Troubles sexuels de l’homme : des viagras végétaux ?

Bien au-delà de leur supposé effet aphrodisiaque, certaines plantes contiennent des stéroïdes, des  alcaloïdes et autres substances capables d’agir sur notre système hormonal et cardio-vasculaire. Certaines ont fait l’objet d’études cliniques concluantes. 

Les troubles sexuels concernent les hommes (et les femmes) depuis la nuit des temps.  Une discipline entière de la médecine ayurvédique leur est même consacrée (vajikarna), avec des traités recensant tant de plantes qu’on ne peut ici les énumérer toutes ! L’une d’entre elles  est le Tribulus terrestris, d’usage traditionnel ancien en Inde et en Chine. Cette plante commune, même en Europe, (on l’appelle tribule ou croix-de-malte)  a défrayé la chronique dans les années 80, quand des haltérophiles bulgares ont reconnu l’utiliser à la place des stéroïdes anabolisants interdits par la réglementation sur le dopage… Il est vrai qu’elle contient des stéroïdes, dont l’un, la protodioscine, en fait, c’est sûr, un bon dopant. Mais quant à ses effets sur la fonction érectile, les essais cliniques sont pour leur part beaucoup moins convaincants…  et les risques pour le système hormonal liés à la présence de stéroïdes bien mal évalués. L’usage ancestral, reconnu par la tradition,  suffit-il à fonder la réputation du Tribulus Terrestris ? L’efficacité sur la fonction érectile ne semble guère supérieure à celle du placebo.   En France, le Tribulus Terrestris a le statut d’un complément alimentaire et peut donc être distribué en vente libre dans les magasins spécialisés en diététique (ou en bodybuilding !). On le trouve aussi sous forme de teinture mère et de granules homéopathiques (Boiron).

La maca, un effet confirmé ?

Une autre plante revendiquant de tels effets est la maca (Lepidium meyenii Walpers ou Lepidium peruvianum Chacon). Cette herbe pousse sur les hauts plateaux péruviens entre 3800 m et 4800 m dans la région de Puno. Dans la médecine des Andes, on en utilise traditionnellement la poudre de racine sous forme sèche ou fraîche, rarement crue, comme fortifiant général et comme tonique sexuel. Une récente étude clinique (2009) menée au département d’urologie de l’hôpital de Forlì en Italie le confirme sur 50 patients présentant une dysfonction  érectile modérée : 2,4g par jour de poudre de racine de maca pris pendant 12 semaines leur ont permis  d’augmenter significativement leur fonction  et leur satisfaction sexuelle. Dans un avis rendu en 2004, l’AFSSA mentionnait déjà deux essais cliniques montrant que la consommation d’extraits de maca à la dose de 1,5 g et de 3 g par jour avait un effet bénéfique sur la spermatogenèse et augmentait le désir et les performances sexuelles. Cependant, la maca contient des alcamides (macamides et macènes) et des alcaloïdes β-carbolines à effet inhibiteur de la monoamine oxydase. Une composition qui n’en fait pas une plante anodine : en juillet 2008, l’AFSSA a d’ailleurs mis en garde les patients atteints de syndrome  métabolique   sur les risques d’augmentation de la pression artérielle liés à sa consommation…

Où trouver la maca ?

La maca est disponible  sous forme de complément alimentaire, dans les magasins diététiques. Autorisée dans un usage alimentaire, sans plus de formalités sur le marché français, puisqu’elle a été introduite avant 1997, elle ne fait donc pas partie de la réglementation sur les nouveaux aliments (Novel Food) et ne nécessite pas d’évaluation complémentaire…

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