Jaipur, bof bof

Décidément , cette ville on n’aime pas. On a beau chercher le rose sur les murs, l’atmosphère, tout ici n’est que tension, agression, mauvaise humeur.  On était en route pour le city palace quand on est passé devant un temple à Krishna (et oui ,encore lui) et là on nous a invité à rentrer, à visiter, et on nous a conseillé sur la suite de notre programme : le city palace, c’était vite vu et que des armes et 300 roupies alors qu’on pouvait pour beaucoup moins aller visiter des ateliers de tissu puis voir le Palais des Eaux (Waterpalace) puis le fort d’Amber.Sur les ateliers de tissu, bon, c’était surtout évidemment pour nous faire acheter des trucs. C’était beau remarquez mais on n’était pas spécialement d’humeur. Le water palace n’était pas sous son meilleur jour, cause de brume…

Mais alors pour le fort, là effectivement on n’a pas été déçu de la visite : grandiose, délirant, fabuleux, incroyable, un vrai labyrinthe de pièces, de couloirs ,de souterrains, de tunnels.


Petite histoire du Maharaja qui a construit ce lieu , Man Singh, à la fin du 16ème siècle, en 25 ans.  Donc ce rajpoute, commandant en chef de l’armée d’Akbar, le grand est peut-être bien celui qui a inspiré l’histoire de Barbe bleue. On va vous raconter pourquoi.   Gilles de Rais à côté c’est une petite pointure . Revenons à Man Singh :  on lui attribue plus de 2000 femmes.  Quasiment une femme par semaine pendant 40 ans…  Sauf que toutes ces femmes ont été zigouillées et coupées en  morceaux. Mais quel était le terrrrrible secret qu’il ne fallait pas qu’elles découvrent ?  Une enquête historique a été menée. Était il impuissant ? Ejaculateur précoce ? Bègue ?  Schmoutait-il du Glap ? Ronflait-il ?  Avait il peur du noir ? Était il manchot ?  Non….il était gay  mais pas comme un pinson, plutôt du genre moghol à manier le sabre avec la même délicatesse que ses tailleurs de marbre ont sculpté les moucharabiés de toutes les fenêtres du fort d’Amber. 

 

Ainsi tout s’explique !  A chaque nouvelle, c’était le même scenario . Elle lui disait :  oh mais mon chéri tu ne me désires pas ? Il lui disait : mais si ma chérie, mais j’ai mal à la tête . Elle répondait : un bon tchai te ferait du bien, j’appelle Amar (c’est le fidèle serveur de chai et autre chose du guerrier). Et invariablement, Amar arrivait en string léopard, avec un tchai, et deux Mc Aloo Tikki , le dernier burger des McDo indiens (vous trouvez qu’on exagère ? ben oui…) …et tout d’un coup , Man singh avait un grand sourire, les yeux brillants, la trique,  son désir quoi. Une nuit ça allait bien, deux nuits à la limite , mais trois nuits bonjour les dégâts.

La belle , après avoir hésité entre une addiction au Mc Aloo Tikki ou au tchai , se rendait à l’évidence : «  mais tu es… » Et ne lui laissant même pas finir sa phrase, il se saisissait de son sabre et la tranchait en morceaux.

Puis, jetait tout ça par-dessus les remparts, au pied du fort s’étendait alors une vaste forêt pleine de tigres affamés se jetant sur les morceaux de cette brave Mirchi qui emportait ainsi le secret   dans leur duodénum. Mais à la postérité, toutes ces braves Mirchi n’avaient pas dit leurs derniers mots : aujourd’hui encore, leurs fantômes arpentent les couloirs du fort, et se vengent de l’affront qu’elles ont subi.

Et le fort a été repris par les maharajas, on se doute bien que Man Singh n’a pas eu de descendant.. Ainsi, du temps de la dernière Maharadjesse, Govinda Devi, morte voici deux ans, un fait divers effroyable est venu le rappeler. Un jeune couple s’était fait enfermer dans le fort à la nuit tombée,  pour jouer au Maharadja et à la Maharadjesse pour de  vrai, dans de vrais décors. Mais l’équipe de gardes de nuit les a surpris. Ils les ont mis en « garde à vue » . (car ici en inde, on garde  même   les simples bisoux pour les alcôves et pas pour les bancs publics) . Le couple était malin et s’est échappé, les gardes l’ont poursuivi, ils étaient 6. 4 sont morts très mystérieusement dans les couloirs , et les 2 autres se sont enfuis terrifiés. Ils ont été  trouver la Maraharadjesse pour lui donner leur démission, ils ont dit qu’ils ne voulaient plus travailler dans un endroit où il y a avait autant de fantômes…. La légende a été ainsi révélée au monde, à la rubrique des faits divers de l’indian times. Elle nous a été révélée à nous par un rajpoute authentique, Sajai Singh, de la même famille que les maharadjahs et qui tient aujourd’hui une boutique Pink Rose, montée par des designers et des stylistes étrangers dans les appartements de la dernière Maharadjesse, Govinda Devi , morte il y a deux ans.  Il voulait d’ailleurs nous faire connaître l’hospitalité à l’indienne (Indian Hospitality), les filles méfiez vous, on nous l’a déjà proposé deux fois aujourd’hui, l’idée c’est d’aller boire de l’alcool avec des copains et que des copains,  mais nous on n’est pas des cruches quand même. Après on a pris le bus pour rentrer, mais pour cause de fête dans la ville, le centre était fermé et le bus nous a lâché à mi-parcours, avec une bonne dizaine de kilomètres à faire. Un couple de chinois de shangai était avec nous dans le bus, on a décidé de partager un rickshaw, qui nous a bien eu avec ses 200 roupies mais bon, on n’avait pas vraient le choix et il était le seul à cet endroit… On a fini par arriver. Et la ville nous saoûlant, on a décidé de repartir demain. Ah oui, on avait lu dans un vieux lonely planet qu’il y avait sur Jaipur un gemmothérapeute (les docteurs qui soignent avecles pierres) réputé, alors on lui a envoyé un mail pour prendre rendez vous avec lui …

 

Pushkar : pluie, Jaipur : gadoue

Il a plus toute la nuit et des orages en plus. Ce matin, Klara a été dans l’ordre relever ses mails sur son iphone au wifi du temple à Brahma, photographier une famille d’indiens qui était en pèlerinage et voulait avoir tout le monde devant le temple, manger un naan au nutella chez Pawan, boire un chai, et voir le lac dans la grisaille, griller une vache planquée sous une arcade,  voir le fameux crocodile embaumé.

Gaelle prenait le thé au bar d’en face. Pushkar c’est petit, c’est pas très indien dans la partie pour touristes, et on n’a plus rien à y faire.  De toutes façons on s’en va, ça tombe bien. Destination : Jaipur, en bus (du gouvernement).  (En Inde, il y a deux sortes de bus : les bus privés (comme celui qu’on a pris de Jaisalmer à Udaipur) et les bus du gouvernement,  qui ont l’avantage d’être peu chers et très fréquents et très fréquentés. Nous , on commence à bien aimer ces bus blindés où on se retrouve coude à coude, à s’assoir les uns sur les autres, on apprend à faire notre place, on discute avec les enfants (ils nous ont ont même appris à ouvrir les cacahuètes !) On glane même des renseignements.  L’arrivée à Jaipur fut pénible après cet îlot de paix et de tranquillité qu’est Pushkar, on a retrouvé l’agitation d’une grande ville, les klaxons, les rabatteurs, les emmerdeurs, les pots de colle, un peu comme à Dehli, mais maintenant on sait dire non en hindi. Comme nous avions réservé un hôtel  la veille, et qu’on savait à peu près où il était, on n’avait besoin de personne . Vite fait on pose nos sacs, dans un hôtel propre, avec une vraie douche qui marche !! la première depuis qu’on est arrivé en Inde tout de même !  Et , on est ressorti aussi sec, un plan de la ville en poche…pour nous faire une toile (aller au cinéma, donc)  ! Depuis le temps qu’on rêvait de voir un film tourné à  Bollywood  (le Hollywood de Bombay) en contexte, avec les hindis qui rient, qui applaudissent , qui sifflent… Et on n’a pas été déçu : le film c’était Patalia House, l’histoire d’ un joueur de cricket  qui a raté sa carrière à cause de son père, commerçant,  qui ne voulait pas qu’il joue    car il voulait que son fils reprenne ses affaires.  Ce qu’il fit. Mais un groupe de fans de son quartier l’a reboosté pour reprendre l’entraînement et il mènera son équipe à la victoire,  tout en le cachant à son père, cardiaque… Là-dessus vous rajoutez une histoire d’amour entre le joueur de cricket et une jolie jeune fille, une tragédie du passé entre le père , la mère et le fils, une comédie pour cacher au père le succès de son fils, et du bollywood, avec de la musique de circonstance, des danses, etc… Et surtout le contexte du Raj Mandir, cinoche des années 70 construit par des  joailliers, monument kitsch au possible, mais écran géant et au moins 1000 places sur 2 niveaux.   Avec pop corn, mais aussi samossas, katchoris , pakoras…, des espaces de repos, des salons de détente, bref un luxe incroyable…

Pressing: à quand la fin du perchlo ?

Le principal solvant utilisé pour le nettoyage à sec  est le perchloroéthylène, un composé chimique toxique, accusé aujourd’hui de tuer. Qu’attend l’Etat pour l’interdire ?

Au mois de décembre 2010 une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte au parquet de Nice suite au décès de José-Anne Bernard,  72 ans. Cette dame est morte le jour de noël 2009 d’un arrêt cardiaque. Les émanations de perchloréthylène utilisé par le pressing au-dessus duquel elle habitait depuis 2 ans seraient directement en cause. En effet,   selon son fils,  Mme Bernard n’arrêtait pas de se plaindre des vapeurs du pressing, répétant « qu’elle avait l’impression d’être empoisonnée, de se consumer comme une chandelle ».  Une impression   confirmée par l’autopsie qui a établi la présence de perchloroéthylène dans presque tous ses organes, y compris dans les graisses …

Emanations toxiques

Cela fait pourtant longtemps que l’on sait que le perchloroéthylène est une « substance probablement cancérogène » (2A selon la classification du Centre international de recherche sur les cancers).   Ce dissolvant des graisses, particulièrement volatil, peut lorsqu’il est inhalé, irriter  les voies respiratoires et les yeux, entraîner des vertiges et des nausées, une somnolence ou une perte de mémoire. Il peut aussi   entraîner des lésions irréversibles du cerveau : Thierry Drouin,  restaurateur, fait ainsi les frais du pressing attenant à son restaurant dans une galerie commerçante de Rennes… Quant aux employés des pressings eux-mêmes, les plus exposés, la médecine du travail rapporte une  augmentation des cancers du système urinaire, du pancréas et de l’œsophage, voire des troubles de la reproduction (avortements spontanés). Les autorités françaises sont pourtant bien informées, et depuis longtemps : « A l’Ineris (1), nous avons rédigé une dizaine de rapports depuis 2001 qui n’ont pas été suivis des faits » s’indigne André Cicollela, du Réseau Environnement-Santé (RES).

Trop de perchlo dans les machines

Si la seule prévention réelle du risque chimique dans les pressings est évidemment l’interdiction du perchloroéthylène , en attendant, les autorités ont plutôt soutenu une réduction  à la source les émissions dangereuses. D’où la mise au point de machines dites « à circuit fermé », aujourd’hui la grande majorité des machines en fonctionnement en France, qui selon les dires du président de la Fédération nationale des pressings, Robert Roux, rendraient nul le risque d’intoxication… Or, en 2009,  le ministère chargé du travail  et l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) ont finalement mis en garde contre l’utilisation de ces machines : les dispositifs installés, censés  accélérer la décomposition du perchloroéthylène en combinant l’action de la lumière et d’un catalyseur, émettent du phosgène, un gaz très toxique par inhalation qui provoque des effets pulmonaires sévères même à des concentrations très faibles, et ce,  à niveaux d’exposition préoccupants à proximité des postes de travail ! Et n’éliminent pas tout le perchlo. Un avis de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), paru au mois d’octobre 2010, invite désormais à « fixer une valeur limite d’exposition professionnelle » ainsi que le « développement de solutions permettant à terme de substituer le perchloroéthylène par des agents chimiques moins nocifs ».

 

ENCADRE : Des substituants sans risque ?

Parmi les agents de substitution possible, on trouve

L’eau, le plus simple et le moins risqué : l’aquanettoyage ( !) impose cependant l’ajout de produits chimiques et de détergents pour éviter la détérioration des fibres du textile…Leur effet sur la santé n’est pas bien établi.

– Le décaméthylpentasiloxane (siloxane) ou D5 de la famille des silicones,  apparu aux Etats-Unis à la fin des années 1990. Plus efficace que le perchloroéthylène pour le nettoyage, il est très inflammable et ses données toxicologiques sont encore peu connues.

– Le dioxyde de carbone (C02 liquide), en enceinte sous haute pression , (mais qui nécessite des coûts élevés d’équipement!)

 

ENCADRE 2 : Un linge dangereux

Lorsqu’un vêtement revient du pressing, on la sent, cette petite odeur particulière, qui témoigne du nettoyage à sec : due à de petites quantités résiduelles de perchloroéthylène dans les fibres des tissus,  cette odeur est également toxique ! En 1996,   une étude médicale recensait 26 cas de personnes empoisonnées au « perchlo », dont un nourrisson décédé suite à l’inhalation d’émanations de tissus qui revenaient du pressing… Le  linge n’est pas anodin non plus, étant en contact avec la peau, ces quantités résiduelles peuvent aussi migrer par la voie cutanée. Certains tissus retiennent d’ailleurs plus le solvant que d’autres : couettes, duvets, oreillers, couvertures, rideaux  et peluches par exemple…. Mieux vaut donc  bien   laisser  les tissus s’aérer   avant de les utiliser !

 

Demi-mesures

Alors qu’aux Etats-Unis ou au  Danemark les autorités ont statué en  interdisant l’installation de nouveaux pressings utilisant le perchloroéthylène (le produit est même en bonne voie d’interdiction aux   Etats-Unis d’ici 2020), la France consciente du danger continue à les autoriser. Même si elle a interdit l’installation de nouvelles machines de nettoyage à sec en libre service dans les laveries automatiques. En témoigne le récent avis du Haut conseil de la santé publique (avis publié en juin 2010 ) qui se borne à recommander de « réaliser, à titre préventif, une campagne nationale de mesure des concentrations de tétrachloroéthylène dans les pressings et dans tous les logements et locaux ouverts au public se trouvant au-dessus ou à proximité immédiate de ces installations ». L’avis propose aussi que toutes les personnes exposées bénéficient d’un examen médical gratuit. Et  préconise « qu’à l’avenir, aucun nouveau pressing ne soit installé au voisinage immédiat de logements », montrant que les préoccupations des habitants voisins de pressing  commencent à être prises en compte … Cet avis vient s’ajouter à l’ arrêté de 2009, qui impose aux pressings déjà ouverts de faire contrôler leurs installations par un cabinet extérieur tous les cinq ans. Mais il n’est pas sûr que cela soit suffisant aujourd’hui pour les rassurer ! Les analyses de l’air faites autour du restaurant de Thierry Drouin par exemple ont révélé un taux de perchlorétylène dix fois supérieur à la valeur seuil fixée par l’OMS :  2,5 mg/m3, au lieu des 0,25 mg/m3 tolérables ! Et, pour mémoire, quelques mois avant le décès de José-Anne,  une inspection de la préfecture avait révélé des défauts d’étanchéité des murs et plafonds du pressing, exigeant des travaux de mise en conformité.  Malgré cette inspection, ils n’avaient pas été fait (le pressing est d’ailleurs fermé depuis l’été 2010)…Selon André Cicolella, qui s’est rendu sur les lieux en décembre 2009 : «  le taux de perchloroéthylène dans l’appartement était de plusieurs centaines de milliers de microgrammes par mètre cube ».

Bref, toutes ces demi-mesures  commencent à énerver sérieusement les ONG ! Générations Futures et le Réseau Environnement Santé (RES), ainsi que leurs partenaires WWF France et Health and Environment Alliance  ont demandé mi-décembre  l’interdiction pure et simple du perchloroéthylène… Comme le résume André Cicolella «  Attendre alors qu’on a toutes les preuves, ce n’est pas acceptable ! ».

 

(1) Institut National de l’environnement industriel et des risques

 

 

 

 

Pour en savoir plus

Association de défense des victimes d’émanation de perchloroéthylène des pressings (ADVEPP)

12, rue de Suède
35000 Rennes

e-mail : advepp@sfr.fr

 

Réseau Environnement Santé
32, rue de Paradis
75010 Paris 

Tél : 09 54 05 24 11

 

Site web : http://www.reseau-environnement-sante.fr

 


Initié en 2002 avec l’agrément de l’ADEME, les pressings porteurs du label Pressing Propre, utilisent du perchloroéthylène , se contentant d’en récupèrer les boues pour qu’elles ne contaminent pas l’environnement.

 

Une Saint Valentin à Pushkar

14 février , Nos Valentins  ne nous ont pas offert de fleurs mais  plutôt des tracas . Le premier, Battri, a un faible à 20% pour Klara… et l’a contrainte d’ailleurs  à retourner à l’hôtel pour chercher  de l’alimentation. Le deuxième, le general  Power , a osé planter Gaelle pendant au moins 3heures avant de revenir, enfin.  Non vraiment la Saint Valentin c’est pas un truc d’indien. De toutes façons on s’en fout.  En clair, on a passé la demi-journée à écrire les trois billets précédents et surtout à les envoyer.  Vous ne pouvez pas vous imaginer le temps qu’on passe à vous écrire et à vous illustrer toutes les belles choses. Bref, aujourd’hui, Shanti Shanti comme disent les indiens. Le temps est maussade, gris et un peu plus frais, quelques gouttes tombent…Ah on perçoit chez nos lecteurs cette petite pointe de satisfaction à voir qu’on n’a pas tous les jours du ciel bleu et du 30°C …la température est redescendue à 25°C , et on n’est plus habituées ! Nous avons fait nos dernières emplettes, Klara a eu la désagréable surprise de se faire mordre la fesse gauche par une vache sacrée (et ça fait mal)  et sur le chemin de la station de bus pour prendre les renseignements pour le lendemain (ça aussi ça prend du temps), nous avons aperçu le temple à Krishna interdit aux non-indiens et visité un autre monument, un mausolée à Onsépaki. Le soir est vite arrivé, la nuit tombe vers 18h , et  on a dîné chez Pawan, dans la rue, d’un fallafell indianisé en kebab. On a papoté avec un français qui mangeait la même chose et nous a parlé du prochain ghat à droite en sortant qui contient un crocodile embaumé, exécuté parce qu’il avait mangé la jambe du maharajah qui était venu se baigner dans le lac de Pushkar… il se met à pleuvoir, orage, o desespoir, panne d’électricité, heureusement qu’on a pris nos lampes frontales,  on a avancé la préparation des bagages. L’électricité est revenue, puis repartie, puis revenue, bref…on a finit par dormir.

Sur les pas de Savitri

Mais pourquoi on est là au fait ? Consommation, Club Med,
drogues (même pas…) ? Non, on ne le sait pas encore. Le matin,
Klara cherche le wi fi, c’est dimanche, et un dimanche en Inde,
Everything is possible, aussi, il paraît.
Klara avait donc décidé de travailler un peu ce matin. Pleine de
cette résolution, elle commence par se perdre dans les rues, car
son GPS Gaelle habituel était parti faire le tour des ghats
(peut-être se plonger avant elle dans le Roop Tirh…). Elle avait
bien repéré la veille un café wi fi en free mais n’avait pas retenu
son nom ni son emplacement. En plus , au passage, elle a été
distraite par un enfant qui lui avait collé des pétales de fleurs
dans la main , en lui enjoignant d’aller les jeter dans le lac
parce qu’il paraît que c’est le festival de Brahma aujourd’hui.
Mais Brahma avant-hier, Brahma hier, c’est tous les jours Brahma ou
quoi dans ce pays ? Klara le suit au début (ou plutôt l’inverse).
Puis lui voyant que cela l’énerve lui dit « Ok je te laisse y aller
seule ». Mais sitôt que je m’engage dans une ruelle sur la droite,
il la rattrape et lui dit « C’est pas par là, respecte mon lac ».
Et Klara, tout en essayant vainement de lui rendre ses trois
pétales, de lui dire que je suis libre de faire ce que je veux tout
de même, » (faut préciser qu’on n’a pas bien suivi ici si les
pétales de fleurs sont gratuites ou pas, est ce que c’est une
obligation ou pas de les jeter dans le lac.. enfin entre les
brahmanes cupides, les rabatteurs d’hôtels, les guides , les
mendiants et les fanatiques, on ne sait plus bien qui est qui, et
on a la tête un peu embrouillée, surtout quand ils nous disent «
Money is not the problem » ben si quand même un peu ! ) Une bonne
âme lui dit alors qu’au Koala Café, il y a du wifi, Klara y va,
mais manque de bol, il faut redémarrer le modem et le type qui
s’occupe du wi fi dort toujours, Ils viennent de l’appeler pour le
réveiller mais ne savent pas quand il va arriver. Dépitée, Klara
s’en va, après avoir obtenu une réduction de 5 roupies sur son
tchai (on négocie tout ici ). maintenant. Une autre bonne âme
parle du Om Shiva, et finalement Klara le trouve . Du coup, toute
contente, elle s’installe , commence à travailler, mais à peine 10
minutes après, plus d’internet, les singes avaient bouffé le câble
..Une petite heure pour changer l’installation…. Puis, ça
remarche, Klara a le temps de relever son courrier, même de
répondre à Gaelle, qui est maintenant dans un cybercafé, et au
moment où elle allait poster un autre mail de travail, bing, ça
plante, et là c’est plus de jus pour au moins trois heures (c’est
comme ça ici, aux portes du désert, le dimanche, on coupe le
courant) . Bref, la zénitude à l’indienne c’est pas gagné, tout
semble prendre trois fois plus de temps ici et on commence à
comprendre pourquoi ! heureusement que Gaelle est venue délivrer
Klara de ces grosses misères informatiques. Pour se calmer, nous
décidons de faire une bonne marche, l’ascension de la Ratnigiri,
une montagne qui domine à côté et où se trouve le temple de Savitri
la première femme de Brahma. Là nous aurons à grimper un escalier
d’ on ne sait combien de marches (en tout cas il faut une heure de
marche pour le monter) dont la dernière partie n’est pas aménagée
(on grimpe sur de la roche en fait). Et pareil avec 10 roupies
d’offrande pour Savitri. Mais pourquoi ce temple est il donc si
haut sur la montagne ? Après que le lac de Pushkar eut émergé,
Brahma avait invité tous ses copains les dieux (Kuber, le dieu de
l’abondance, pour l’argent et les étoffes ; Vishwakarma, le GO ,
pour l’hôtellerie des dieux, Vasuded pour les bonnes intentions de
prières, Shiva, pour protéger tout le monde, Brahspatjii pour
apprendre aux brahmanes à accomplir le rituel, le dieu de l’air
pour inviter tous les autres, Indra pour que tous les brahmanes lui
lavent les pieds, et puis Vishnou. Ensuite, pour que le rituel soit
complet, il devait être accompagné de sa femme, Savitri, et a donc
envoyé son fils Naradjii la chercher. Et Naridjii a prévenu Savitri
qu’il y avait tous les copains qui étaient là et qu’elle aurait
donc intérêt si elle ne voulait pas s’ennuyer comme un soir de
match de foot, à inviter ses copines (qui s’avèrent d’ailleurs être
les femmes des copains, donc Lakshmi, la femme de Vishnu, Parvathi
la femme de Shiva, Indrani, la femme d’Indra…) Naradjii a eu beau
prévenir Brahma que Savitri arrivait, avec ses copines, Brahma
s’impatientait et a envoyé son pote Indra lui chercher une autre
femme dans la jungle. Indra a trouvé une bergère, qui portait un
pot de yaourt sur la tête, Gayatri, et l’a ramenée , et Brahma l’a
épousé. Mais quand Savitri est enfin arrivée, oh stupeur, elle vit
une autre femme aux côtés de Brahma et devint très en colère, elle
s’adressa à tous ceux qui étaient présents à la cérémonie. Elle dit
à Lord Brahma « T’es plus qu’un vieux chnok, ton âge t’a fait
perdre ta faculté de penser. Maintenant je te le dis, en dehors de
Pushkar, dans aucun autre endroit tu seras vénéré » Voyant sa
colère , les autres dieux ont commencé à flipper et baissèrent la
tête. Savitri s’adressa à Indra et lui dit : « Tu ne gagneras
aucune bataille et tu resteras pour toujours flippé et dépressif
dans le ciel ». Ensuite, elle s’adressa à Vishnou : « Toi tu as
blessé mon cœur, tu te réincarneras en humain et Rawan kidnappera
ta femme Sita et ainsi, toi aussi, tu souffriras de la séparation
». Puis, elle fit son sort à Shiva : « Quant à toi, tu n’auras que
les cendres des corps morts(Bhasm) et les fantômes pour compagnons
». Puis, à tous les brahmanes : « vous, vous aurez à mendier la
nourriture de ci de là. » Et à la vache, qui avait aidé au rituel
de purification de Gayatri « et toi, tu seras condamnée à vivre au
milieu des hommes et à n’avoir que leurs restes (Vishta) à manger
». Puis à Kuber : « tu perdras tout ton argent, les rois te
taxeront toujours et tu resteras pauvre ». Et enfin au dieu des
airs : « quant à toi, tu amèneras toujours la puanteur ! ». ( Voilà
pourquoi à Pushkar, les brahmanes sont des mendiants, les vaches
crottent à qui mieux mieux, et ça pue à pas mal de coin de rue.
Bon, ceci dit, c’est aussi un peu ce qu’on voit partout..) Après
tous ces réglements de compte, Brahma a tenté de pacifier Savitri
en lui disant « toi tu viens d’une famille noble, s’il te plait,
aide moi à accomplir le rite. » Mais Savitri était si furieuse que
son visage est devenu tout rouge et noir de colère et qu’elle s’est
transformée en Mère Kali ( et pas Theresa évidemment) même si elle s’est aussi enfuie à Calcutta,   au Bengale.
Brahma était très ennuyé, il lui a dit « reviens, car ta soif ne
sera étanchée qu’avec l’eau sacrée de Pushkar ». Mais Savitri était
si contrariée qu’elle lui a dit que OK elle revenait mais elle
partait sur la montagne de Ratnagiri pour une longue longue très
longue méditation. Du coup, toutes celles qui font cette ascension
n’auront que des compagnons fidèles, et des compagnons tout court
d’ailleurs, et ça bien sûr que ça nous intéresse. Car à nos âges,
les mecs ça assure pas un cachou quand même. Au sommet de la
montagne, visite du temple, le Brahmane, qui portait un pantalon
rouge, n’a même pas ouvert les offrandes (on les a déposées sur le
tronc et on le soupçonne de revendre le paquet !). Puis, pause
nature à regarder les singes, les écureuils et les oiseaux dans les
arbres.

Et surtout,
cette vue magnifique sur les Aravallis. Et c’est en redescendant
que nous nous sommes dit que nos vœux étaient sur le bon chemin
puisqu’un chien, que nous avons naturellement appelé Mama (vu qu’on
venait du Mama Temple) s’est pris d’affection pour nous (et vice
versa), mais il s’est un peu trompé d’incarnation (et nous aussi
peut être finalement). On pourrait vous dire deux mots aussi sur la
condition canine en Inde, pour laquelle Brigitte Bardot n’a jamais
rien fait, parce que peut-être tout simplement elle ne sait pas.
Les chiens de rue ici, c’est la pire des incarnations, ils sont
battus, on leur jette des cailloux, les vaches et les cochons les
chargent, on les écrase, et surtout on ne les caresse jamais. Et ça
pullule , il y en a partout. Bon , on a aussi rencontré des indiens
qui avaient des chiens chez eux, des chienchiens qui restent en
laisse donc, pour ne pas s’échapper dans la rue… et il y a même des
foires au plus beau toutou, comme à Jaipur en ce moment par
exemple. On a expliqué à Mama qu’il ferait mieux de remonter dans
la montagne s’il ne voulait pas finir écrasé par une bouse et on a
accéléré le pas et fait mine de ne plus le voir, triste déchirement
d’avec ce joli compagnon d’un moment. Gaelle ne s’en remet pas.
Mais on préfère le voir heureux dans la montagne que maltraité en
ville. Et notre haveli n’accepte pas les chiens.

Entre Karma et Klub Med’

Au Brahma Temple de Pushkar, le seul de toute l’Inde, on a accompli la puja avec le brahmane qui officie, car c’est aussi comme ça que l’on visite  les temples. On fait la queue avec les hindous, pieds nus, et on fait comme eux : on apporte des offrandes qu’on fait consacrer. Ces offrandes (30 roupies le lot) , c’est des perles de noix de coco, des petites perles de sucre, des fruits secs, et des fleurs fraîches. Rouges  (pétales de rose) et jaunes (sortes d’œillets).  À ce temple, on y va vraiment sans rien, ni sac, ni appareil photo, juste des roupies (et oui, quand même ). Bref, on présente les offrandes au prêtre, qui les bénit, puis il tend un peu la main vers les sous (mais  Klara a tout mis dans le tronc), puis il rend une petite partie des offrandes aux fidèles. Bizarrement, Klara était la sule occidentale à accomplir la puja complète, elle avait trouvé une jeune hindoue de Dehli qui venait pour la première fois ici et lui expliquait tout en même temps aussi. Gaelle avait renoncé car elle n’aime pas le fait d’être obligée de payer pour des histoires religieuses. Mais du coup Klara a vu la statue de Brahma à 4 têtes dans le temple et pas Gaelle. En plus, il parait que Klara aura ainsi un meilleur Karma. En tout cas,  en face du Brahma Temple, la wi fi est gratuite , mais encore dans la rue , pas franchement pratique pour écrire. Après toutes  ces émotions, une petite faim nous a conduit dans un restau indien pour indiens, où nous étions intriguées par des sortes de chapatis au lait qui tremplaient sur le feu dans de grosses  gamelles pleines de miel. Des sweet chapatis, délicieuses avec un bon chai.

Ensuite on est reparties pour une tournée des ghats, avant d’atterrir en fin de journée au Sunset Café , qui comme son nom l’indique est face au soleil couchant sur le lac…plutôt joli comme vue… Nous partageons une table avec deux hommes d’affaire  des Canaries, Angelo et Fernando, qui nous proposent le soir même d’aller manger des pâtes italiennes , comme en Italie, disait Fernando, un faux canari puisqu’il est italien. Mais ce soir , dans notre haveli, c’est la fête, alors on remet au lendemain et on va à la fête.

C’est tous les samedis soirs, les gitans du Rajasthan (enfin 7 ou 8) qui viennent chanter , jouer des percussions, danser et surtout…vendre des bracelets en perle et des portefeuilles en cuir de dromadaires. On se croirait à une soirée du Club Med ou de fin d’année d’une école de danse et musique, si ce n’est qu’en plus ils n’arrêtent pas de faire la quête.

Derrière la gitane, le temple. Et à droite, la porte de notre chambre ! Ce qui s'appelle être aux premières loges !

Un percussioniste blanc a beau les avoir rejoint inopinément à la deuxième partie de soirée, essayant de mettre un peu plus d’ambiance, de groove, et d’émotion, c’est resté vraiment plan-plan. Surtout quand on a vu Titi Robin avec Gulepa Sapera, une danseuse du clan rajastahani du serpent,  sur scène !

 

Pushkar, premières impressions

Pushkar est la ville de toutes les tentations.


Pourtant, haut lieu de pèlerinage , mais c’est comme si les lieux
saints attiraient avec eux tous les marchands du temple, un peu
comme à Lourdes si vous connaissez, à la différence qu’ici il y a
500 temples pour une poignée d’hôtels alors il y a un seul lieu de
culte pour 500 hôtels (voire plus).
Dès le premier jour on craque
d’ailleurs pour des fringues, et pas les meilleur marché bien
évidemment. Un pantalon pour Gaelle qui a maigri apparemment et un
joli haut bicolore pour Klara (qu’on espère qu’Eva ne va pas lui
piquer en rentrant). On continue dans la série visite religieuse,
avec un bain rituel dans le brahma ghat.

Ce qui fait la particularité de Pushkar, c’est son lac sacré, qui aurait émergé d’un pétale de lotus que Brahma avait fait tomber. (nous y reviendrons, voir le 13 février).

Là où les fidèles se baignent…

Du coup, sur les bords du lacs, des bassins d’ablution qu’on appelle ghat (52 au total) sont autant de lieux de culte pour les hindous. Chacun a des propriétés particulières : le Naga Kund donne la fertilité (on s’était dit pourquoi pas ? ) , le Roop Tirth donne le charme et la beauté (là, on va y plonger la tête la première et laver tous nos vêtements dedans, voire même en ramener quelques litres pour les copines, on pense à vous…), le Kapil Vyapi guérirait de la lèpre (celui- ci c’est un avant goût de Varanasi) .

Et si on restait jusqu’en novembre (ce qui est peu probable
vu qu’il n’y a pas grand-chose à faire ici non plus) et qu’on se
baignait à la pleine lune, on gagnerait 100 ans de cérémonie pour
une purification totale ! (à méditer…)

Ceci dit, tout cela nous questionne sur ce mélange de ferveur religieuse, de
superstitution et de roupies, car les brahmanes qui officient au bord du lac en faisant des pujas (rituels consacrés à l’un ou l’autre des divinités )ne le font pas à l’œil). Ains le brahmane du Brahma ghat, dépité que Klara lui dise ne pas avoir une roupie pour le tronc, se contente de lui faire une petite bénédiction, en lui tapotant le front et en lui disant « God bless you » et c’est
tout.

On loge au Sai Baba haveli, une haveli étant un peu, comme on vous l’a déjà
dit on croit, comme une hacienda, ou une medina enfin une maison
avec une cour intérieure à ciel ouvert. Notre haveli a de jolis
peintures au plafond, et contient comme beaucoup de maisons ici, un
petit temple à Sai Baba (d’où son nom, vous l’avez
deviné !).

 

Quand faut y aller…

Aujourd’hui, on a décidé de repartir demain pour Pushkar, donc on est parti chercher la station de bus, et ça nous a pris un certain temps, car il faut bien dire, il y a déjà tous les magasins où l’on s’arrête, les temples qu’on visite, les puits aussi (ici il y a des puits très impressionnants) et surtout tous les gens qui nous disent yes yes, ont l’air très gentil mais nous envoient on ne sait où.

Leur gestuelle ne ressemble pas à la nôtre, on est en plein apprentissage, il y a la gauche et la droite qui ont l’air d’être comme chez nous, mais il y a le après par là bas, assorti d’un vague moulinet de la main dont on a du mal à comprendre le sens : faut-il alors passer un pont ? une porte ? traverser la rue ? prendre une soucoupe volonte ? voyager à dos de vache ? est –ce à 50m, à 1heure de marche ou 5minutes… autant de différences linguistiques encore irrésolues. Mais nous apprenons, déjà nous ne serrons plus la main des hommes qui nous la tendent mais nous les saluons à l’indienne.

On avait oublié les bouses de vache en train de sécher. ça n’a aucun rapport avec le texte mais voilà  on vous les montre :

Un gars nous a indiqué l’office du tourisme à 50m dans la rue, on ne  l’a jamais trouvé ! On a fini par trouver la station de bus, et on sait qu’il faudra y être à 8heures demain matin.

Bref, au revoir Bundi, sympathique ville, la plus sympa selon nous depuis qu’on est parti, du Rajasthan, enfin de ce qu’on en connait, car si Bundi est petit, le Rajasthan est grand.

Udaipur, jour 1

Revenons sur notre petit déjeuner au Garden Palace, 4 serveurs pour nous toutes seules, 1 pour le thé, 1 pour les lassis, un pour la nourriture, et un pour le sourire. On est chez les riches, une indienne distinguée, attend que le balayeur ait fini de dépoussiérer son chemin avant de l’emprunter pour se rendre à l’arrière d’une voiture avec chauffeur. Dans cette même cour se trouve une collection de vieilles voitures, des ambassador, etc…une passion que semble aussi partager le patron de notre guest house, qui a trois voitures de collection dans l’étroit passage qui mène au hall. Nous sommes juste à côté des Bajian Niwas Gardens, et nous nous délectons de pouvoir y prendre un peu le vert. Changement d’ambiance, ici c’est plutôt familial, ambiance jardin d’acclimatation. Des écoliers , habillés en rouge, ou en vert ou en orange, comme ça on les perd pas (ils sont malins les indiens, ils développent pour tout des trésors d’ingéniosité, par exemple les cadenas qui ne ferment que si  on en a la clé, ça n’a aucun rapport avec les enfants mais c’est ingénieux quand même). Dans ce même jardin, il y a un petit train, comme dans le jardin d’acclimatation, avec un chef de gare qui nous a fait croire qu’on  allait au zoo avec, sauf qu’il était interdit d’en descendre et qu’on a dû se coltiner les 3 km complets…


Pour le zoo, il fallait encore payer. Grosse discrimination vis-à-vis des étrangers : les indiens payent 10 roupies, ….les étrangers 75 roupies. Pour le petit train, c’était 20 roupies pour les indiens, …40 pour les autres. Mais que font l’ONU, la ligue des droits de l’homme, amnesty international ?  Comment ça, nous c’est peau de balle ? On va demander l’asile politique au Pakistan si ça continue ! (Pardon, mamans !)

Donc au zoo, comme on vous l’a écrit, déjà, c’était plutôt   dêche, pelouses sèches, minimalisme, cages vides, animaux sous antidépresseurs, complètement amorphes. On a vu un tigre pacha dégustant de la viande…sur un sofa de bois, un guépard arpentant sa cage (à moins que ce ne soit un léopard, on sait bien qu’on les distingue par les tâches mais on ne sait plus comment, bon d’accord, on aurait aussi pu lire les pancartes, mais elles sont en sanskrit, c’est difficile à déchiffrer…), on a vu aussi un chacal atteint d’un TOC, tournant en rond en haletant et sans jamais pauser, on a vu aussi des babouins au cul rouge s’emmerdant, l’un jouant une sorte de hockey avec deux morceaux de bois, l’autre , la tête entre les pattes, semblant réfléchir aux lois du karma et à l’avenir douteux de la condition babouinesque au zoo d’Udaipur…On a vu aussi des oiseaux même plus foutus de voler, un crocodile qui lui avait du s’envoler, vu qu’il n’en restait plus que la pancarte. Ainsi que des paons faisant toute sorte de choses, une panthère endormie dans sa cage, une voilière de perroquets verts, une autre de pélicans et de flamands. On s’est épargné la visite de la termitière et du python rouge du zoo qui court en liberté, qu’ils disent…

Bref, au passage, on était un peu les derniers animaux à voir, Gaelle s’est endormie au milieu des écureuils pendant que Klara grifonnouillait sur son carnet, ce qui nous a donné lieu à la visite d’une colonie d’élèves d’une école d’une ville au Sud d’Udaïpur, puis de jeunes garçons…

Et pourquoi donc, tous veulent se faire photographier avec nous !! Serions-nous donc en cage nous aussi ? Nous avons essayé de demander quelques roupies pour chaque photo prise mais notre humour ne les a pas fait beaucoup rire. Klara a quand même obtenu une transmission d’une photo en Bluetooth.

Après cette visite mémorable, nous avons continué notre promenade vers les lacs d’Udaipur et leurs palaces flottants. Magnifique montée dans un petit jardin dominant le lac Pichola. Première rencontre avec des vrais singes en liberté et découverte étonnante que les singes mangent les fleurs, ils se les cueillent  non sans délicatesse et se les engouffrent avec délectation.

On a flâné autour du lac, contemplé de loin Jag Mandir et le Lake Palace

Le soir, nous avons dîné dans une cantine indienne, à 50 Rps le thali complet à volonté. Très bon, même pas trop épicé. Un bon plan que nous a soufflé notre hôte…

Le zoo d’Udaipur

C » est deja triste un zoo, alors en Inde on vous dit pas, c est carrément démoralisant. Au point de dessiner,  histoire de,  quelques oiseaux… En cage…Non mais parce que c’était interdit de photographier sans payer des roupies. Un dessin exprès pour Brigitte , avec des  bisous.