La réception de La Casauna mon hôtel de Potosi est bien sympathique , elle me garde mon sac la journée et s’occupe de ma réservation de bus. Le taxi collectif passe bien me prendre à 7heures, mais , bêtement, ne me dit pas où il va, donc je ne monte pas dedans! On entend tellement d’histoires sur les faux taxis qu’on finit par se méfier. Du coup, l’hôtel le rappelle et il revient. Rien que des mamans avec des enfants, c’est assez drôle! c’est tout de même bien plus rapide que le bus. 9h22, nous y voilà, la place centrale de Sucre, celle du 25 mai de je-sais-plus-quelle-année-et-j’ai-la-flemme-de-chercher.
Je visite l’incontournable Casa de la Libertad, et là , parmi les présidents boliviens, je vois le portrait de Carlos Meza , président 2003-2005, qui ne peut être que le frère de Javier Gisbert, le conseiller au gouvernement que j’ai interviewé pour la Quinoa, tant la ressemblance est frappante! D’ailleurs il s’appelle Carlos Meza Gisbert. Enfin il lui ressemble peut-être comme tous les boliviens barbus à lunettes peuvent se ressembler! Et je retrouve un couple d’américains “seniors” que j’avais rencontrés à l’hôtel de Potosi. Comme quoi, si le monde est petit, la Bolivie l’est aussi. Et ce n’est pas fini. En sortant, je remarque un arbre victime de la pollution porteur du message d’une association écologiste :
Pour la cathédrale, la chance, la messe dominicale me permet de regarder encore une fois toutes ces décorations baroques et dorées. Je ne sais ce que cela m’inspire, tout ce faste, une madonne parée d’une robe de fils d’or ou d’argent (un peu loin pour voir et j’ose pas interrompre la messe pour voir) est aussi exposée dans une vitrine de verre. Je ne m’attarde pas : à l’entrée, il y a même une affiche avec Benoît XVI , sa photo et l’annonce d’une conférence épiscopale prochaine. Brr. De voir sa tête m’indispose maintenant.
Je déambule dans ces jolies rues, au détour desquelles des places accueillantes sont plantées de …palmiers! Et oui, ici j’ai mis depuis longtemps vestes et pulls dans mon sac pour déambuler en T-shirt. Sur les coups de midi, à la faveur d’une discussion fortuite avec les barmans du Joy Ride, où je me suis pausée prendre un café-sandwich, je décide de partir pour Tarrabucco, où les paysans de la région tiennent un marché dominical, ce qui tombe bien puisqu’on est dimanche. Me voilà donc héler un taxi pour qu’il m’emmène au terminal de bus pour Tarrabucco. Les guides touristiques parlent d’événement incontournable, tout de même. Et puis, un petit tour à la campagne, dans un village planté d’eucalyptus, moi qui ne voit quasiment pas un arbre depuis que je suis là, ça va me changer….Et le taxi de me proposer de m’y emmener moyennant 100BS. Le bus n’en coûte que 20 , certes, mais là je me la joue vraiment confort, après tout pourquoi m’emmerder à attendre un bus quand je peux partir tout de suite. En chemin, il regonfle ses pneus, passe un coup de fil et…finit par récupérer sa femme et ses deux enfants qui profitent aussi du trajet.
Bref, au bout d’une heure nous y voilà. J’arrive sur la place de Tarrabucco, un groupe de danse folklorique est en train de faire un show. Tous ces stands étalés me font penser à une sorte de marché aux puces. En plus, vu comment sont les autochtones, même pas la peine d’imaginer sortir un appareil photo! Tout autour de la place, des boutiques, vraiment comme aux puces. Avant d’entrer sur le marché je croise ma copine tchèque Karolyn rencontrée à Potosi, comme quoi le monde est vraiment petit et la Bolivie aussi, elle continue sa route sur Santa Cruz, on se promet de s’e-mailer pour se tenir au courant de nos péripéties : elle était aux fameuses fêtes du Tinku (que les indiens m’ont dit être un attrape-gogos…) pendant que je suivais la cueillette de la quinoa! Nous nous étions donné rendez-vous avec le Taxi une heure plus tard au même endroit. Pour un retour à 100Bs aussi. Mais une heure après, pétante, le taxi n’est pas là. Je me dis qu’il est soit parti pique niquer en famille soit qu’il a trouvé un client plus offrant. Je me retrouve dans l’un de ses mini-bus , 8BS pour rentrer, départ imminent, 1 heure de trajet me dit le chauffeur. Tu parles! D’abord pour partir, tout le bus doit être plein (une quinzaine de personnes).Ce qui prend un certain temps… Et puis c’est un omni-bus, chacun l’arrête quand il veut descendre, et si des places sont libres, le chauffeur a tôt fait de s’arrêter pour les remplir de nouveaux paysans. Bref, au final, départ à 15h au lieu de 14h30 et arrivée à 16h40. Dans le bus je suis assise à côté d’un vieux vieux quechua qui me parle dans cette langue que je ne comprends pas. Il est très taquin et fait plein de blagues aux gens du bus… Ce qui fait qu’il faut déjà que je me grouille pour rentrer sur Potosi, où je dois encore passer par l’hôtel pour récupérer mon sac et attraper le bus de nuit pour La Paz à 20h30. Au terminal de bus, j’ai encore la chance de retomber sur un taxi communautaire (ça me met le trajet à 40Bs, pour 165 km on conviendra que ce n’est pas cher) , mais le trafic est important, il y a plein de travaux sur la route, la nuit tombe vite (6h30 environ) et le temps passe. Je n’arrête pas de regarder ma montre, 18h30, 19h , 19h30…enfin plus que 7km, le chauffeur comprend ma priorité et me pose 10 mn plus tard à l’hôtel. C’est encore la course jusqu’au terminal et puis après dans le terminal pour savoir de quel quai part mon bus, à 20h30 pétantes. Après des sons de cloche différents, je demande à un flic qui a la bonne idée de m’emmener au guichet de la compagnie qui gère mon bus qui me file la contremarque de mon billet et m’indique le quai : n°7. Le bus arrivera finalement quai n°5 à 20h40…. Allez comprendre quelque chose. C’est un bus couchette, et comme j’ai toujours de la chance, on m’a collé une place côté fenêtre-qui-ne-ferme-pas-vous-voyez-le-genre?-(courants-d’air-à-gogo). Finalement mon voisin use de sa force pour la claquer bien net. Je m’endors, mon ipod sur les oreilles et ne me réveille qu’à la pause traditionnelle à Challapata où je me prends cette fois le luxe de ne pas descendre, chacun aura compris pourquoi. Je ne me réveille qu’à La Paz, à 5h du mat. Aïe, c’est vrai, j’ai oublié de regarder où j’allais dormir . Je vais à la lumière, consulte mon petit fûté (qui date de je sais pas quand d’ailleurs parce qu’il est pas mal périmé sur plein de trucs) , qui présente l’hôtel Maya près du centre. À la file de taxi, je vérifie bien plaques d’immatriculations et numéros de licence avant de m’embarquer (tant d’histoire de faux taxis dépouilleurs…) . Le chauffeur m’annonce 10BS (contre 3, prix moyen à Oruro, et 4 , prix moyen à Potosi) .Je n’ai pas les moyens linguistiques de discuter et je suis un peu fatiguée tout de même. Je sonne à la porte de l’hôtel Maya, dérange bien sûr le veilleur de nuit, qui bien sympa me file une chambre. Parquet brillant, décor rococo, pas de wifi, (mais internet en bas). Enfin, du coup, impossible de dormir puisque je tiens ce blog! pfff… bon, allez, c’est bientôt l’heure de déjeuner et une bonne douche préalable me contentera grandement. …mince l’eau était froide…et puis internet marche pas…et puis y a même pas une fenêtre pour regarder dehors….