Punaise !

Dans ma  série de reportages, l’un d’entre eux porte sur la maladie de Chagas, une maladie parasitaire transmise par les chiures deVinchucas, sortes de punaises locales. Des punaises rupicoles, quand la plupart sont sylvestres, et qui se domestiquent relativement bien autour de leurs sites sauvages. C’est ce qu’on a été vérifier dans la campagne, banlieue de Cochabamba.,à Quilla Collo.

Là, juste aux pieds de ce qui fut le plus grand réservoir à maïs de l’empire inca (on dit que chaque sillo pouvait contenir jusqu’à 8 tonnes de maïs.. ) de gros rochers abritent des colonies impressionantes de punaises.quollas

Pour les piéger, les chercheurs ont inventé un piège ingénieux : une boîte plastique dans laquelle ils placent une souris avec un peu de nourriture au fond. La boîte est grillagée et son sommet est encollé d’un scotch double-face.  L’ensemble est placé dans des cachettes sous les rochers. Sur le principe  du papier attrape_mouche, les vinchucas viennent se coller pendant la nuit avant d’avoir fait le moindre mal à la souris. Le lendemain, au relevé des pièges, on note à quel stade d’évolution les vinchucas sont capturées (il y a 5 stades avant l’âge adulte) ; parallèlement, des boîtes ont été distribuées dans les maisons pour que les gens qui en sont infestés puissent en capturer quelques unes pour les remettre aux chercheurs!  L’expérience de terrain à laquelle j’ai assisté a conduit à 80% de rendements!  17 pièges sur 20 se sont avérés positifs. Puis, au laboratoire, une séance de dissection commence, on enlève les pattes, les ailes, l’abdomen. dissection Avec ce dernier, on va pouvoir savoir le contenu du dernier repas de sang de la bête… Avec les pattes et les ailes , on fait du typage génétique, histoire de bien préciser les choses!   Et la maladie? Ben, c’est une maladie très grave dont on meurt , et qui plus est, pas en bonne santé du tout : ça attaque les sens, vinchucassurmurdebriqueon a des atteintes neurotoxiques et cardiaques, bref, pas la joie. Il paraît que Charles Darwin en est mort, de retour des Galapagos où il avait du passer par la Bolivie. En fait, c’est surprenant de se dire que ces insectes aiment les vieilles pierres, et de voir que les habitations traditionnelles sont un joyeux capaharnaüm , avec tout plein de cachettes à Vinchucas!  Quelle campagne d’éradication pourrait être efficace puisque toutes les conditions seraient après à peu près réunies pour qu’elles trouvent à nouveau des refuges !

Après ces festivités, me voilà partie pour rallier Potosi en 10 heures, sur une route bordant des ravins impressionnants (manque de bol c’est la pleine lune et on voit tout). J’ai pu constater qu’ils ont refait leur terminal de bus, complètement extraordinaire Je vais essayer de passer voir Olivier et Ingrid, de médecins du monde, toujours resté à Potosi bien que la mission de MMSF se soit arrêtée… Ils préparent leur intervention à l’université sur les pollutions minières, j’arrive toujours au bon moment, je crois que je ne vais pas pouvoir y échapper. Alors ça fait quoi de se retrouver à 4060 mètres? Ben, le corps il a plus l’habitude, Cochabamba, à 2800m , est supportable. Ici, on sent non seulement le froid (en une journée, je suis passée de 30 à ..5°C…) mais les UV qui tapent (écran total 50 obligatoire) … Les comprimés de Gravol que m’a laissé Caroline sont bienvenus. Ce soir, je pars donc en bus pour Tarija. J’y arriverai à 5h du mat, le temps de trouver un hôtel et de recharger les batteries de tout…après j’ai rendez vous avec  Kevin, chargé des RP de lIRD…pour faire la tournée des bodegas (et du reportage, ben oui quand même)

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