Je visite Salinas, vite on en fait le tour.
Mon portable ne passe pas, et dans toute la ville, aucune connexion internet ne fonctionne. Dans ce coin reculé, pas la peine d’espérer surfer! à part sur le désert de sel qu’on voit au bout de la ville, juste au pied du volcan Thunupa.
Thunupa, ce volcan magnifique, emblématique, divinifiée, se dresse, majestueux à plus de 5000 m . Il parait qu’on le gravit sans crampons ni cordes aisément…mais qu’il faut compter la journée. Ici, je me rends compte que je n’arrive pas à monter la pente qui me remonte à l’hôtel sans être complètement essouflée. L’altitude quoi. Ah oui, et puis l’autre truc bizarre, c’est qu’on mouche que du sang. Il paraît là aussi que c’est tout à fait normal.
Je me suis adaptée aux menus boliviens : soupe, frites-riz-viandes et maté de coca.
L’après midi, nous allons chercher un jeune étudiant français en stage pour avsf, puis visiter une communauté. La récolte de la quinoa y a été faite, bien qu’on puisse encore en voir des épis.
La raison? On ne mélange pas la quinoa rouge et la quinoa blanche, qui poussent souvent ensemble. Donc on laisse les rouges sur pied. D’ailleurs, pour mieux préserver la terre, on n’arrache plus les pieds de quinoa. Enlever les racines a pour effet de labourer le champ, et ça assèche la terre au final. Alors, on coupe , bien que ce soit plus difficile, un pied de quinoa c’est dur et même coupant, en plus, il faut une certaine adresse car sinon, on perd une bonne partie des grains!
La quinoa, séchée en tas depuis une ou deux semaines (ici, il ne pleut plus puisque ce n’est pas la saison des pluies!) est amenée en fagots alignés sur une bâche stratégique.
Le papy, qui a la jambe amochée par un coup de disque coupant (tronçonneuse aménagée pour la coupe de la quinoa) , est parait-il un homme riche. Il n’en a pas l’air, il est en guenille, avec des peaux de moutons pour protéger sa jambe des coups. Il peut à peine marcher, est toujours à 4 pattes.
Mais conduit son tracteur, outil indispensable, non pour labourer la terre (ça se sera pour plus tard, éventuellement au moment des semis) , mais pour commencer à faire tomber les grains de la quinoa et couper les têtes des tiges. C’est bio, ça? La communauté est en transition, durant cette période, de 3 ans, pas d’intrants dans la terre et des pratiques de culture respectueuses de l’environnement… Pour le tracteur, ben, en fait, il n’y aurait pas tant de problèmes que cela, tout simplement parce que le pot d’échappement est sur le haut du tracteur !
C’est assez spectactulaire ! Le soir, redîner, puis, siège d’AVSF où je rencontre Nicolas, le photographe qui va m’accompagner demain en reportage sur la cueillette de la quinoa. On passe la soirée à discuter, à manger des crémosas (des gâteaux boliviens à 1 Bs les 10 pièces!!!) et à boire du maté.