Grand messe au stade

Bien! A peine les pieds posés, me voici en route pour le stade où se tient la cérémonie finale de ce sommet mondial des peuples pour la terre mère. Un concours d’heureuses circonstances me fait tomber nez à nez avec un représentant du gouvernement qui se charge lui_même de m’amener au stade, avec ma valise et mon bardas. Une entrée directe en matière pourrait-on dire! En fait, me voilà, sans même une accréditation en bonne et due forme (mais je dois pas avoir une tête de révolutionnaire sud-américaine), juste à temps pour voir une tribune façon spectacle de Evo Morales,  Hugo Chavez et consorts… .j ai reçu d’une indienne une couronne de fleurs blanches et d’un organisateur un petit drapeau bolivien, alors cela devrait aller… et puis je trouve la tribune presse , et j’en profite pour glisser mon bardas sous le stand. Dans un stade comble avec  une chaude ambiance à la woodstock néomarxiste. Le refrain ce serait « La crise, c’est la faute au capitalisme prédateur…alors un autre monde est il possible? »  .Tout est en espagnol mais je sais pas, je comprends tout maintenant !

Mais au fait, ce sommet, qu’est-ce? Une réponse à la technocratie onusienne, une assemblée populaire géante,avec des peuples indigènes de toutes les Amériques, mais aussi des ONG, des syndicats, des représentants des gouvernements…et même de l’ONU. Tout le monde était invité à rejoindre l’un des 17 groupes de travail qui  s’étaient constitués en amont, autour de thèmes tels que les forêts, le tribunal de justice climatique, le referendum mondial, les droits de la terre mère…L’idée? Que les résolutions adoptées au sein de chaque groupe soient portées par Evo Moralès le 26 avril au plus tard, pour qu’elles soient relayées dans le cadre de la suite de Copenhague, à Cancun (Mexique) au mois de décembre prochain. La voix des peuples portée à l’ONU, et par le seul président indigène du monde qui plus est, voilà une grande première qu’il est étonnant que presqu’aucun media ne relaye…

Alors bien sûr, les critiques, inévitables , vont fuser : ce sont de doux idéalistes, ils rêvent totalement  avec leurs mesures…et alors? ça vaut le coup d’essayer, non?

En tout cas, ce que je note, c’est la rareté des européens ici, c’est un sommet américain en fait! Je rencontre, encore un hasard, Horacio,  l’ambassadeur de la Bolivie à Vienne (Autriche), fort sympathique. Il m’accompagne dans ma recherche de Gadir, le responsable presse du sommet . Je le retrouve à Tuquipaya, après près de trois quart d’heure  de taxi, la grande université du village où se déroulait le sommet ,  vraiment par hasard. Et le plus drôle, c’est qu’on se connaissait de Copenhague ! C’est lui qui m’avait fait la traduction de l’interview que j’avais fait de Juvencia !  Il me réserve dare-dare…une suite à l’hôtel Regina, juste sur le Prado!  Tout s’enchaînait donc vraiment bien. Le soir, la fête continuait au stade, mais j’ai préféré aller tester le Casablanca, un bar que m’avait recommandé Karolyn, ma copine tchèque que j’avais rencontré l’an passé à Potosi… Horacio me raconte le déroulé de l’atelier sur le tribunal de justice climatique et de l’engagement en matière d’environnement et de son métier d’ambassadeur. Mais le décalage horaire étant ce qu’il est, je rentre me coucher et m’écroule littéralement.

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