Ah…tupiza, sa quebrada et ses pizzas…

Je n’ai rien vu de la route entre Tarija et Tupiza, et je crois bien que c’est tant mieux, je l’ai sentie la route, encore une nuit où on se sent reposé à l’arrivée…l’arrivée, Tupiza, 5h du mat, un froid de canard, je sors emmitouflée dans mon duvet,une habitude maintenant, les bus ne sont pas chauffés et pas de couverture…et dix heures sans bouger, on se refroidit… bref, la complainte de Klara passée, je cherche « el grano de Oro », non que je prospecte un nouveau filon, mais simplement parce que c’est la bonne adresse commnune aux divers guides consultés, et je n’ai pas à chercher longtemps : Sylvia, la patronne, est sur le pas de sa porte, j’entre et lui demande aussitôt si un prochain départ pour le sud lipez et le salar est prévu, j’ai de la chance, dès demain. 4 jours pleins. Arrivée dimanche à Uyuni. Du coup, je fais une croix sur la visite de la mine pilote de lithium, il faut dire que la personne de la COMIBOL que j’ai pour contact est un peu spéciale : d’abord elle m’écrit tous ses mails en majuscules, ce qui parait il en symbolique de langage typo dénote d’une certaine agressivité. Et puis en plus, moi, dès le début j’ai fait une bourde en l’appelant Yasmina au lieu de Yolanda (mais bon Dieu d’où vient donc cette inversion bizarre ?) . Bref, grâce à Google Trad j’avais pu écrire en espagnol et obtenir un rendez vous pour le vendredi, mais là c’est râpé, et je ne me sens pas de prendre un autre rendez-vous…Je passe une petite heure au cybercafé, moi qui m’étais super équipée pour bloguer en direct, me voilà limitée par la lenteur des connexions internet, et c’est vraiment bizarre , on change son rapport à la communication, moi qui était pathologiquement tout le temps en train de relever mes mails et d’y répondre, me voilà devenue un peu plus détachée… J’ai vite fait le tour de Tupiza, petite ville où tout le monde est super sympathique et souriant, rien à voir avec Tarija, bien plus froide ai-je trouvé. Ou question de feeling, je ne sais. Je fais un tour au marché, mange pour 5bs (soit 50cts…), 1 beignet de patates et de viande avec un grand verre de jus d’orange pressé dans la rue puis décide d’aller marcher dans la quebrada Pallala où se trouve un magnifique mille feuille rouge gigantissime témoin des premiers temps de la création de la terre, comme il fait chaud (incroyable cette différence de température entre la nuit glaciale et le jour …) et que je deviens habituée des transports motorisés, j’ai la flemme de marcher, et monte dans un mini bus, de la ligne 2 , qui dessert donc le cimetière et Pallala. Le chauffeur sympathise vite avec moi, il me pose plein de questions, et moi aussi, il a 25 ans, un enfant de 4 ans qui s’appelle Roberto, lui-même s’appelle Rinaldo…et il collectionne les pièces de monnaie, c’est sa façon à lui de voyager. Il me demande si j’ai des pièces françaises, j’essaye de lui expliquer l’euro, mais c’est un peu difficile avec mon espagnol de vache, enfin je lui dis que oui, j’ai des pièces mais pas sur moi, et que je lui donnerai toute à l’heure. Il m’emmène à Pallala, là où la quebrada commence, enfin il faut marcher un peu, en plein cagnard, et Rinaldo fait un peu de hors piste pour m’amener…en minibus si si, à l’entrée de ce lieu de western. Oui, on se croirait en Arizona, ici les falaises sont rouges et plantées dans du sable. Des cactus centenaires et des sortes d’aloès complètent ce décor de far west. Je passe une après midi délicieuse, à marcher seule , croisant parfois un âne, un troupeau de moutons, voire quelques lamas, ce qui m’a plongé dans une perplexité temporaire, ayant lu un peu tintin. Oui, vous imaginez, vous êtes seul, sur une piste de sable, et …vous tombez sur 5 lamas au milieu de la route qui vous regarde d’un air hostile…ben quand on connaît pas et qu’on a lu tintin, c’est plutôt une situation où on a envie de s’enfuir !!!Ce petit désagrément mis à part, lasse de la route (où les camions d’une carrière voisine passent en faisant une poussière du diable), je prends un chemin qui va vers ce qui ressemble à un mille feuille géant effectivement, marche méditative, pause et retour. Je me fais prendre en stop par un papa et sa fille, qui avaient du pronostiquer de ma nationalité et vouloir vérifier. ..Je termine en suivant la voie de chemin de fer, mythique… Et le soir, étant à Tupiza, je mange la spécialité de la ville qui comme son nom l’indique…est la pizza. Arrosée d’un verre de merlot argentin , un Colon. 50 Bs , dix fois plus qu’à midi ! (c’est le rapport coût de la vie habituel, prix touristes…)

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