Le 10 octobre dernier, à Bruxelles, un atelier de travail au Parlement Européen a invité la Commission Européenne à réviser ses recommandations en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques. Des recommandations qui datent de 1999. |
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La Commission Européenne a une nouvelle fois été très critiquée : « non-application du principe de précaution, recommandations obsolètes et ségrégation scientifique… » Telles sont les trois critiques majeures qui ont émergé de l’atelier organisé par les parlementaires Michèle Rivasi, Kriton Arsenis et Frédérique Ries, un atelier qui réunissait scientifiques, politiques, acteurs associatifs et citoyens autour de la question de la téléphonie mobile. Avec l’appui des scientifiques présents, l’atelier -« Early warnings The case of Mobile phone & Head Tumors » (Signauxd’alerte précoces : le cas du téléphone mobile et des tumeurs cérébrales)- était d’abord l’occasion de rappeler, que la nocivité des ondes de la téléphonie mobile, mais aussi des téléphones sans fil , et du wifi, ne fait aujourd’hui plus de doute.
Un risque bien établi Ainsi, le Dr. David Gee, de l’Agence Européenne pour l’Environnement, s’est étonné qu’à l’instar de ce qui s’est passé pour l’amiante, et alors qu’aucun scientifique ne conteste plus que l’ exposition aux ondes électromagnétiques a des effets délétères sur les tissus du corps humain , la société semble toujours incapable de prendre les mesures adéquates pour protéger le public. Il a notamment rappelé que le délai d’apparition d’un cancer à la suite d’ une exposition à des radiations ionisantes, telles que les bombes nucléaires japonaises, s’étendait de 15 à 50 ans. Et qu’ainsi, même si les conclusions de l’étude Interphone pouvaient sembler rassurantes, pondérées qu’elles sont par une grande prudence scientifique, personne ne pouvait affirmer aujourd’hui qu’il n’y avait aucun risque.
« Inexcusable silence »
« Nous sommes au-delà de la phase d’alerte concernant l’utilisation abusive de la téléphonie mobile », a-elle affirmé. » Il serait donc grand temps selon elle que la commission informe le public et révise enfin les limites d’exposition qu’elle a fixées… en 1999 ! « A cette époque, de nombreux appareils sans fil (GSM, téléphone DECT ou wifi n’existaient pas encore », a renchéri l’eurodéputée libérale belge Frédérique Ries, elle-même auteur d’un rapport adopté à la quasi unanimité par le Parlement Européen en 2009 et visant à une reconnaissance officielle du risque sanitaire généré par une exposition chronique aux champs électromagnétiques. Le député belge Paul Lannoye a dénoncé ce retard qui selon lui « ne rend guère service qu’à l’industrie de la téléphonie mobile ». Tandis que le Dr. David Gee a rappelé une étude de la revue Environmental Health Perspectives montrant que les études financées par la téléphonie mobile tendent majoritairement, comme par hasard, à établir qu’il n’y avait pas d’effet… |
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Clara Delpas
Paru dans Novethic du 13-10-2011 |
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