Cystite : la canneberge efficace

S’appuyant sur plusieurs études cliniques, l’AFSSA (renommée ANSES en Juillet 2010) a reconnu en 2007 l’intérêt des baies de canneberge dans la prévention des infections urinaires.

Le Cranberry, ou canneberge, est un arbuste dont les fruits (Vaccinium macrocarpon L.) sont des baies rouges assez grosses, de 1,5 à 2 cm de diamètre, acidulées et âpres, proches des airelles. Traditionnellement cueillies et consommées depuis toujours par les Indiens d’Amérique du Nord qui l’appellent Atoka, ces baies sont entrées dans l’alimentation courante aux États-Unis dès le 17e siècle : on les consomme en fruit, jus et confitures. Elles sont aussi réputées traiter les blessures cutanées, prévenir le scorbut et les infections urinaires. C’est ce dernier usage, confirmé par des études cliniques, qui rend la baie de canneberge particulièrement intéressante : pour l’instant le seul traitement d’attaque des cystites se fonde sur les antibiotiques, dont l’efficacité se trouve actuellement confrontée à des problèmes de résistances bactériennes.

36 mg de PAC par jour

L’analyse chimique des baies de canneberge révèle la présence de proanthocyanidines (PAC). Ces polyphénols possèdent des effets antioxydants sur les cellules de l´organisme ainsi qu’une action antimicrobienne : ils bloquent la fixation des bactéries E.coli à P-fimbriae aux parois du tractus urinaire. Or l’adhésion des bactéries dans la vessie est l’étape initiale du développement d’une infection urinaire. Si cette étape est évitée, les bactéries ne peuvent pas se développer ou provoquer l’infection et elles sont éliminées du corps par les urines. Les baies contiennent aussi des acides organiques comme l’acide citrique, l’acide benzoïque et l’acide ascorbique (vitamine C). L’allégation de santé « bénéfique pour les voies urinaires » a même été accordée par l’AFSSA, sous réserve d’une consommation journalière du produit permettant un apport de 36 mg de proanthocyanines (PAC).

Où trouver la baie de cannebege ?

On trouve la baie de canneberge sous forme de fruits, de purée, de jus… 100 g de fruits, disponibles sous forme de fruits frais et congelés ou de purée, contiennent de 79 à 126 mg de PAC : pour atteindre les doses efficaces préconisées, il faut en manger au moins 20 à 50 g par jour. Ou boire 75 ml de pur jus concentré ou à 300 ml de boisson à 25 % de pur jus. On  la trouve aussi sous forme de complément alimentaire : des douzaines de produits sont disponibles en pharmacie ou en magasins diététiques. Là encore, leur efficacité est soumise à l’impératif des 36mg/jour de PAC. Revendiquant ce dosage, les Arkogélules Cranberryne® et Cys-Control® des laboratoires Arkopharma , la gamme Urell® des laboratoires Pharmatoka ou bien encore les Urisanol sticks® des laboratoires Pierre Fabre sont en vente libre en pharmacie. Ils ne sont pas pour autant considérés comme des médicaments : la baie de canneberge a le statut d’un complément alimentaire, non remboursé par la sécurité sociale. Les laboratoires ne sont donc pas tenus de mener des essais cliniques pour évaluer l’efficacité de leurs produits. Certains le font, comme Pharmatoka. Il faut dire que son président-fondateur, Gunter Haesaerts, est aussi l’initiateur de l’utilisation de la canneberge en France, s’investissant depuis 2004 dans son développement clinique, avec un urologue de l’hôpital Foch de l’AP-HP, Henry Botto… La fabrication des compléments alimentaires n’étant pas l’exclusivité des laboratoires pharmaceutiques, on trouve également la canneberge en magasins spécialisés diététiques et/ou bio : Canneberge dosage optimal (Netlab), Cranberry Bio 36 mg (Fleurance Nature), Cranberry Ultra 500 (Nutrition Plus), Natura Confort comprimé (Cothera). La seule contrainte pour afficher l’allégation santé n’étant dans un cas comme dans l’autre que d’en respecter le dosage minimal ! + 27 janvier 2011

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