Faut-il avoir peur de la bactérie tueuse ?

Une épidémie de gastro-entérites hémorragiques a frappé l’Allemagne au mois de mai dernier. En cause, une contamination bactérienne par voie alimentaire. Et un problème de taille : impossible de trouver l’aliment responsable ! Une histoire pareille peut-elle arriver en France ?

Le 19 mai dernier, à Hambourg, dans le Nord de l’Allemagne, l’alerte était lancée au centre médical universitaire du centre de contrôle des maladies de l’Institut Robert Koch. Des centaines de personnes se présentaient depuis début mai aux urgences des hôpitaux de tout le Nord de l’Allemagne, avec des gastro-entérites sévères doublées de syndrome hémolytique urémique (SHU) hémorragique. En clair, des diarrhées aigues, avec du sang dedans, et une infection urinaire hémorragique entraînant des complications rénales pouvant être fatales. La bactérie responsable ? Escherichia Coli   (E.coli), une bactérie habituellement commune de notre tube digestif. Les patients ayant déclaré avoir mangé des tomates crues, des concombres et des laitues, les soupçons se sont aussitôt portés sur les légumes… Concombres espagnols, puis graines germées de Basse-Saxe, se sont retrouvés sur la sellette : en vain, l’aliment coupable, restait inconnu à la mi-juin. La bactérie avait déjà fait alors plus de 20 morts et plus de 2000 malades.

Des épidémies assez fréquentes

Ce n’est pourtant pas la première fois qu’une épidémie à E.Coli et en particulier à E. coli entérohémorragique, par voie alimentaire, survient, loin s’en faut. En 1982, aux États-Unis, des hamburgers insuffisamment cuits provenant d’une chaîne de restauration rapide avaient fait des centaines de victimes. Et, régulièrement, des épidémies sont recensées, de diverses causes alimentaires…: à Washington en 1993, liée à la consommation de hamburgers : 501 malades, 45 SHU et 3 décès ; au Japon en 1996, liée à des radis blancs : 9451 malades et 12 décès ; en Écosse en 1996 : liées à de la viande de bœuf avec 137 malades et 10 décès. En 2006, des épinards contaminés ont infecté 199 personnes aux États-Unis, causant des infections des reins.     Et en mars 2008,  près de 2,5 tonnes de viande potentiellement contaminée par une souche d’Escherichia Coli entérohémorragiques (EHEC) avaient  été mis en vente ! L’épidémie allemande, en revanche, est particulière : il s’agit d’une souche d’E.Coli  très virulente et  encore jamais rencontrée, la souche O104: H4, une bactérie entérohémorragique à Escherichia Coli   (EHEC).

Mécanisme de contamination

E.Coli est une bactérie commune, habituellement très minoritaire dans la flore intestinale du tube digestif de tous les êtres vivants (voir précédent numéro), mais qui peut devenir extrêmement virulente.   Elle peut se transmettre par voie alimentaire, contaminant aussitôt le système digestif. Et, sachant que les bactéries peuvent se reproduire toutes les 30mn, les dégâts arrivent vite. D’où vient-elle ? Du tube digestif des animaux et de leurs excréments. Ce qui explique que les deux principales catégories contaminées sont les steaks hachés et les végétaux. Les premiers, parce qu’il arrive, dans les abattoirs, que lors de l’abattage de la bête, les bactéries de son tube digestif en viennent à contaminer la viande… Les seconds, parce que les déjections animales sont souvent épanchées sur les champs, en guise d’engrais. Et pourquoi est-elle si virulente ? En cause, probablement, l’usage immodéré des antibiotiques dans les élevages (voir Alternative Santé n °362  ), qui permet aux souches bactériennes les plus résistantes aux antibiotiques d’être sélectionnées…

Une menace européenne ?

Les consommateurs européens se sont mis à craindre les légumes, entraînant partout une baisse des ventes et des destructions de stock par les producteurs eux-mêmes (comme à Nantes, le 6 juin par exemple). La recherche infructueuse de l’agent alimentaire responsable pose question, car son identification reste la seule façon d’enrayer l’épidémie. Et les erreurs sont lourdes de conséquences…L’Espagne, dont les concombres étaient dans un premier temps boycottés, a porté plainte auprès de la Commission Européenne pour le préjudice subi.  Posant question également, la surveillance et le système d’alerte en cas d’épidémie.  En France, la surveillance de telles infections est réalisée par un dispositif spécifique coordonné par des organismes comme l’Institut Pasteur ou  l’InVs… Mais les délais restent trop longs : 10 jours par exemple en France, lors de l’épidémie de steaks contaminés en mars 2008, entre le moment où la bactérie a été identifiée à l’abattoir et celui où les stocks contaminés ont pu être saisis.   Pour Pierre Franchomme, aromathérapeute,  c’est évident : « On aurait pu faire quelque chose en Allemagne en milieu hospitalier. Donner par exemple des doses massives d’aromanutriments comme le 801, un puissant bactéricide, testé cliniquement sur les cystites colibacillaires, et qui associe  des huiles essentielles de Curcuma de Java (Curcuma xanthorrhiza), de Thym (Thymus vulgaris), Origan vulgaire à carvacrol (Origanum vulgare) et Cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum, cortex). »  Jean-Michel Morel, phytothérapeute (1), précise : « Le traitement préventif ou curatif des gastro-entérites à E.Coli passe par la restauration d’une flore intestinale de qualité, avec les probiotiques ; l’activation des défenses immunitaires, avec les polysaccharides que contiennent des plantes comme l’échinacée, certains lichens ou les champignons comme le shitake ;  la restauration de l’intégrité de la muqueuse intestinale (avec la canneberge ou plus généralement tout fruit rouge ou noir riche en anthocyanes) ; la lutte contre l’infection, avec les huiles essentielles, principalement à thymol et à carvacol ». Il préconise  « une formule à base de thym à thymol, de sarriette, de palmarosa et d’arbre à thé (20 mg de chacune de ces huiles essentielles, dans une gélule gastro-résistante ). Et rappelle, en cas de diarrhées aigües, toutes les vertus du jus de myrtilles, à prendre à raison d’un verre toutes les deux heures.

Il est peut-être aussi possible d’empêcher les contaminations en éliminant les bactéries directement des fruits et légumes. Le professeur Bill Keevil, Chef de service microbiologie et directeur de l’unité Soins de santé environnementale de l’Université de Southampton, a étudié l’effet bactéricide du cuivre sur les bactéries. Le 2 juin dernier, il affirmait que les souches  O104: H4  responsables de l’épidémie allemande  ne survivent pas à une exposition de 45 minutes sur une surface de cuivre humide ! Une propriété qui serait propre au cuivre et à certains alliages à base de laiton et de bronze, également testés…

(1)         Jean Michel Morel – « Traité pratique de phytothérapie » Editions Grancher

(2) Pierre Franchomme-  Daniel Pénoël – « L’aromathérapie exactement » Editions Roger Jollois

 

 Comment éviter la contamination ?

-Lavez bien les légumes, les fruits, les herbes… d’autant plus qu’ils doivent être consommés crus.

-Séparez les aliments crus des aliments cuits ou prêts à être consommés pour éviter les contaminations croisées.

  • Isolez la viande crue.
    -Revenez à une hygiène élémentaire de base (bien se laver les mains)

 

Conserver ses aliments au réfrigérateur  …

Pour éviter les contaminations bactériennes liées à la conservation des aliments, rangez bien vos aliments au réfrigérateur car la température n’y est pas la même partout à l’intérieur.

 

Sur les planches du milieu (4-5°C) et la planche du dessus (8°C), on placera les œufs,   produits laitiers,   charcuterie,   restes,   gâteaux et  produits « à conserver au frais une fois ouvert »

Sur la planche du dessous,   la partie la plus froide du réfrigérateur (2°C) : c’est l’endroit où il faut placer la viande et le poisson frais. Les placer en bas les empêche également de couler sur les autres aliments.

Le bac tout en bas,  est utilisé pour les légumes : sa température peut monter jusqu’à 10°C. Pour les légumes et les fruits qui peuvent être abîmés par des températures plus basses.

Les compartiments ou planches dans la porte qui sont les endroits les plus chauds du réfrigérateur (10-15°C)   sont prévus pour les produits qui ne nécessitent qu’une légère réfrigération (boissons,   sauces et beurre)

 

  • Ne mettez pas trop de nourriture dans votre réfrigérateur : l’air ne peut plus circuler et les températures montent.

  • Dégivrez-le régulièrement  : si vous laissez le givre s’accumuler, le réfrigérateur ne fonctionnera plus efficacement.   Dégivrez votre réfrigérateur   en utilisant de l’eau chaude et un détergent.

  • Ne mettez pas tout au réfrigérateur ! Certains aliments comme les fruits exotiques, les tomates, les haricots verts, les concombres ou les aubergines peuvent être stockés à température ambiante. De même que tous les fruits et   légumes qui ont besoin de mûrir …

  • Vérifiez toujours que la porte est bien fermée.

  • N’ouvrez les portes que lorsque c’est nécessaire et fermez-les dés que possible.

  • Gardez à l’esprit qu’un aliment n’est sûr au réfrigérateur que si c’est conseillé sur l’étiquette.

 

 

 

 

 

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