément catastrophique, rassure-t-il. On peut même tout à fait initier son enfant à manger correctement équilibré au Mac Do !”  Peut-être se rassurera-t-on aussi en se disant qu’aujourd’hui, que les examens médicaux permettent de ne pas passer à côté d’une éventuelle carence. « Même si il n’y a  bien sûr pas lieu de la chercher si un enfant va bien ! » précise Éric Ménat.« La recherche du Fer, de la vitamine D et du calcium (voire éventuellement de la vitamine B12 et du zinc) est un examen peu cher et remboursé par la sécurité sociale qui  peut parfois être très utile », complète-t-il. N’oublions pas qu’une carence alimentaire avérée, heureusement habituellement fort rare, peut aussi être soignée…tout simplement  en donnant le complément vitaminique  adéquat !

 


Minitableau récapitulatif 

Viande 2  fois par semaine

Volaille

3  fois par semaineJambon1 fois par semaine

Poisson2 -3 fois par semaine

Œufs2  fois par semaine

Soja (lait, yaourt ou tofu)

1 fois par jourFromage1 fois par jour

Légumes ou cruditésà chaque repas

 

 

Le saviez-vous? Le miel, biologique ou non quelle que soit son origine est déconseillé aux enfants de moins de 12 mois et quelle qu’en soit l’origine ! C’est une recommandation officielle de l’OMS. Le miel est en effet susceptible de contenir des spores de Clostridium botulinum, un toxique botulique, responsables du botulisme infantile.


[1] La cour les a condamnés, histoire de marquer le coup,  à 30 mois de prison ferme, mais qu’ils devraient, ayant déjà effectué quatre mois de détention provisoire et remises de peine aidant,  ne pas avoir à faire.

[2] Eric Ménat est l’auteur du Dictionnaire pratique de la diététique (Ed. Grancher), Je nourris mon enfant (Ed. Alpen), et avec le Dr M. Larocque –  de « Bien dans ta tête bien dans ton corps,c’est ton choix » ,  Ed. Harmoxel

 

[3] Selon l’AFSSA dans la 3ème édition des Apports Nutritionnels conseillés pour la population française paru en 2004

[4] Fabiola Flex est co-auteur avec le Pr. Patrick Tournian d’un ouvrage sur l’alimentation des enfants paru en 2010 – «  L’alimentation de vos enfants, enquête sur le marketing et les idées reçues », Ed.Denoël Impacts.

[5] la SFP rappelle que de telles intolérances existent, tout en précisant qu’elles  restent peu fréquentes et que c’est au pédiatre d’en poser le diagnostic…

[6] « Sécurité et bénéfices des phytoestrogènes apportés par l’alimentation » , paru en 2005