Apprendre à gérer l’anxiété, c’est possible !

Rencontre avec Frédéric Fanget

Frédéric Fanget est médecin psychiatre et psychothérapeute. Dans ses ouvrages, il popularise les résultats d’une psychologie scientifique et clinique reconnue valide par les meilleurs experts mondiaux. Le dernier en date, coécrit avec Catherine Meyer et illustré par Pauline Aubry, raconte, en bande dessinée, comment on peut apprendre à gérer son anxiété, sans médicament, grâce aux thérapies comportementales et cognitives (TCC)… Un livre salutaire en ces temps de crise sanitaire et environnementale, où les troubles anxieux explosent !

Frédéric Fanget, Catherine Meyer, Pauline Aubry, Le Club des anxieux qui se soignent, éditions Les Arènes, mars 2023

Le « club des anxieux qui se soignent », titre de votre ouvrage, existe-t-il ?

C’est évidemment une invention pour la BD ! Mais je précise que ce type de club existe, c’est d’ailleurs un lieu idéal pour permettre aux anxieux de se retrouver et d’échanger sur le sujet ! Agoraphobes, paniqueurs, grands ou petit anxieux s’y retrouvent. Ils constatent qu’ils ne sont pas tout seuls et se soignent. L’association Mediagora, présente dans plusieurs grandes villes de la métropole, a été fondée par des personnes souffrant ou ayant souffert d’anxiété. Elle s’adresse à tous les patients francophones via un réseau de correspondants. [Note1]

Que sait-on aujourd’hui des mécanismes en jeu dans l’anxiété ?

Dans l’anxiété, il se passe des choses d’un point de vue biologique au niveau du cerveau. On le sait depuis 30 ans, quand les gens sont dans des états anxieux sévères, la transmission de leur sérotonine est perturbée. La sérotonine, c’est l’hormone de l’émotion. C’est le neuromédiateur qui régule la peur, donc l’anxiété, mais aussi l’humeur dépressive, l’impulsivité, les phénomènes de compulsion… C’est un neuromédiateur central : sans lui, le cerveau ne marche pas bien ! En temps normal, comme tout neuromédiateur, la sérotonine migre le long des neurones, se transmettant de l’un à l’autre en franchissant les synapses, qui sont les espaces entre les terminaisons des neurones… Dans le cerveau d’un anxieux, la sérotonine est capturée, avant d’avoir pu franchir les synapses, par les récepteurs à la sérotonine situés au niveau des terminaisons des neurones présynaptiques : elle ne peut pas se diffuser comme elle le devrait. Cependant, on ne sait toujours pas si c’est une cause ou une conséquence de l’anxiété… Et par ailleurs, il n’y a pas que le biologique, il y a aussi le psychologique ! Je l’ai assez longuement détaillé dans la BD, l’anxiété est une maladie de l’anticipation et de la rumination. L’anxieux pathologique anticipe tout, il envisage tout à l’avance parce qu’il a peur de ne pas contrôler ce qui va lui arriver. Donc il rumine, dans sa tête, ça tourne en boucle parce qu’il a peur de ne pas savoir résoudre les problèmes — probablement au cours de sa vie, cela lui est déjà arrivé et il a perdu confiance en lui et dans ses capacités. Et il développe un deuxième facteur psychologique, qui est la surestimation des dangers. Si vous ne savez pas résoudre les problèmes et que vous avez peur de ne pas faire face aux choses, les choses vont vous faire de plus en plus peur…

Mais comme vous l’expliquez dans votre livre, l’anxiété est aussi une émotion normale, que tout un chacun éprouve face aux stresseurs … Quand est-elle considérée comme pathologique  ?

L’anxiété fait partie de la vie, et c’est aussi un moteur. À condition de pouvoir l’apprivoiser et de pouvoir supporter une petite dose d’angoisse. Lorsque l’anxiété dure au-delà de 50 minutes par jour et qu’elle est intense, il y a un envahissement cognitif, avec des pensées négatives qui vont agir sur notre corps. C’est psychique et somatique. Elle s’accompagne d’une gêne fonctionnelle majeure (vous ne pouvez plus travailler, vous êtes incapable de vous déplacer normalement) … Il y a aussi un retentissement social. Les grands anxieux sont handicapés dans leur quotidien. On considère qu’une anxiété qui s’accompagne d’évitements de situations importantes pour vous (déplacements, rencontres, …) et qui a des répercussions majeures sur votre vie sociale, intime et professionnelle, est pathologique. Si elle n’est pas prise en charge, non seulement elle ne va pas diminuer, mais elle risque de s’accompagner de complications comme des addictions, des dépressions et une association avec un autre trouble anxieux…

Comment traite-t-on ces anxiétés dites sévères ?

La mise au point de molécules ressemblant à la sérotonine et capables de se fixer sur les récepteurs à la sérotonine ou « inhibiteurs de la recapture de la sérotonine » (IRS) a permis de développer un traitement de fond médicamenteux. Les IRS permettent à la sérotonine naturelle d’être transmise de neurone à neurone sans être « court-circuitée » par les récepteurs On ajoute une thérapie comportementale et cognitive afin de donner au patient les moyens de gérer ses angoisses. Le patient va apprendre des méthodes corporelles, comme la relaxation musculaire ou la cohérence cardiaque par exemple, et des méthodes de gestion de la pensée grâce à la thérapie cognitive. Et, à la fin de sa thérapie, quand il sera devenu autonome par rapport à la gestion de ses angoisses, il n’aura pas toujours besoin d’un médicament extérieur, même pas d’une plante d’ailleurs, car il saura adopter des comportements anti-anxieux ! À ce moment il sera temps d’arrêter progressivement le médicament pour les patients pour qui ce sera possible.

Bien sûr tous les cas sont différents, on travaille sur des schémas cognitifs, mais l’idée est d’apprendre à modifier ses comportements, ses pensées négatives et à gérer ses émotions.  Pour beaucoup de patients, cela va être suffisant. Chez certains, des problèmes plus graves, comme des traumatismes infantiles par exemple, nécessiteront une prise en charge plus longue en psychothérapie. Mais dans l’ensemble, les thérapies comportementales et cognitives, qui sont validées par de nombreuses études dans le traitement de l’anxiété, restent des thérapies brèves qui visent à rendre le patient autonome — et non, comme dans la psychanalyse, à le rendre dépendant de la thérapie !

Que penser des « anxiolytiques » ou encore des plantes réputées « apaisantes » ?

Les anxiolytiques n’ont pas de place dans le traitement à long terme de l’anxiété. Ces benzodiazépines n’agissent pas sur la sérotonine, mais sur le GABA, un système freinateur ! Leur effet calmant s’accompagne d’effets indésirables et d’un risque d’accoutumance. Et puis si vous prenez un anxiolytique dès que vous êtes confronté à un événement angoissant, vous alimentez le fonctionnement en « tout ou rien » (« Je n’agis que si je n’ai aucune peur ») dont la thérapie essaie de vous sortir ! Endormir la peur est contre-productif.

Quant aux plantes, c’est très insuffisant pour soulager les anxiétés sévères que je traite !   Et puis ce qui m’ennuie aussi, c’est que c’est un peu comme avec les anxiolytiques, cela donne l’impression que la solution vient de l’extérieur.  Or ce que nous essayons de faire, c’est d’apprendre aux patients à gérer eux-mêmes leur anxiété, grâce à des solutions comportementales, émotionnelles et cognitives. Au final,dans un certain nombre de cas les gens n’ont plus besoin de rien, ils n’ont plus besoin ni de médicaments, ni de plantes ni d’anxiolytiques ni de boire ni de consommer des drogues ! Il est ici très important de souligner que le corps et l’esprit sont liés !   Plusieurs études montrent d’ailleurs que les thérapies comportementales et cognitives données à des patients qui ont des phobies ou encore des troubles obsessionnels compulsifs modifient leurs flux sanguins cérébraux. On l’observe sur les PET scans, le psychisme modifie le cerveau ! C’est un organe plastique ouvert sur le monde…

Mais au fait, qu’en est-il de l’écoanxiété dont on parle de plus en plus avec l’urgence écologique… et dont vous ne parlez pas du tout dans votre livre ?

Je pense qu’on devrait plutôt parler d’écostress que d’écoanxiété ! Mais c’est un thème un peu délicat, vite sujet à polémique … Les problèmes écologiques, mais aussi la guerre en Ukraine, une maladie grave qui vient de vous être diagnostiquée, ou encore le décès d’un de vos proches, génèrent de l’angoisse chez monsieur et madame tout le monde. Pour autant je refuse de dire que l’écologie peut être à l’origine d’une « écoanxiété » : ce que je vois simplement, c’est qu’il y a des anxieux qui polarisent tout sur l’écologie. L’écologie devient pour eux une obsession et ils ne voient plus les autres facteurs d’anxiété ! Mais l’éco-anxieux risque plutôt de se faire écraser par une voiture parce qu’il n’aura pas fait attention en traversant la rue ou qu’il sera en train de lire ses tweets ou téléphoner à ses amis pour aller à la prochaine manif’! Dès que vous zoomez sur un thème, vous ne voyez plus ce qu’il y a tout autour ! Je pense que, probablement, ceux qu’on qualifie d’« écoanxieux » ont un terrain anxieux préalable. Et que se dire « écoanxieux » est socialement bien plus acceptable que de reconnaître qu’en fait on présente un trouble anxieux …

Certains de mes collègues disent « l’écoanxiété n’est pas une maladie, c’est un phénomène normal, c’est un problème politique. » Mais moi, je suis psy, je ne suis pas politicien, je ne peux pas changer le monde … Je peux en revanche vous aider à changer votre rapport aux problèmes écologiques.  C’est la seule chose que je peux faire en thérapie, aider les gens à s’adapter au monde dans lequel ils vivent mais c’est déjà beaucoup…

 

[Note 1] Plus de précisions sur ce site, qui propose une carte interactive : https://mediagoras.fr]

Turquie

TV, internet et compagnie

1989 FR3 Toulouse

Lors de mes études à la fac, je faisais option audiovisuel. On a fait un concours, c’était pour la ville de Montpellier, et on a gagné. Du coup notre film a été réalisé par les équipes de FR3 Toulouse, on a assisté au tournage, au montage, et on était très content…(attention, ça fait un peu vieillot…)

1995 Cinq sur cinq

Après j’ai eu l’occasion de travailler pour l’émission 5/5, toujours sur du film court, de petits reportages (attention ça fait vieillot, encore). c’est par ici.

2006 Arte

J’ai eu le plaisir de travailler comme recherchiste sur un projet de docufiction télévisuel sur la thématique du clonage thérapeutique pour la chaîne Arte produit par Point du jour. C’est encore par ici

2009-2013 La cité des Sciences

Pour faire du multimedia sur le web, on faisait du diaporama sonore, sous Première ou sous Soundslides. Pour la Cité des sciences, j’ai ainsi réalisé un diaporama sur les mines en Bolivie, un survol des Andes (grâce à Google Earth), puis un autre sur la viande artificielle (ci-dessous) , ces diaporamas ont disparu depuis, suite aux nombreuses restructurations. (lien vers l’article de 2012 sur la viande artificielle encore dans les archives)

https://www.youtube.com/watch?v=1pO_pJr4IA8

2010 Municipalité de Banos (Landes)

J’ai réalisé un diaporama sonore interactif sur le chantier de fouilles de Marseillon, site proto-solutréen, conduit par Nicolas Teyssandier et Caroline Renard. J’en ai fait un reportage photo multimedia (conçu comme un petit objet multimedia interactif, monté dans le logiciel Soundslides, qui ne s’affiche malheureusement plus correctement sur le web d’où la conversion en video) c’est par ici

2014 formation à l’Emi-Cfd

Dans le cadre de la formation de journaliste video fait ce petit film sur un événement qui n’était pas un poisson d’avril (même si ça en avait tout l’air)

Et puis un petit format, pour mon amie Thaddée…

En 2019-2020, Familles Rurales

j’ai réalisé de petites vidéos de 3mn, avec mon vieux Lumix GH1 cette fois, monté dans Final Cut, pour leur rubrique « Question de parents » sur le web des familles…

Articles en ligne

2021

Alternative Sante

Le cuivre prévient in vitro l’infection par le SARS-Cov2

Raoult reconnait des erreurs mais persiste

2020

Alternative Sante

Et si on renouait avec le vivant? (rencontre avec Thierry Thouvenot)

Familles rurales

Question de parents : les vacances (texte +video)

2019

Familles rurales

Question de parents : les cadeaux (texte + video)

Figaro santé

Véganisme : comment éviter les carences

Beurre, carottes : des aliments bons pour les yeux

2018

Historia

Les prouesses de la réalité virtuelle

Athlètes de la préhistoire

Sensetsanté.fr

Des plantes pour soulager les symptomes de l’allergie

La thérapie somatique intégrative

Allergies : un développement en trois phases

Vraies et fausses allergies

Quels équivalents alimentaires pour les nourrissons allergiques

Inserm revue+site E3N

Endométriose, un problème de taille?

Endométriose et cancers cutanés

2017

60 millions de consommateurs

Pesticides : ces riverains qu’on empoisonne

Le Figaro Santé

Liste des articles

IRSN revue Repères

anomalies sur les générateurs de vapeur octobre

cartographie des zones de rémanence juillet

des travailleurs suivis grâce à sievert PN juillet

implication de la société civile dans les réexamens de sûreté juillet

Historia

 Des trésors de l’humanité 2.0 janvier

Des Asiatiques à Londinium? janvier

NOUVELLE SÉRIE PARIÉTALE (Grottes ornées en série autour de Bilbao) janvier

Un pied de nez au Führer janvier

  Une luxueuse villa février

Le son oublié des siècles passés février

Les fosses de la guerre d’Espagne   février

Les vestiges d’une épaveDécouverte d’une flotte fantôme dans la mer Noire février

 Un abri-sous-roche découvert lors d’une pause-pipi février

 ON A RETROUVÉ LA TÊTE DE L’IMPÉRATRICE Giulia Domna mars

  Yves Coppens veut-il vraiment rouvrir Lascaux ? mars

Oiseaux, dinos : des fossiles à foison  mars

Toulouse, scandale archéologique en vue mars

UN VIRUS peut en cacher un autre mars

Restauration des canons du Mont-Saint-Michel avril

TROIS QUESTIONS À STÉPHANE LEMOINE *, RESTAURATEUR avril

  Saint-Denis, suivez la flèche ! avril

Beaux mollets La photo du mois Les Ocreae thraces de Pompéi avril

  LE MAMMOUTH, un animal en voie de « désextinction » ? mai

  Ornavik en Normandie : devenez Viking ! mai

  UNE VISITE EN 3D DU PALAIS DE NÉRON   mai

   Alger : un musée dans un station de métro   juin

  Athlètes de la préhistoire  juin

DES PHOTOS DU JAPON À L’ÈRE MEIJI juin

LE PRÉSENT ÉCLAIRE LE PASSÉ juin

Windsor par le menu juin

« QUE CETTE MAISON SOIT SUBLIME » juillet-août

Au néolithique, les bâtisseurs voient grand ! juillet-août

BAIGNADE AUTORISÉE AVANT LES INVASIONS juillet-août

DANS LES POUBELLES DE L’HISTOIRE juillet-août

DÉJÀ LE COMMERCE DES SOUVENIRS juillet-août

DES DIEUX QUI SOIGNENT SUR ORDONNANCE juillet-août

Il faut sauver l’équipement du soldat Ryan juillet-août

Le plus long monument funéraire d’Europe juillet-août

Le premier Normand ? Un Neandertal portant chaussure… juillet-août

Les épaves du jour J juillet-août

MAGIE NOIRE, PEUR SUR LA VILLE juillet-août

Mithra et le Christ : une histoire qui finit mal, en général juillet-août

QUAND LES BLEUS VOIENT ROUGE juillet-août

Un cercle funéraire de l’âge du bronze juillet-août

Un hôpital mis en bouteille juillet-août

UN SELF-SERVICE PALÉOLITHIQUE juillet-août

Un taureau d’argile juillet-août

UN VILLAGE GAULOIS ? NON, UNE VILLE NEUVE ! juillet-août

  3 QUESTIONS À PASCAL PICQ septembre

  UN PIED DANS LA TOMBE septembre

  La traversée du musée du désert octobre

  Les protestants fêtent leurs 500 ans  octobre

2016

Bioinfo

Accouchement sans surmédicalisation : suivre la voix des sages-femmes

Chaussures Ethiques : dur dur d’être vegan!

Le liège une alternative au plastique

Pesticides et agriculteurs : un nouveau rapport explosif

des-produits-dangereux-a-lhuile-damla-loreal-la-fait

Maladie de Lyme : le nouveau scandale sanitaire

Compléments alimentaires : des allégations de santé bientôt interdites ?

sous-leurs-jolis-noms-ils-cachent-le-pire-de-la-chimie

Historia

Homo Naledi : nouvelle espèce ou simple coup médiatique ? janvier

De la graine de Gaulois ! janvier

Deux lionceaux des cavernes découverts momifiés en Iakoutie février

L’ÉPAVE DU GALION SAN JOSE localisée en Colombie mars

NEANDERTAL, VICTIME DE LA POLLUTION ? février

Des huttes majeures mars

Une « Pompéi britannique » avril

  SAPIENS PRÉCOCE mai

Palmyre, avant et après Daech   juin

Un temple druide de l’âge du fer mis à jour en Écosse ? juin

L’épave d’un navire de la flotte de Vasco de Gama découverte au large d’une île du sultanat d’Oman juin

La disparition du plus grand requin de la Préhistoire septembre

  Des fours de verrerie en Israël  juillet-août

La découverte d’une robe du XVIIe siècle en parfaite état de conservation dans une épave

Dans les pas d’ Homo Erectus  septembre

Le poignard de Toutankhamon TOMBÉ DU CIEL septembre  

Un trésor d’anatomie retrouvé à la Bibliothèque Interuniversitaire  Santé septembre  

  chaussure   octobre

  découverte du corps des Philistins octobre  

  dino carnivore. octobre  

  Le grand pari de Le Corbusier octobre

Préhistoire du cancer

  AU KAZAKHSTAN, 35 SIÈCLES DE CIVILISATION NOUS CONTEMPLENT novembre

  LA VIEILLE DAME DE ÇATAL HÖYÜK  décembre

Lascaux: mieux vaut tard… décembre

Trajane: une colonne spectaculaire décembre

 La mort de Lucy élucidée

 Quand un codex cache un autre codex

2015

Historia

Stonehenge  septembre

Le Mas-d’Azil octobre

Le Roc-aux-Sorciers novembre

Pincevent décembre

60 millions de consommateurs

Une petite video sur l’ essai   casques de moto

Bioinfo

cop21-un-sommet-vraiment-pas-ecolo

vive-les-semences-libres

des-fournitures-ecolo-pour-une-rentree-plus-verte

enfants-apprenez-leur-a-aimer-les-epinards-et-le-reste

Offrez des fleurs éthiques et bio !

en finir avec le mal de tête

crèmes solaires : une protection discutable

Un vrai expresso bio c’est possible!

Bien choisir son extracteur de jus

Du bon usage des acides gras : quelle huile dans mon assiette?

sacha-inchi-perilla-nigelle-des-huiles-a-consommer ?

Huile d’olive : un mythe s’effondre?

Huile de palme : dégâts écologiques sous label bio

fausses-idees-sur-le-bon-gras

Côteaux Nantais : voyage en biodynamie (reportage)

10-regles-dor-pour-acheter-bio-et-pas-cher

acheter-bio-en-grande-surface-premier-pas-ou-un-faux-pas

ces-jeunes-pousses-qui-font-le-bio-de-demain

Zone AH!

histoire d’un jardin sur un toit (reportage et diaporama sonore)

2014

Bioinfo

fukushima-les-controles-a-limportation-se-relachent

Ondes électromagnétiques : les téléphones portables ? Avec modération !

Cuire sans nuire : les bons ustensiles

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du-yoga-au-diapason-des-abeilles

le-miel-de-manuka-un-antiseptique-au-dessus-des-autres

a-quoi-sert-la-cuisson

uv-artificiels-du-cancer-en-cabine

diane_35-un-scandaleux-retour

Inserm revue / site E3N

Le point sur les THS

2013

Terra Eco

Dans les Vosges, l’arnica s’est refait une santé (reportage)

Sciences et Avenir

du-venin-d-abeille-contre-le-virus-du-sida

Novethic

Protection de la biodiversité : quelles sont les réponses de l’industrie cosmétique?

A qui profite les ressources énergétiques de l’Islande?

Bioinfo

6-conseils-pour-bien-choisir-ses-cosmetiques

CNRS/Sagasciences

Dossier sur l’ Energie nucléaire Aspects sociétaux Perspectives économiques du nucléaire, Causes et enseignements des accidents, Temporalité des décisions, Sûreté des centrales et sécurité des personnes, Nucléaire et développement durable, Ressenti des populations et enquêtes d’opinion, Le défi NEEDS (Nucléaire, Energie, Environnement, Déchets, Société)

2012

Novethic

Semences : Vandana Shiva appelle à la désobéissance civile

2011

Novethic

la-stevia-nouvel-eldorado-des-industriels

Ondes électromagnétiques : vers une harmonisation européenne des normes ?

Pollution : Algues vertes : un décret qui jette le trouble

REACH peine à être opérationnel

Inde : à la poursuite du diamant vert

Pollution du Gange : en attente d’un miracle ?

ScienceActualités

la-flore-intestinale-comme-signature-identitaire

le-lithium-lor-gris-des-andes

2010

Novethic

Bolivie : le lithium se fait attendre (analyse)

Sommet de Cochabamba : un premier bilan (reportage)

ScienceActualités

bolivie-quand-les-raisins-prennent-de-la-hauteur (reportage multimedia)

maladie-de-chagas : on ne-tuera-pas-toutes-les-punaises (reportage multimedia)

2009

Libération

Le graine-storming du quinoa (reportage)

ScienceActualités

Algues-vertes : peut-on prevoir-les-risques? (enquête)

Quand-les-scientifiques-se-mettent-bloguer (enquête)

2006

CNRS/Sagasciences

Dossier sur les Nanotechnologies Nano et santé : Recherche et applications ( avec de petits films dedans, interview de Maxime Dahan Qu’est-ce qu’un quantum dot? , Pascal Laugier Quelles sont les applications des nanotechnologies à l’étude des tissus par ultrasons? Thu-Hoa Tran Thi Le procédé sol-gel appliqué aux capteurs de polluant et Claire Pradier Principes de fonctionnement d’un immunocapteur )

2004

Banque des Savoirs de l’essonne

Vivre encore plus longtemps

2003

Transfert.net

Une coalition d’Etats exige que l’ONU interdise le clonage sous toutes ses formes

40 000 milliards de données pour réaliser le premier atlas du cerveau humain

Ce bio qui vient de loin…

Bonne nouvelle, la planète est de plus en plus « bio » : l’agriculture biologique s’y développe fortement, gagnant désormais quelque 20 % de superficie en plus par an selon le dernier rapport 2017 de l’Agence Bio. Le tout sous les bons auspices de la FAO (Food and Drug Administration) qui y voit désormais un moyen de vaincre la famine. À l’exemple de la région de Tigray en Éthiopie, où les terres, réhabilitées en bio, ont permis de redonner aux populations une autosuffisance alimentaire que l’on pensait perdue, après les terribles famines qui y ont sévi dans les années 80 .
On pourrait donc se réjouir que la « bio » s’épanouisse ainsi à grande vitesse. Malheureusement, la « bio » est loin d’être un critère suffisant pour les produits qui viennent de l’autre bout du monde. Les critères de certification n’ont d’ailleurs plus grand chose à voir aujourd’hui avec ceux des pionniers-fondateurs des années 60. Pire encore, pour entrer sur le marché économique mondialisé du bio (près de 100 milliards de dollars en 2018), certains pays en développement n’hésitent pas à faire des produits bio en agriculture intensive, sans grande considération ni pour les droits de l’homme ou de l’environnement : café, chocolat, quinoa, avocat…
Autant de denrées et de matières premières destinés aux consommateurs, le plus souvent des pays riches. Car les paysans n’ont souvent même jamais goûté ce qu’ils produisent. Tout part à l’exportation, pour approvisionner en matières premières l’industrie mondiale du bio .
Le bio, c’ est nécessaire…mais ça ne suffit plus ! Car il n’intègre dans ses critères ni la lutte contre la déforestation, ni celle contre l’accaparement des terres, ni la défense des droits de l’homme. Et nous qui pensions pouvoir acheter les yeux fermés biscuits, gâteaux, chocolat, café, sucre de canne, etc.. dès lors qu’ils sont estampillés de la si rassurante Eurofeuille ! Nous devons désormais aussi penser commerce équitable et protection de l’environnement. Certes, en cultivant bio, les agriculteurs d’ailleurs sont évidemment moins exposés aux pesticides – c’est déjà un grand progrès. Mais si nous continuons à consommer ainsi sans prendre en compte leur sort, ils pourraient bien finir par ne plus rien pouvoir cultiver du tout.

La suite de cette enquête a paru dans  le Hors-Série de juillet-août 2019 de 60 millions de consommateurs…

 

Pollution intérieure : préservez votre santé!

L’air extérieur est pollué, on le sait bien depuis longtemps…mais l’air intérieur, celui de nos home sweet homes l’est encore plus!
En cause, nos aménagements intérieurs et nos modes de vie : peintures, moquettes, revêtements de sol, meubles, tissus, autant de matériaux susceptibles d’émettre des polluants. Tout comme le tabagisme, la cuisine ou le ménage…Sans oublier la construction du bâti lui-même (amiante, plomb) ou sa situation particulière sur un site pollué.
La problématique , apparue tout d’abord aux Etats-Unis, en milieu professionnel, avec le « syndrome des bâtiments malsains », est aujourd’hui une problématique de santé publique. En France, un Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur a même vu le jour en 2001…
Mais comme son existence est aujourd’hui menacée et qu’ il ne faut pas compter non plus sur la législation pour nous aider à choisir des produits non polluants ( les obligations d’étiquetage, quand elles existent, ne sont pas suffisantes), autant commencer à agir par soi-même! Car il existe des moyens simples d’éliminer une partie de la pollution à la base, rien qu’en faisant les bons choix. Mais pour cela, encore faut-il être informés!
Cet ouvrage veut être un guide pratique pour aider chacun, pièce après pièce, à identifier les sources de pollution possible et à y remédier.

Recension : Magazine Elle , 5 mars 2020

  • Broché :200 pages
  • Dimensions  : 14cm X 1cm X 21cm
  • Poids de l’article : 282 g
  • Langue : Français
  • Éditeur :Le Particulier-Santé (23 mai 2019)
  • ISBN-10 : 9782357312456
  • ISBN-13 : 978-2-35731-245-6

Feuilleter un extrait?

Un autre canard disparaît…

Je signe ce mois-ci ma dernière contribution à Sens & Santé, magazine éphémère qui n’aura compté en un peu plus de 2 ans que 13 numéros.Pour ma part, j’y faisais les pages d’actualités santé, ainsi que des articles (j’y ai même réalisé un dossier, sur les allergies alimentaires, en mars 2018). Mon dernier est sur l’antigymnastique.

L’aventure était intéressante : ouvrir sur les manières alternatives de se soigner, éveiller sur de nouveaux modes de vie possibles, conscientiser chacun à l’importance de son propre bien-être…
Initiée au printemps 2017 par la rédactrice en chef de La Vie, la publication portée par Malesherbes Publications revendiquait son appartenance au groupe Le Monde, en partenariat avec Doctissimo. Avec le soutien de médecins reconnus comme Christophe André par exemple qui y tenait une chronique régulièrement.
Malgré un lancement prometteur et une courbe d’abonnés en augmentation, les ventes en kiosque ne suivaient pas : il faut bien dire qu’aujourd’hui, la concurrence dans ce domaine est très rude. Et qu’un journal neuf qui ne se vend pas n’est pas voué à un long avenir.
Première remise en cause, à l’été 2018 : les ventes du numéro de mars avaient été catastrophiques (comme celles de toute la presse d’ailleurs et indépendamment d’un flop purement lié au sujet des allergies alimentaires que j’aurais pu prendre personnellement ). Alors il a été décidé de suspendre la publication jusqu’à l’hiver. Et d’en changer la périodicité, de bimestrielle à trimestrielle. Et d’en changer la maquette.
Ces économies substantielles (au moins 25%) à la fabrication ont permis au magazine de tenir encore trois numéros. Et de se lancer dans des hors-séries. Et puis à la rentrée le couperet est tombé : le journal s’arrête. Seuls sont envisagés désormais quelques hors-séries thématiques.
Depuis le temps que je suis pigiste, évidemment j’en ai vu apparaître, disparaître , et même parfois ne jamais naître! , des publications. C’est à chaque fois un pincement au coeur. On est bien sûr triste de perdre un boulot. Mais on est aussi bien triste , même pigiste, détaché de la rédaction , de quitter une équipe qu’on appréciait..

Living Roof, histoire d’un jardin opensource sur un toit

 
Au tout début du mois de février 2016, le Living Roof a été démonté, après un peu plus de 7 mois d’existence sur le toit de la cité de la mode et du design. Cette installation temporaire visait à sensibiliser le grand public à l’agriculture urbaine, grâce à des modules développés en opensource.
1er février 2016. Sous un ciel gris mais doux d’hiver, le Living Roof quitte définitivement le toit de la Cité de la Mode et du Design. Cette résidence d’agriculture urbaine avait été installée au mois de juin 2015. Première œuvre du collectif Babylone, il a mobilisé une bonne dizaine d’associations, notamment Zone AH, Synterrea, Toits vivants, Vergers Urbains ou Miel de Quartier travaillant à une ville plus verte et regroupant architectes, urbanistes, designers, paysagistes, juristes, hackers, écologues, arboriculteurs, ingénieurs, jardiniers, biologiste, menuisiers, agronomes, permaculteurs, apiculteurs, récupérateurs, animateurs sociaux et développeurs, le Living Roof a été conçu « sur mesure », comme un système résilient, c’est à dire capable de fonctionner avec un minimum d’intervention humaine et en synergie avec son environnement. Il était constitué de différents modules, pour certains en expérimentation, présentés au grand public par des panneaux explicatifs et lors d’ateliers organisés pour initier petits et grands à la vie des poules en ville, à l’aquaponie, à la récupération des semences ou au lombricompostage. Depuis la mi-novembre, un arbre supplémentaire y agitait ses branches : un olivier, planté en hommage à Quentin, 29 ans, architecte et membre de Vergers Urbains, assassiné au Bataclan.

 

Des poules, des poissons, des vers…

Le poulailler modulaire (MAUDUL-R) a permis, au travers d’ateliers organisés, de sensibiliser le grand public à la vie des poules. Mais la gestion de ces dernières, Chantal, Michèle, Brigitte et Tania de leurs prénoms, s’est avérée perturbée par les protestations de protecteurs de la cause animale. Ainsi que par de malencontreux événements : en effet, elles sont toutes mortes, même si les sonos du Nüba et du Moonroof- les bars installés tout à côté et accueillant jusque tard le soir des noctambules parisiens- les ont dérangé moins que ce que l’on ne craignait. Une poule est morte en pondant son premier œuf, les autres, sous les griffes et les crocs de prédateurs, de rats notamment.. Seule la remplaçante de Chantal, une poule « diplomatique » qui avait coûté pas moins de 400 euros en frais vétérinaires en plein mois d’août, ( !) coule maintenant des jours paisibles à Ivry-sur-Seine, seule rescapée de cette expérience pas très concluante pour les gallinacées.

Les poissons des deux bacs d’aquaponie ont eu plus de chance – les défenseurs des animaux les ont laissé tranquilles : koïs, shubukins et carpes ont pu tranquillement nourrir de leurs déjections quelques cultures. Pareil pour les cyprinidés du mur végétal où poussaient sedum et salades. Qu’on ne s’y trompe pas, pourtant , l’aquaponie n’est pas si simple qu’il n’y paraît. Bien sûr, tout commence avec un bac à poissons avec des végétaux au-dessus. Mais la suite est un peu plus subtile : trop nourris, les poissons saturent les plantes en azote. Sans compter que le destin naturel des poissons n’est pas de nager dans de petits bassins. Même si peu se soucient de leurs états d’âme, c’est tout de même un peu comme si on les cultivait en mode bonzaï . Et faute de pouvoir s’épanouir pleinement libres dans un espace suffisamment grand, leur espérance de vie se réduit considérablement.

Les vers du bac à lombricompostage, réalisé avec l’école du compost ont quant à eux bien digéré les déchets végétaux du site et des restaurants alentours.

Des bancs, des bacs, une serre…et un jardin opensource sur un toit !

Sur les quelques centaines de mètres carrés alloués à l’espace du Living Roof, des modules de bancs-bacs, mixant des bancs de bois aménagés pour la détente les visiteurs aux bacs destinés aux plantations accueillaient petits fruitiers, plantes aromatiques, choux, salades , haricots verts, poivrons, tomates, courges,etc.. sans oublier les fleurs et les arbres fruitiers : pas moins de 22 arbres, principalement des pommiers et des poiriers, cultivés évidemment sans les produits phytosanitaires habituels de l’agroindustrie ! (ici on leur a préféré des remèdes traditionnels comme du bicarbonate de soude ou de la bouillie bordelaise). L’ensemble était agrémenté d’une pergola de bois, ainsi que d’une structure de tiges d’acier pour béton sculptées comme de l’osier (la cabane polypode®, conçue par De la plume à la bêche ).

La serre solaire connectée (Sunseek), développé par Solar coop en partenariat avec P2PFoodLab a pu fournir une photo par jour ainsi que les données d’hygrométrie à l’intérieur. Elle était supposée voir ses panneaux s’orienter en fonction de la course du soleil, mais tout n’a pas fonctionné comme souhaité, sans doute « un problème de puissance électrique du moteur, branché sur le secteur », selon Cyprien, l’un de ses concepteurs. Et puis, installer une serre, habituellement réservée aux situations de bas ensoleillement, en plein été, et sur le toit particulièrement bien exposé de la Cité de la Mode et du Design, était quelque peu insolite, tout de même !

Deux mois après son installation, le Living Roof a pu livrer « un petit quelque chose » aux journalistes présents à la conférence de presse du 25 août 2015. Pas une production délirante, loin de là. Rappelons que le jardin… avait raté le printemps ! Et que même les arbres, en deuxième année de croissance, n’étaient pas supposés produire de fruits. D’ailleurs, ce n’était pas là son but puisqu’ il visait avant tout à offrir un lieu de rencontres et d’échanges autour de l’agriculture urbaine.

Il a permis aussi de tester in vivo les différents modules opensource installés pour évaluer leur résistance à la prise au vent, aux intempéries, à la fréquentation du public, etc…Car les améliorations sont toujours possibles. Le mur végétal, par exemple et sa structure de 200kg, pesait environ 800kg. Grâce aux travaux menés sur le substrat nécessaire à la croissance des plantes au GreenLab de Jussieu, il gagnerait à être plus léger.

Le poids des installations est en effet un facteur limitant au développement des toits végétalisés. Question de portance. À la Cité de la Mode et du Design, la toiture peut supporter jusqu’à 500kg au m2. Le module aquaponique, sur 4m2, contenait à lui-seul près de 800 litres d’eau. Eau des bacs à poissons mise à part, le Living Roof nécessitait aussi 12 mètres-cube de terre ainsi que près d’une tonne de substrat organique (drêche, paille, etc…). Sans compter le poids des quelques 800 mètres linéaires de planches de bois issus de forêts tourangelles écogérées qu’il aura fallu pour construire tous les modules.

Bien sûr, il reste aussi les questions financières. Si la Cité de la Mode et du Design a alloué quelques 35 000 euros pour la concrétisation du projet, cette somme était quelque peu dérisoire « en regard du coût réel de l’ installation, qui a nécessité un investissement sérieux en bénévolat pour l’entretenir » comme le précise Bruno, de Zone AH! . Ce qui explique son avis quelque peu mitigé sur l’intérêt de l’expérience. Il n’en demeure pas moins que le Living Roof aura au moins pu présenter une jolie vitrine de l’agriculture urbaine. Quant au devenir de ce « Toit Vivant » , précisons que modules et plantations auront une seconde vie dans d’autres espaces développant l’agriculture urbaine, comme le toit de La Générale dans le 11ème arrondissement ou bien encore le site de l’ancien hôpital Saint-Vincent de Paul dans le 14ème. Ou, comme l’arbre de Quentin , sur l’esplanade Nathalie Sarraute, dans le 18ème arrondissement devant la halle Pajol, où Vergers Urbains a aménagé un jardin mobile.
Pour l’heure, du Living Roof , il reste les archives du site,  et toutes les photos!

L’agriculture urbaine, dans l’air du temps…

Il va sans dire que les villes bétonnées manquent de terres à cultiver alors que les toits des immeubles offrent des surfaces bien exposées qu’il serait dommage de ne pas exploiter. Rien qu’à Paris intra-muros, « une étude de l’Apur (l’Agence Parisienne d’Urbanisme) a recensé 80 hectares de toits potentiellement végétalisables », rappelle Sébasien, président de Vergers Urbains. S’il y en a sans doute bien plus, puisque cette étude exclut les toits de moins de 200m2, Paris aurait de quoi faire pousser sur ces toits quelques tonnes de fruits et légumes ! D’ailleurs, la végétalisation des cours de récréation des écoles, des toits et des murs des immeubles est inscrite au programme de la mandature de l’actuelle Maire de Paris. Qui vient d’ailleurs de lancer un appel à projets pour faire émerger 40 projets sur les bâtiments parisiens, dont 20 en agriculture urbaine, comme le rappelle notre confère du Parisien. Et même une ferme urbaine, à l’instar de la ferme Lufa (Lufa Farm) à Montréal (Canada), mise au point dans les années 2010 après quatre ans de recherches mobilisant une quinzaine d’ingénieurs, qui occupe un immeuble de 3 000 m² en plein centre ville et approvisionne ainsi toute l’année près de 2 000 habitants en plus de 40 variétés de fruits et légumes, commercialisés sous forme de paniers, à la manière de nos AMAP …ou de la ferme urbaine de Berlin développée par la start-up ECF-farmsystems et opérationnelle depuis 2014 et qui produit déjà chaque année 30 tonnes de poissons et 35 tonnes de légumes cultivés en aquaponie.

Un vrai expresso bio, c’est possible !

Le secret du café expresso et de la mousse couleur caramel qui le caractérise ? Une pression d’au moins 9 bars pour faire passer l’eau chaude au travers du café. Côté technique, il existe depuis longtemps des machines à porte-filtres, du type des percolateurs que l’on trouve dans les cafés. Mais elles imposent nettoyage et remplissage des filtres et coûtent plutôt cher à l’acquisition…

Retour aux années 1990. Nespresso, filiale de Nestlé, lance en Europe sa machine éponyme et les capsules qui vont avec. Enfin un café facile à faire, et excellent qui plus est ! Il est rejoint sur le marché par Senseo (Maison du Café), Tassimo (Grand-Mère et Carte noire) et Ek’Oh (Malongo), cette dernière étant la seule machine à expresso dont la fabrication respecte les principes du développement durable… Autant de machines « captives » imposant l’utilisation des capsules idoines. Et un beau volume de déchets, puisque les dosettes de café doivent être jetées après usage dans la poubelle verte, celle qui finit à l’incinérateur.

Les plus écolos ? Sans conteste Malongo, donc, mais aussi Senseo dont les capsules de cellulose peuvent être compostées. Malongo propose en outre un café équitable, qui peut être bio. Certes, les autres fabricants tentent de verdir leur image : Nespresso a mis en place en 2008 une filière de récupération et de recyclage (filière qui impose au consommateur de collecter et rapporter lui-même ses capsules) et Tassimo propose à ses adeptes de renvoyer les capsules utilisées par la poste.

Dégâts écologiques

Mais la plupart du temps, les dosettes à base d’aluminium et de plastique pourrissent l’environnement. Au point que l’inventeur de la K-cup, homologue américaine de la capsule Nespresso (développée par la société Keurig) a publiquement regretté son invention. Un film satirique sorti au début de l’année pour la campagne d’une ONG américaine, « Kill the K-Cup », rappelle qu’avec les 9 milliards de capsules produites en 2014 aux États-Unis, il y aurait eu de quoi faire 10,5 fois le tour de la Terre ! La France n’est pas mieux lotie puisqu’elle consomme près de 2 milliards de capsules chaque année, soit plus de deux fois plus qu’en 2007, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Des capsules génériques

Si, pour le plaisir d’un café « comme au café », votre mauvaise conscience écologique peut être ignorée, il n’en va pas de même de votre portefeuille. En effet, les capsules de ces machines à système propriétaire risquent vite de vous coûter les yeux de la tête. Bien sûr, leur prix d’acquisition est alléchant, près de deux fois moindre que les machines porte-filtres « libres ». Mais à la capsule, vous y perdrez ! À raison de 4-5 g de café environ par capsule (7-9 g pour Senseo), le prix du café s’élève à 70 €/kg pour Nespresso, à plus de 40 €/kg pour Malongo et Tassimo et à près de 30 €/kg pour Senseo, contre moins de 20 €/kg le « café moulu » classique !

On comprend mieux les intérêts de ces systèmes captifs, qui profitent surtout à leurs inventeurs. Les capsules génériques permettent de réaliser des économies substantielles, de l’ordre de 30 %, avec souvent de vrais bénéfices pour l’environnement. Mais elles ne sont disponibles que pour les systèmes Senseo et Nespresso. Pour ce dernier, dont les brevets sont tombés dans le domaine public en 2012, la marque Ethical Coffee, également distribuée sous les marques Casino, Leader Price et Monoprix, propose ainsi des capsules constituées de fibres végétales et biodégradables (norme EN13432, compos­ta­ble en six mois). Mais l’opercule contient toujours un peu d’aluminium. La marque se défend : « La pulvérisation d’aluminium déposée sur la membrane représente moins de 0,01 % de la masse d’emballage d’une capsule complète. Pour comparaison, avec l’aluminium utilisé pour la fabrication d’une seule capsule Nespresso, nous pourrions fabriquer environ 400 000 de nos capsules ! ».

On salue ici l’initiative de la marque Cap’ Mundo, sur le point de sortir une gamme entièrement biodégradable de capsules compatibles Nespresso, avec des fibres végétales issues d’amidon de maïs garanti non OGM et des opercules en cellulose, remplies d’un vrai café de torréfacteur… biologique ! On devrait la trouver dès la rentrée dans les magasins bio, les brûleries et les épiceries fines.

Vers du 100 % écolo ?

Plus malines encore, les capsules à usage unique à remplir soi-même du café que l’on souhaite (vous pouvez donc le choisir bio et équitable). Pour les machines type Nespresso, Capsul’in, une entreprise française, devrait lancer dès septembre 2015 des capsules en fibres végétales non OGM et biodégradables (jusqu’à la colle qui permet d’y fixer l’opercule en cellulose) et entièrement compostables. Une démarche environnementale impeccable et à prix tout à fait raisonnable : moins de 10 centimes la capsule vide, en conventionnel comme en bio.

La capsule en acier chirurgical de Mycoffeestar pour Nespresso va encore plus loin. Inventée par l’ingénieur suisse Erwin Meier, le premier à s’être lancé sur ce marché en 2012, elle est indéfiniment réutilisable (autour de 40 €). Primée par le Red Dot Award 2015 « Best of the best », un concours allemand de design international, elle doit cependant être nettoyée comme un porte-filtre de percolateur classique : elle est bouillante après utilisation, ce qui rend également difficile son usage en série. Pour les Senseo, des dosettes permanentes existent : en plastique, avec une grille tamisée, elles s’utilisent dans le support pour double dosette. C’est Melitta qui s’est lancée sur ce créneau avec son Padfilter, lavable au lave-vaisselle. Et depuis décembre, une machine à expresso automatique avec moulin à café incorporé, qui fonctionne sans changements de filtres ou de capsules. Un must à s’offrir pour 899 € (Varianza).

En attendant, les détenteurs de machines à capsules Nespresso et Senseo peuvent être rassurés. Pour les fidèles de Tassimo, hélas, rien…

 

Machines manuelles

Et le plus écolo est… l’expresso maison 

Un expresso, oui, mais à l’huile de coude ! La Minipresso GR de Wacaco, compacte et portable, contient tous les ustensiles nécessaires : dévissez l’ensemble, mettez votre café dans le porte-filtre, ajoutez de l’eau chaude dans le récipient inférieur, revissez et retournez le tout. Puis débloquez la pompe (semi-automatique) et pressez une dizaine de fois : vous atteignez au moins 8 bars, suffisant pour un expresso bien crémeux. Autre système manuel, l’Aeropress, qui fonctionne sur le principe de la seringue : vous mettez un filtre de papier puis le café et l’eau chaude avant de presser le piston au-dessus de votre tasse. Enfin, avec son look vraiment très design tout en inox, la Rok dispose d’un porte-filtre façon machine à expresso. Il suffit là encore de remplir le récipient au-dessus avec de l’eau chaude et d’actionner les deux bras sur les côtés, façon presse-agrumes. La pression obtenue est de 9 bars.

Minipresso GR, 50 €, www.wacaco.com. Aéropress, 35 €, www.aeropress.com. Rok, autour de 150 €, www.rokkitchentools.com.

 

Côteaux Nantais : 
voyage en biodynamie

 
Côteaux Nantais : 
voyage en biodynamie

(Photo ©Clara Delpas : Vue des rangs de pommiers avec les bandes enherbées fertilisantes.)

Remouillé, à 30 km de Nantes. Sous un petit vent frais mais un soleil printanier, la ferme de La Caffinière nous accueille : un havre de nature de 36 hectares, dont 7 de bois, où s’épanouissent parmi les pissenlits en fleurs des vergers de pommiers et de poiriers, quelques pêchers, des serres de fraisiers et des plantations de rhubarbe, la dernière acquisition des Côteaux Nantais. « Riche en silicium, en retrait de la route, ce terrain servait de pâture aux animaux, une garantie qu’il n’était pas aspergé de pesticides », explique Robert Dugast, l’un des trois associés que compte aujourd’hui l’entreprise, fondée en 1943 par Jacques Moreau et René Delhommeau.

Robert Dugast, enfant du pays issu d’un milieu agricole, a découvert la biodynamie à la fin des années 1980 à l’occasion d’une visite au Goetheaneum, le centre de recherche appliquée fondé à Bâle par Rudolf Steiner, père de cette technique de culture globale. Depuis, formé à Colmar au siège français de Demeter, association internationale d’agriculture biodynamique, Robert Dugast applique les principes de ce mode d’agriculture respectueux du cycle de la vie. « Nous essayons de reproduire ce que faisaient nos parents, explique-t-il modestement. Mais nous consultons aussi les cycles de la lune et nous dynamisons l’eau. »

Ni intrants ni engrais

Ici, les intrants ne sont pas autorisés, à l’exception de quelques rares préparations homologuées. « L’ail en pulvérisation suffit à lutter contre les parasites habituels. » Hopoclampe du pommier, drosophile du fraisier ou cloque du pêcher ne lui résistent pas. Même chose pour les fertilisants. « Au milieu de chaque rang, on installe une bande enherbée avec différentes espèces végétales comme le trèfle, qui capte l’azote de l’air et vient le restituer au sol. Et nous faisons notre propre compost ! » Et pour les campagnols ? Les renards ou les éperviers s’en chargent! Intercalées entre les rangées d’arbres, des haies de buissons, des chênes, des frênes et des sureaux leur offrent un refuge idéal et freinent la propagation des parasites.

Entre deux îlots de pommiers, une nouvelle plate-forme d’élévation électrique, silencieuse et non polluante, attend déjà la prochaine récolte pour acheminer les palox de pommes au bâtiment de stockage. « C’est la première machine de ce genre en France, spécialement aménagée pour nous par le constructeur italien », précise Benoît von Ossel, qui s’est associé à l’aventure des Côteaux Nantais en 1998. Sa longue expérience de businessman a contribué au développement de l’entreprise. Grâce à lui, les produits des Côteaux Nantais s’exportent en Europe, aux États-Unis, au Japon et aux Émirats arabes unis.

L’entreprise fournit un travail régulier à 111 salariés, auxquels s’ajoutent autant de saisonniers au moment de la récolte des fruits. Elle développe aussi une démarche solidaire, coopérant avec des instituts médico-éducatifs pour la cueillette des pommes ou avec les établissements et service d’aide par le travail (ESAT) pour la pose de coiffes sur les bouteilles.

2 500 tonnes de fruits

Direction Vertou, où tout a commencé. Le site n’accueille plus que les bureaux de l’entreprise, le centre de tri et l’unité de production des liquides. Les 20 hectares de verger qu’il comptait ne sont plus exploités, trop proches du périphérique de Nantes. Les vergers ont été installés sur d’autres communes de la région nantaise, à La Planche, Carquefou, Thouaré et Remouillé.

Les 96 hectares produisent chaque année entre 2 000 et 2 500 tonnes de fruits : 39 variétés de pommes et 7 de poires, ainsi que des coings, des pêches de vigne, des fraises, des kiwis, des prunes et de la rhubarbe. La moitié de cette production est vendue en frais. Le reste, auxquels s’ajoutent 2 500 tonnes d’autres fruits achetés par l’entreprise à des producteurs en biodynamie (abricots, mirabelle, framboises, fruits de la passion, bananes…), est destiné à la gamme variée des produits de transformation : jus, cidre, vinaigre, compotes, confitures et gelées.

Dans le hangar du centre de tri, un Fenwick dépose un lourd palox : 350 kg de pommes environ. Les fruits trop mûrs sont éliminés. Ils nourriront le compost installé sur le terrain d’en face. Les autres commenceront par être douchés à l’eau chaude (47-49 °C) durant trois minutes. Ce procédé de thermothérapie a été spécialement mis au point par l’entreprise. Il détruit les champignons tels que le gloeosporium qui se développe sur la peau des pommes.

Biodynamie moderne

Son apparente simplicité cache en réalité huit ans de mise au point. Placée dans le domaine public, l’invention a été récompensée en 2012 par les Trophées de l’Excellence bio organisés par l’Agence bio et le Crédit Agricole.
La suite des opérations est quasiment automatisée : les pommes mouillées défilent sur une machine gigantesque équipée de brosses et de rouleaux séchants, puis elles sont triées selon leur taille. Des employés procèdent ensuite à une ultime vérification avant de les placer manuellement dans des caisses. Elles sont ensuite dirigées vers la chambre froide pour être conservées naturellement, sans produits chimiques : l’atmosphère est contrôlée en oxygène et en azote ; un dispositif absorbe l’éthylène qu’elles produisent, afin de ne pas les faire mûrir trop vite. Ainsi l’entreprise dispose-t-elle de pommes toute l’année.

Fruits trop mûrs et trognons font du compost

Les fondateurs historiques des Côteaux Nantais se sont mis à produire du jus de pommes dans les années 1970 à la faveur d’une récolte de pommes qui risquait de pourrir… La machine d’origine a depuis été remplacée par une presse plus moderne, mais toujours aussi simple : les pommes passent entre deux tapis, le jus est récupéré aussitôt pour être mis en bouteille. En dehors du jus de pomme simple, l’entreprise produit également un pétillant aux pommes sans alcool (l’Apibul), du cidre et du vinaigre.

Bientôt un écovillage

L’unité de transformation, dernière étape avant la commercialisation, a déménagé en 2009 au Marché d’intérêt national (MIN) de Nantes. Dans ce lieu extérieur, les normes strictes de l’agroalimentaire imposent le port de la charlotte, des chaussons et de la blouse. Après un ultime tri des pommes (les plus abîmées repartiront pour le compost de Vertou), les fruits, juste coupés en deux, sont mis à cuire, à l’ancienne, dans de grands autoclaves. La préparation est ensuite tamisée, pour en extraire peau et trognons, également compostables. Puis, mélangée à d’autres ingrédients, elle sera mise en pots. Mais les recettes qui font le succès des Côteaux Nantais resteront secrètes.

Autour de l’ancienne ferme de 
La Caffinière, un écovillage 
devrait prochainement voir le jour. Il accueillera les enfants de la région pour les initier au maraîchage ou à l’apiculture.

 

Savoir-faire

 Un vinaigre mondialement réputé

 Michel Delhommeau, le fils de Jean, l’un des deux fondateurs, a créé l’unité de production de vinaigre de cidre, toujours à Vertou. « Le travail de trois personnes pendant quatre ans a été nécessaire pour mettre au point la technique », explique le troisième associé de l’entreprise. Rien à voir avec le vinaigre de cidre industriel, produit en moins de deux jours et pasteurisé. « Depuis 1985, c’est la même mer de vinaigre ! La fermentation à elle seule prend entre 22 à 25 jours. Quant à l’affinage, comptez entre six mois et un an », poursuit l’héritier des Côteaux Nantais. Résultat : un produit unique, le seul en biodynamie, qui s’exporte jusqu’aux États-Unis… Sept cents litres environ sont produits ici chaque jour, suffisant à peine à répondre à la demande mondiale !

 

En savoir plus : www.coteaux-nantais.com

Originellement paru ici https://www.bio-info.com/articles/societe/750-coteaux-nantais-voyage-en-biodynamie