En 2003, le nombre de morts attribués à la canicule a conduit à préconiser l’installation de zones fraîches dans les lieux d’accueil pour les personnes âgées. S’en est suivi bien sûr aussi un fort développement du marché des climatiseurs, en ces temps qui plus est de réchauffement climatique. Ces dispositifs qui consistent à abaisser la température de l’air ont longtemps été réputés associés à divers troubles de santé. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’heure des nouvelles normes et réglementations sur l’air intérieur et la climatisation des bureaux ?
Choc thermique
Le premier risque pour la santé reste le choc thermique. Comme l’explique le docteur Fabien Squinazi, « Il faut être attentif à la température de l’air dans les locaux, dans la mesure où lorsque l’on vient de l’extérieur et qu’il fait très chaud, il ne faut pas qu’il y ait une température trop basse à l’intérieur : le « choc thermique », c’est à dire la différence trop importante de température entre l’extérieur et l’intérieur va conduire les personnes à frissonner. C’est ainsi que l’organisme réagit brutalement à cette température plus froide, essayant de compenser, et risque d’attraper froid. » La climatisation est donc accusée à tort apporter des rhumes en colportant virus et bactéries dans les conduits d’air de ses installations : le décalage thermique trop important suffit, en poussant l’organismes à se réchauffer, à « activer » aussi ses propres bactéries ou virus et ainsi à déclencher une infection ! Pour éviter ce choc, il suffit de veiller à régler la climatisation sur un écart maximum de quatre degrés entre la température extérieure et la température intérieure.
Déshydratation
Dans une installation de climatisation collective, l’air en circulant dans les conduits peut s’assécher en cours de route. « C’est pourquoi on a longtemps cherché à humidifier l’air ambiant pour avoir un air plus confortable », rappelle Fabien Squinazi. Cependant, les dispositifs d’humidification comme les tours aéroréfrigérantes se sont avérés dangereux puisqu’ils impliquent la mise en réserve d’eau susceptible d’être contaminée. On se souvient notamment des problèmes posées par les légionnelles, situées précisément dans des tours aéroréfrigérantes : ces bactéries peuvent pénétrer à l’intérieur des conduits de climatisation et s’il y a de l’eau stagnante se déposer dans cette eau et s’y développer, avant de passer au travers des conduits d’air…et contaminer les personnes se trouvant à proximité des bouches de ventilation ! Ces dispositifs sont peu à peu supprimés, du fait de ces dangers…mais aussi du fait que sous nos latitudes tempérées, ils ne sont pas vraiment nécessaires !
Contamination virale
Aux temps forts de la psychose épidémique de la grippe aviaire, un avis de l’Afsset (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’environnement et du travail) soulignait que « les bâtiments climatisés, dotés d’une centrale de traitement d’air avec recyclage, pourraient, en théorie, présenter un certain risque de diffusion du virus dans toutes les parties du bâtiment alimentées par la centrale. » Une formulation empreinte de précautions sans doute exagérées : selon Fabien Squinazi, qui a participé à l’élaboration de ce rapport remis en juin 2009, « en l’absence de certitudes et d’arguments scientifiques en faveur d’une transmission par le biais des circuits de climatisation du virus de la grippe, la transmission la plus probable d’un tel virus au sein d’un bâtiment demeure… la transmission de proximité ! ».
Exposition à des polluants
« Si l’on demande d’avoir des pièces rafraichies par temps de canicule… il ne faudrait pas que pour avoir un air rafraîchi, on ait un air contaminé par des poussières qui, chez les personnes allergiques ou ayant des problèmes respiratoires , peuvent entrainer des gènes respiratoires ! » alerte Fabien Squinazi. Car un climatiseur individuel, que l’on n’utilise qu’une partie de l’année, et qui reste inactif le reste du temps, a tendance à s’empoussiérer : et, lorsqu’il est remis en activité, commence par souffler dans l’air ambiant toutes les poussières qu’il a accumulées ! Il faut donc veiller à maintenir l’appareil propre et exempt de poussière, en passant par exemple un linge humide sur l’appareil pour le nettoyer.
Les installations collectives, qui fonctionnent toute l’année, puisque servant aussi de ventilation, ne sont pas dispensées de surveillance : fonctionnant avec des filtres, qui ont eux aussi tendance à s’empoussiérer, ces systèmes doivent être soigneusement entretenus pour éviter de relarguer dans l’air ambiant des polluants indésirables.
Gêné par la clim’ ?
Les personnes qui travaillent dans des locaux climatisés peuvent se plaindre de divers maux : gorge irritée, maux de têtes, fatigue… irritations des yeux, des muqueuses ou de la peau…yeux secs chez les porteurs de lentilles…autant de troubles pouvant être imputés au système de climatisation. Dans les années 90, en France, une étude épidémiologique menée avec l’équipe de Fabien Squinazi (sous forme d’un questionnaire distribué par les médecins du travail aux salariés à l’occasion leur visite annuelle) a montré qu’une personne sur deux présentait au moins un symptôme. Pour la symptomatologie ORL, les chiffres atteignaient même 30%. « Les personnes gênées par la climatisation sur leurs lieux de travail peuvent et doivent en parler à leur médecin du travail », précise Fabien Squinazi. Ce dernier peut dès lors demander une étude au responsable de l’entreprise sur l’installation à l’un des nombreux laboratoires ou bureaux d’étude existant. L’audit ainsi engagé (et obligatoire) permettra de vérifier la conformité des installations et de faire des prélèvements d’air pour vérifier l’absence de problèmes de contamination. Aujourd’hui, une étude similaire à celle des années 90 est sur le point d’être lancée par l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur. Mais il faudra attendre la fin de l’enquête, d’ici trois ans, pour vérifier que ces chiffres ont bel et bien évolué !
Et la clim’ en voiture ?
Dans une voiture, l’air de la clim’ est puisé au ras du sol, à proximité du pot d’échappement des véhicules voisins. Dans un embouteillage, mieux vaut couper la clim’ et passer en mode recyclage ! Par ailleurs, le problème des poussières y est d’autant plus crucial que l’on est souvent en contact direct avec l’air de la climatisation, soufflé en pleine face, et confiné dans le petit volume de l’habitacle de la voiture puisque les fenêtres sont maintenues fermées afin d’ éviter que l’air rafraîchi ne s’échappe ! Ne pas oublier de demander la vérification de la climatisation et l’entretien des filtres lors de la révision du véhicule par le garagiste ! Quant au choc thermique, pour l’éviter, il suffit de penser à arrêter la climatisation une demi-heure avant l’arrivée…
(1) Avis de l’Afsset du 9 juin 2009 relatif à l’évaluation du risque sanitaire pour l’homme lié à la présence dans l’air des bâtiments et sa diffusion par les éventuels systèmes de ventilation
Bonjour,
Plutot qu’un commentaire je souhaiterai donner une réponse à votre question initiale.
Qu’en est-il aujourd’hui, à l’heure des nouvelles normes et réglementations sur l’air intérieur et la climatisation des bureaux ? …
Et bien rien n’a changé…
D’une part peu connaissent les conséquences réelles d’un systême de climatisation mal entretenu et d’autre part selon nos constatations quotidiennes 98% des ces systêmes sont encrassés (alors que 90% ont un contrat d’entretien ou un service technique).
La grande majorité des conséquences proviennent du mauvais entretien, les recommandations de l’Etat, des constructeurs ne suffit pas…en période d’utlilisation il faut nettoyé les filtres tous les 15 jours…qui le sait? qui le fait?, de plus ces memes filtres n’arrêtent pas toutes les particules…conséquences se sont les autres éléments de l’appareil qui s’encrassent, évaporateur, turbine, bac à condensat..
.l’air intérieur étant 10 fois plus pollué que l’extérieur (OMS) on recycle l’air vicié, pire les bactéries, poussières, moississures préalablement filtrées sont relarguées.
Du simple désagrément olfactif en passant par le SBS jusqu’à la maladie nosocomiale (aspergillus, staphylocoque doré) sans compté le nombre de personne allergiques ou asthmatiques…OUI les appareils de climatisation mal entretenu sont nocifs…OUI 98% sont mal entretenus….voila pour la Santé et l’Hygiène…
Pour être complet parlons d’Energie et de Développement Durable.
Selon le gouvernement un filtre encrassé augmente de 15% la consommation électrique…
Selon Mitsubishi, une turbine encrassée augmente de 25% la consommation électrique….
Selon des recherches effectuées par une prestigieuse université américaine, un évaporateur encrassé augmente de 7% la consommation électrique…
Selon GDF Suez un appreil mal entretenu consomme 30% de plus…
Et encore on ne parle pas de rejet de CO²…
L’Ademe estime à 16,6 twh (milliards de wh) la consommation électrique de la climatisation en France…il y a environ 10 millions de climatiseurs…nos constatations montrent que 98% sont encrassés et donc que ces appareils consomment 30% de plus que la normale…On peut donc estimé que la surconsommation électrique de ces appareils est de l’ordre de 4 Twh soit autant que la production d’électricité photovoltaique en France…par un petit raccourci on peut donc dire que la production de l’électricité photovoltaique en France sert à alimenter des appareils mal entretenus…étonnant non?
A l’heure ou le nucléaire est remis en question…produire mieux est une bonne chose, consommer mieux l’est autant.
L’article L 224-1 du codde de l’environnement le souligne « en vue de réduire la consommation d’énergie et de limiter les sources d’émission polluantes nocives pour la santé humaine et l’environnement, les chaudières et les systêmes de climatisation dont la puissance excède un seuil fixé par décret font l’objet d’entretiens, de controles périodiques ou d’inspections… »
La puissance frigorifique unitaire retenue dans le code pour la climatisation est de 12 kwh, un split classique a une puissance frigorifique de 2,5-3 kwh….donc un appreil de 12 kwh peut etre nocif mais pas 4 appreils de 3 kwh? donc un hopital qui dispose de 300 appareils est moins nocif qu’un etablissement qui possede un appareil de 12 kwh unitiare????
De plus il ne s’agit que de recommandations…aucune obligation..alors de deux choses l’une…soit un systême de climatisation mal entretenu est nocif et comme les chaudières ou les cheminées on oblige a un entretien qui suit un protocole d’entretien stricte (ce qui n’est pas le cas) , soit ils ne sont pas nocifs et les recommandations de l’Etat, des constructeurs, des médecins, des producteurs d’électricité sont des balivernes…
Dommage que je ne puisse pas vous envoyé de photos de ce que nous trouvons à l’intérieur des appareils de climatisations ou de ce qui sort une fois qu’ils sont correctement nettoyés et désinfectés…crèches, maisons de retraite, hopitaux, cliniques, hotels, restaurants, mairies, médecins, dentistes, médecine du travail….tous ceux qui possédent un appreils de climatisation sont confrontés au problèmes d’Hygiène , de Santé ou de surconsommation électrique…ET nos gouvernants n’emettent que des recommandations????
A titre de comparaison et pour mesurer l’étendu du problème, 65% des américans sont climatisés (180 millions de climatiseurs), la consommation électrque des USA pour la climatisation équivaut à la consommation électrqiue total de l’Inde…85% des Japonais sont climatisés….
Pour conclure, je ne pense pas qu’EDF, les constructeurs ou les frigoristes/climaticien aient un avantage à ce que les conséquences d’un appareil mal entretenu soit connus, vu qu’ils ne disposent pas de moyen de les nettoyer et de les désinfecter correctement.
Nettoyer et désinfecter les climatiseurs en France permettrait: d’embaucher 8500 personnes, d’alimenter les caisses de l’Etat de 300 millions d’Euros, d’améliorer l’Hygiène et la Santé, de réduire la consommation électrique de 4 twh et autant de CO² pour le bien de la planète et de ses habitants…
Toutes ces données sont facilement consultables, j’espère avoir attirer votre attention et compléter si il le fallait vos informations sur les dangers de la clim (mal entretenue)…je reste à votre disposition pour toutes références ou informations complémentaires.
Cordialement
Emmanuel LACOSTE
Bonjour, voici un article en date du 3 juil publié sur le site de Ouest France qui devrait intéresser vos lecteurs. Il nous présente un couple qui finit la construction de sa maison en bois et qui consacrera moins « de 1 m 3 de petits bois par an pour chauffer les 165 m 2 de surface, d’après l’étude thermique dynamique commandée par le couple pour leur future habitation ». Pour tout savoir, l’article est disponible sur le site du quotidien Ouest France : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Emmanuelle-et-Herve-Libeault-ont-opte-pour-une-maison-passive-_49085-avd-20110703-60827415_actuLocale.Htm. Vraiment intéressant pour tous ceux qui sont concernés par les maisons en bois, les maisons passives et les économies d’énergie dans l’habitat. Bonne lecture et félicitations pour votre blog.