Stevia : des extraits frelatés ?

paru dans Alternative Santé en octobre 2010

Si la stevia reste une plante interdite sur le territoire français, les extraits de stevia, sous forme de rébaudioside A, sont depuis janvier 2010 autorisés comme édulcorants de table. D’où viennent-ils ? Leur qualité est-elle contrôlée ? Petite enquête…

En août 2010, une association de consommateurs de Santa Cruz (Bolivie) a demandé à 3 laboratoires universitaires boliviens d’analyser les extraits de stevia commercialisés dans les pharmacies et magasins de diététique du pays. Résultats : 4 marques distributrices d’extraits de glycosides de stevia les coupent à 20 % avec de la saccharine et du cyclamate de sodium voire même de l’aspartame ! Ces produits ? E.N.D. Stevia, Dulce-C   Stevia, La Bolivianita et Majota Stevie.  La Chambre Bolivienne de la Stevia nouvellement créée, et la Posta, l’Association des Producteurs biologiques de Stevia, ont alerté aussitôt les consommateurs sur la nocivité de ces édulcorants indésirables. Et la presse bolivienne s’est emparée de l’affaire, parlant depuis l’automne du scandale de la stevia frelatée.

L’affaire semble plus qu’une simple histoire locale, car les extraits de stevia destinés à être exportés dans d’autres pays d’Europe, selon les laboratoires d’analyse, sont également coupés. Les fabricants, contactés par téléphone ou mail, ne répondent pas…

« Cette histoire bolivienne est incompréhensible ! » commente le Dr Joël Perret, fondateur de Stevia Natura, une société française spécialisée dans la commercialisation d’extraits de Stevia. « C’est à croire qu’ils veulent tuer la Stevia ! » 

Nom de code : Rébaudioside A

La stevia est une plante édulcorante utilisée depuis des siècles par les Indiens guaranis au Paraguay qui en font simplement sécher les feuilles (voir l’ article que nous lui avions consacré en 2009). Ses molécules édulcorantes ont été identifiées dès les années 1930, et semblent intéresser depuis longtemps l’industrie agroalimentaire. Mais ce n’est que depuis 2008 aux États unis et 2009 en France  que l’une d’entre elles, le rébaudioside A, est autorisé comme additif alimentaire. Soit 40 ans après les Japonais ! Ce qui explique aussi que le scandale de la stevia frelatée ne devrait pas nous inquiéter outre mesure, car a priori, nous avons peu de chance de trouver des extraits boliviens sur le marché français. En effet, l’intérêt des Japonais pour la Stevia dès les années 1950, leur a fait rapporter des plants d’Amérique du Sud qu’ils ont entrepris de cultiver sur les vastes terres de leurs voisins chinois : à présent, les cultures chinoises de Stevia s’étendent sur plus de 20 000 hectares ! Et approvisionnent en extraits 80 % du marché mondial.

Quelles garanties de pureté et de fabrication ?

Est-ce pour autant que les garanties de qualité sont là ? Questionnée, la DGCCRF (Direction générale de la Consommation et de la Répression des Fraudes) se veut rassurante : « Les édulcorants comme tous les additifs autorisés ne peuvent être commercialisés que s’ils respectent les critères de pureté définis par la réglementation. Ces critères sont fixés par l’arrêté du 26 août 2009 pour le rebaudioside A. Ainsi, seuls les extraits de rebaudioside A purifiés à plus de 97 % sont autorisés. » Mais la même DGCCRF se montre bien plus évasive sur les procédures de contrôle visant à vérifier la qualité de ces extraits… ou la façon dont ils ont été obtenus ! Se contentant de rappeler qu’il existe un processus d’extraction que les laboratoires synthétisant les extraits sont supposés respectés. Ce procédé, fixé par le JECFA [1], le comité mixte FAO/OMS, co-administré par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chargé de l’évaluation des risques en matière d’additifs alimentaires pour le Codex alimentarius, semble simple sur le papier : « Les feuilles sont placées dans l’eau chaude qui en extrait les molécules sucrantes, la solution est passée au travers d’une résine d’absorption pour piéger et concentrer les glycosides de steviol. La résine est ensuite lavée avec un solvant (alcool) pour libérer les glycosides. Puis le produit est cristallisé avec du méthanol ou une solution d’éthanol et d’eau et enfin, séché. »

Mais en pratique, comment garantir que certains laboratoires, notamment en Indonésie ou en Malaisie, n’utilisent pas des solvants à base d’hydrocarbures, comme le kérosène, meilleur marché que l’éthanol ?   Par ailleurs, les extraits étant autorisés avec un degré de pureté de 97 %, cela signifie que 3 % d’impuretés sont tolérées. En théorie, de simples résidus végétaux… mais quid de résidus éventuels de produits phytosanitaires liés aux pratiques bien connues de l’agriculture intensive chinoise ou de métaux lourds réputés contaminer les sols ? Et que dire des extraits boliviens qui, affichant une pureté de 97 %, s’avèrent n’être purs qu’à 80 %, les 20 % restant étant constitué de saccharine, ou d’autres édulcorants ?

Solution locale

Tant de questions sans réponse relancent l’intérêt de développer des filières locales. Même si pour l’instant, la stevia, reste en tant que plante, interdite de culture en France. Joël Perret, depuis 2004, croit très fort dans son potentiel  sur le marché des édulcorants.  Sa société s’approvisionne en feuilles en Inde et en Amérique du Sud. Et ses extraits, dont il contrôle lui-même la qualité, sont réalisés exclusivement par extraction à l’eau. Ils sont utilisés par exemple par la brasserie  Lancelot qui fabrique  depuis cette année un Breizh Cola à la Stévia. Joël Perret espère beaucoup de la filière française de culture qu’il est en train de mettre en place, avec l’accord de la DGCCRF. Une garantie de qualité et de sécurité pour les consommateurs qui s’inscrit aussi dans la logique du développement durable : « À terme, c’est le seul moyen pour éviter de lourds déplacements en avion d’un bout à l’autre de la planète ! » explique-t-il. Une façon peut-être aussi de lutter contre un autre risque plus insidieux, dénoncé de l’autre côté des Pyrénées, par Josep Pamiès, le « José Bové » espagnol  : « non contents de faire figurer “stevia” sur leurs étiquettes, et donc de profiter de l’image verte de cette plante, les industriels de Coca Cola ou de Pepsi Cola vont pouvoir à loisir procéder à des modifications génétiques des graines de stevia, de sorte de leur faire produire de grandes quantités de rebaudiosideA ».

Pour l’instant, depuis mai  2010, Joël Perret coordonne un essai de culture de la stévia, selon les modalités de l’agriculture biologique, sur quelques dizaines d’ares, qu’il a initié en collaboration avec le Conseil général de l’Hérault et le Centre expérimental horticole de Marsillargues (CEHM), sur deux sites d’expérimentation, à Béziers et à Marsillargues. « Les premiers résultats sont très prometteurs », affirme Charly Fabre, ingénieur agronome de la Chambre d’agriculture de l’Hérault qui veille sur l’expérimentation menée à Marsillargues, « mais doivent encore être confirmés ». S’ils le sont, prochainement, la Stevia sera enfin cultivée en France !

Clara DELPAS

Réglementation 

* En France, seul l’extrait de rébaudioside A est autorisé temporairement, comme additif alimentaire (6 septembre 2009) et comme édulcorant de table (arrêté interministériel du 8 janvier 2010), jusqu’en septembre 2011.

* Un avis favorable de l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments sur les autres molécules édulcorantes de la stevia devrait entraîner d’autres autorisations.

* La plante elle-même reste interdite tant à la culture qu’à la consommation, relevant de la réglementation européenne Novel Food qui exige un dossier toxicologique complet. Les choses pourraient changer en 2011.

En pratique

Guayapi Tropical   commercialise déjà des feuilles séchées de Stevia comme complément alimentaire. Et la maison du stevia ,  des plants sur internet.

Guayapi Tropical 55, rue Traversière 75012 PARIS http://www.guayapi.com

Stevia Natura http://www.stevia-natura.fr

La Maison du Stevia http://www.lamaisondustevia.com


 

Fascinant marché…

La Cancha, c’est le grand marché de Cochabamba, je n’avais encore jamais vu une telle étendue, doublée d’une telle diversité et de tant de monde ! J’ai beau essayer d’en faire le tour, c’est juste impossible, à chaque fois je m’y perds, je me retrouve dans l’une des nombreuses avenues qui en délimitent la superficie  et j’en suis bonne pour regarder à nouveau mon plan, voire essayer de me repérer à quelques bâtiments en hauteur, du style l’hôtel Canada ***, la banque BCP , voire même le corcovado de la colline…Il y a par exemple, une halle entière couverte avec rien que des bananes, des plantains, des normales, des petites. Ou bien encore des allées de téléphones mobiles et matériel hi fi. Ou de vélos, de pneus, de machines à coudre, d’aliments pour animaux (oui, on dit que les Boliviens crèvent la dalle, mais les croquettes whiskas s’achètent au poids), de céréales (où j’ai ENFIN pu voir quinoa, amarante, etc…). Bien entendu, c’est toujours difficile de faire des photos dans un tel endroit, les indiens n’aiment pas être photographiés. Alors parfois je demande, pour avoir un sourire sur des fruits et légumes.  D’autre fois, je  ne demande pas, la photo se laisse prendre, comme ça, sans que j’ai eu la moindre préméditation. Bon mon matériel est discret, j’ai pris mon petit appareil de secours, laissant l’autre enfermé dans ma chambre d’hôtel. C’est en déambulant ainsi, en me perdant dans les bruits, les odeurs, les couleurs, dans ce fourmillement intense de gens, dans ces allées où l’on peut aussi  manger et boire à chaque détour, papillas de yuca au fromage cuits sur charbons, chicha de maïs, empanadas frits, conaques, jus d’orange, canne à sucre, maté…, que je suis tombée sur le marché des brujas, les sorcières. Elles ont de petits autels à la Pachamama, mais aussi toutes leurs herbes traditionnelles, et puis impressionants, des foetus de lamas séchés, à tous les stades ou presque de gestation. Je rappelle pour  ceux qui ne savent pas à quoi servent ces foetus qu’il s’agit des offrandes qui seront faites à la Pachamama, avant des travaux importants, pour assurer le succès de l’entreprise…. Encore une chose qui a été soigneusement occulté pendant la Cumbre, comprenez, ça aurait fait désordre au milieu des végétariens et des écolos. Des foetus de lamas, et oui. La preuve…Pour cette photo j’ai demandé l’autorisation de photographier juste les foetus. Et à un autre stand, encore plus impressionnant, quand  j’ai demandé, la sorcière m’a demandé un dollar, je lui ai rit au nez. Et n’ai pas fait de photo.

Les sorcières sur le marché, c’est quand même pas un truc courant. Comme j’avais vraiment une grosse crève, j’en ai profité pour demander à ce qui tenait plus d’une herboriste un remède. Et MAGIQUE, le nez dégagé d’un coup d’un seul. Incrédible , non? Bon, si les hypermarchés sont intéressants certes d’un point de vue sociologique ,franchement, les marchés ça vaut le coup d’oeil, surtout en Amérique du Sud. De grands marchés un peu exotiques et foutraques je ne connaissais que le marché …de Belleville. Et bien là, j’ai connu l’apothéose!!!!

Hasta luego! Dans quelques heures, je décolle avec une escale à Sao Paulo.

Et Cochabamba, in fine….

De retour à Cochabamba pour mon dernier week end, je repars lundi matin (début d’après midi en France)…
J’ai naturellement plein de petits bobos , genre tiques araignées et compagnie, et une grosse crève purificatrice… plus une prise de tête avec la compagnie aérienne qui gérait mon retour de Rurrenabaque : au dernier moment ils ont retardé mon vol de samedi matin pour la Paz ce qui fait que je ratais ma correspondance à La Paz pour Cochabamba… du coup , j’ai du faire une course poursuite jusqu’à l’aéroport en moto-taxi et chopé un vol vendredi après-midi avec une place en liste d’attente pour Cochabamba pour le vendredi soir …avec une surtaxe pour changement de vol  alors qu’à Rurrenabaque le directeur m’avait dit que tout était réglé.
Ceci dit je me plains pas : Rurrenabaque, on en a vite fait le tour, c’est une pompe à fric pleine de touristes et ça me gavait un peu. Et puis, à la Paz, ma halte forcée en transit m’a fait contacter Jean Pierre Bastien, le journaliste canadien avec qui je communique depuis la Cumbre par correspondance et téléphone, vu qu’il fait des reportages sur le lithium et  le quinoa. Du coup on a eu tout le temps pour se rencontrer autour d’un cappuccino bien chaud (dingue ce qu’à La Paz il caille, et en plus il flottait…). On s’est fait un échange d’audio, lui m’a donné l’interview de Marcelo Castro, le directeur de la mine pilote de lithium du salar, et moi l’audio de la conférence de l’université San Simon du Centro para la Democracia à propos du lithium. Et puis comme ça ce matin, j’ai pu faire une grasse matinée, et me lever à l’heure où j’aurais du arriver à Cochabamba…
Mais quand même cette histoire de taxe, comme je ne trouve ça pas juste vu que ce n’est pas de ma faute si le vol était annulé j’ai été en parler à l’agence touristique qui m’avait vendu le billet, et qui s’est empressé d’appeler la compagnie à rurrenabaque : et ceux là,  de parfaite mauvaise foi, ont prétendu m’avoir téléphoné pour m’avertir de l’annulation vendredi matin!!! Alors que c’est à l’ouverture de l’agence que je venais confirmer mon vol et qu’ils m’ont annoncé le changement ! Du coup l’agence m’a conseillé de porter plainte à la police touristique. L’occasion de voir à quel point j’ai progressé en espagnol, j’ai pu tout expliquer et ils m’ont compris…comme je leur disais c’est pas pour les sous, 60 Bs ça fait guère que  6 euros, c’est pour le principe… ils ont eu l’air de m’approuver, tout en me recommandant de faire très attention dans la cité de Cochabamba. Entiendo, bien sûr,  je laisse tout mon matos à l’hôtel, ne prend que le strict nécessaire.
Voilà pour les dernières news, Clarita in the fight for her rights, mais tout va bien, j’ai passé un mois extra ici. Je passe mes derniers temps à faire quelques courses, en quête de liqueur de coca, j’ai poussé jusqu’à l’hypermaxi, un supermarché, le seul du coin, mais ils n’en avaient pas. J’ai pu en tout cas parfaire ma connaissance des us et coutumes boliviennes ( comme dit ma mère , qui pratique assidument la sociologie des supermarchés, c’est à un supermarché qu’on voit comment les gens vivent. )  Effectivement, encore l’occasion de souligner le paradoxe bolivien entre les palabres et l’action : zont parlé quinoa à la Cumbre…oui…mais..dans les rayons de l’hypermaxi, rien que des pâtes, Barilla et autres, et du riz… Décidément….
Toujours en quête de liqueur de coca, j’ai demandé au chauffeur de taxi qui m’a dit que je parlais très bien le castillan  , m’a donné son nom, Carlos Paz, et m’a orienté sur la Cancha, ça tombe bien je loge à côté..Mission de fin d’après midi : je dois trouver une boutique où on vend de gros gâteaux crémeux et demander à la proprio qui en a une réserve privée parait il…

Retour à Rurre…

Dans la jungle, on mange des fèves fraîches de cacao...indescriptiblement bo

Dans la jungle, on mange des fèves fraîches de cacao...indescriptiblement bo

Bien, 5 jours dans la jungle à pister le jaguar, les pumas, osselots, mais aussi aras, toucans, oro pandulo, et encore tapirs, holy monkeys et singes capucins, je vous dis qu’une chose : ça crève. D’ailleurs, j’en ai chopé une bonne, de crève, à dormir dans la jungle, où, Amazonie oblige, il pleut souvent averse la nuit ! M’enfin c’était super, j’ai eu de la chance, non seulement j’ai eu un guide personnel, mais en plus, on était accompagné d’un cartographe du parc Madidi, avec qui j’ai pu discuter des problèmes liés à la préservation des espaces naturels du parc. J’ai fait quelques photos , un euphémisme bien sûr, et surtout fait des videos, et pris beaucoup de sons. Appris aussi beaucoup du mode de vie des indiens Tacanas, même si paradoxe du développement, ils sont amenés à déserter de plus en plus la forêt, scolarisation des enfants oblige. Pas d’école officielle dans la jungle, obligation d’aller à Rurrenabaque… Aujourd’hui, bien sûr mauvaise surprise, mon avion est reporté pour demain matin, ce qui fait que je ne vais pas avoir ma correspondance pour Cochabamba, du coup, ça m’occupe une partie de la journée, car avec la compagnie on cherche une solution, probable que je parte toute à l’heure…si l’autre compagnie me donne une place… sinon sans entrer dans les détails, la perspective d’un retour jusqu’à la paz en bus (18 heures…) ne m’enchante guère…Bref , attente et jus de maracuja au café de la jungle…

voici l’album de quelques unes de ces photos…cliquez ici

Lost in the jungle?

Et bien me voilà arrivée à Rurrenabaque, lost in the jungle, pero con Internet et wifi. Enfin demain je ferai moins ma maline, ça y est je viens de rencontrer les gens de l agence indigène Mashequipe et je pars pour un trip de 5 jours dans la selva( la jungle) avec eux en bateau. Ils rassemblent en fait deux communautés indiennes qui cherchent à la fois à préserver la forêt amazonienne et à développer une sorte d’eco tourisme où ils apprennent aux participants à pêcher, cueillir les fèves de cacao, cuisiner dans des feuilles de bananiers, faire des onguents etc… Retour jeudi soir donc… Ici à rurrenabaque à part le tourisme communautaire on prône la jungle adventure, moi je vous dis à la Lost in the jungle…, même qu’on m’a proposé une cérémonie avec prise d’ ayahueshca le vendredi soir! Sachant que la cérémonie chamanique est suivie d’une nuit sous case en jungle et que mon avion décolle à 7h du mat samedi prochain c est pas bien raisonnable… D’ autant que le chamanisme à 400 bolivianos le trip me semble plus mercantile qu autre chose… Et que la rencontre avec l’organisateur, l air un peu débile avec des yeux hallucinés au plafond ne m a pas franchement inspiré d’ envie d ‘essayer!!!! Et qu en plus parait il voici 15 jours un gringo français est mort ici, probablement après un mauvais trip aux lianes, de source proche de l’ambassade….
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Un peu de boulot à Toro Toro

J’ai la chance de partir avec l’équipe Chagas au parc de Toro Toro. Ce parc, plein de grottes magnifiques (photos à venir de ma visite spéléo!!), est situé à 130 km de Cochabamba. Il a aussi les plus nombreuses empreintes de dinosaures fossiles …c’est impressionnant de voir les traces des sauropodes, ankilosaure, raptosaure, etc…préservées après tant de millions d’années. J’ai suivi François Noireau  dans les hameaux et sur les rochers où il a été poser des pièges . Là  encore, d’autres explications sont à venir…

Ah…tupiza, sa quebrada et ses pizzas…

Je n’ai rien vu de la route entre Tarija et Tupiza, et je crois bien que c’est tant mieux, je l’ai sentie la route, encore une nuit où on se sent reposé à l’arrivée…l’arrivée, Tupiza, 5h du mat, un froid de canard, je sors emmitouflée dans mon duvet,une habitude maintenant, les bus ne sont pas chauffés et pas de couverture…et dix heures sans bouger, on se refroidit… bref, la complainte de Klara passée, je cherche « el grano de Oro », non que je prospecte un nouveau filon, mais simplement parce que c’est la bonne adresse commnune aux divers guides consultés, et je n’ai pas à chercher longtemps : Sylvia, la patronne, est sur le pas de sa porte, j’entre et lui demande aussitôt si un prochain départ pour le sud lipez et le salar est prévu, j’ai de la chance, dès demain. 4 jours pleins. Arrivée dimanche à Uyuni. Du coup, je fais une croix sur la visite de la mine pilote de lithium, il faut dire que la personne de la COMIBOL que j’ai pour contact est un peu spéciale : d’abord elle m’écrit tous ses mails en majuscules, ce qui parait il en symbolique de langage typo dénote d’une certaine agressivité. Et puis en plus, moi, dès le début j’ai fait une bourde en l’appelant Yasmina au lieu de Yolanda (mais bon Dieu d’où vient donc cette inversion bizarre ?) . Bref, grâce à Google Trad j’avais pu écrire en espagnol et obtenir un rendez vous pour le vendredi, mais là c’est râpé, et je ne me sens pas de prendre un autre rendez-vous…Je passe une petite heure au cybercafé, moi qui m’étais super équipée pour bloguer en direct, me voilà limitée par la lenteur des connexions internet, et c’est vraiment bizarre , on change son rapport à la communication, moi qui était pathologiquement tout le temps en train de relever mes mails et d’y répondre, me voilà devenue un peu plus détachée… J’ai vite fait le tour de Tupiza, petite ville où tout le monde est super sympathique et souriant, rien à voir avec Tarija, bien plus froide ai-je trouvé. Ou question de feeling, je ne sais. Je fais un tour au marché, mange pour 5bs (soit 50cts…), 1 beignet de patates et de viande avec un grand verre de jus d’orange pressé dans la rue puis décide d’aller marcher dans la quebrada Pallala où se trouve un magnifique mille feuille rouge gigantissime témoin des premiers temps de la création de la terre, comme il fait chaud (incroyable cette différence de température entre la nuit glaciale et le jour …) et que je deviens habituée des transports motorisés, j’ai la flemme de marcher, et monte dans un mini bus, de la ligne 2 , qui dessert donc le cimetière et Pallala. Le chauffeur sympathise vite avec moi, il me pose plein de questions, et moi aussi, il a 25 ans, un enfant de 4 ans qui s’appelle Roberto, lui-même s’appelle Rinaldo…et il collectionne les pièces de monnaie, c’est sa façon à lui de voyager. Il me demande si j’ai des pièces françaises, j’essaye de lui expliquer l’euro, mais c’est un peu difficile avec mon espagnol de vache, enfin je lui dis que oui, j’ai des pièces mais pas sur moi, et que je lui donnerai toute à l’heure. Il m’emmène à Pallala, là où la quebrada commence, enfin il faut marcher un peu, en plein cagnard, et Rinaldo fait un peu de hors piste pour m’amener…en minibus si si, à l’entrée de ce lieu de western. Oui, on se croirait en Arizona, ici les falaises sont rouges et plantées dans du sable. Des cactus centenaires et des sortes d’aloès complètent ce décor de far west. Je passe une après midi délicieuse, à marcher seule , croisant parfois un âne, un troupeau de moutons, voire quelques lamas, ce qui m’a plongé dans une perplexité temporaire, ayant lu un peu tintin. Oui, vous imaginez, vous êtes seul, sur une piste de sable, et …vous tombez sur 5 lamas au milieu de la route qui vous regarde d’un air hostile…ben quand on connaît pas et qu’on a lu tintin, c’est plutôt une situation où on a envie de s’enfuir !!!Ce petit désagrément mis à part, lasse de la route (où les camions d’une carrière voisine passent en faisant une poussière du diable), je prends un chemin qui va vers ce qui ressemble à un mille feuille géant effectivement, marche méditative, pause et retour. Je me fais prendre en stop par un papa et sa fille, qui avaient du pronostiquer de ma nationalité et vouloir vérifier. ..Je termine en suivant la voie de chemin de fer, mythique… Et le soir, étant à Tupiza, je mange la spécialité de la ville qui comme son nom l’indique…est la pizza. Arrosée d’un verre de merlot argentin , un Colon. 50 Bs , dix fois plus qu’à midi ! (c’est le rapport coût de la vie habituel, prix touristes…)

Paléontologie bolivienne

Je me fais une journée tranquille à la FAUTAPO, un fonds pour le développement financé par les pays-bas, où je rencontre Luis Antelo Bruno, responsable du développement du secteur viticole. Il m’invite à déjeuner et je fais connaissance avec sa femme, Merike, une hollandaise, et son fils , Jan, petit bout de chou d’un an et demi.tarija
Je refais un tour de Tarija, animé, c’est quand même une ville plutôt sympathique, je fais une visite du musée de paléontologie et là, figurez vous…que je découvre…que dans la région de Tarija, avant, et bien c’était plein d’éléphants, ou plutôt des Cuvieronius Tarijensis, découverts par Cuvier et plutôt impressionant. Je vois aussi des squelettes de mastodontes et de tigres à dents de sabre, et oui, y en avait ici. Le tout dans un musée très années 50, où les fossiles exposés sans vitrine ont des étiquettes tapées à la machine à écrire à ruban encreur. Une autre époque…celle des musées dont les parquets sentent encore l’encaustique, sur fond de Quilapayun, avec une gardienne motivée à battre le rythme sur son bureau, la pauvre, elle ne doit point voir grand monde. Ce soir, donc mon trip pour le Sud Lipez, j’ai finalement opté pour un bus couchette, et avant, je crois que gourmande comme je suis je vais m’offrir une mousse de Dulce de lette au gattopardo, miam.

La visite de Casa Grande

Et bien voilà, là nous pouvons aller visiter la Casa Grande, l’une des cinq grandes bodegas de la région. Il est loin le temps où les prêtres espagnols se contentaient d’une piquette pour leur vin de messe, ici on s’est mis à cultiver du bon vin, un vin qui , effet mystérieux de l’altitude, n’a même pas besoin de vieillir pour être bu. Il faut dire que les boliviens se donnent les moyens : un artiste du secteur, qui intervient depuis des années dans toute l’Amérique latine, François Thorez, vient conseiller et inspirer les producteurs.tonneauxvignes A Casa Grande, c’est un cépage de cabernet sauvignon, importé du Chili, qu’on greffe sur des pieds américains, dont l’écorce, plus dure, reste insensible aux attaques du phyloxera. Pour le reste, attendre mon reportage, dégustation non comprise évidemment. Faire les caves à 9heures du matin vous assomme quelque peu pour la journée! Surtout qu’on a suivi au passage toute la vinification depuis les vendanges jusqu’à la mise en bouteille, et qu’on a dégusté, chardonnay, malbec, trivarietale, singani vieilli, sangria…parce qu’ici ils font un peu de tout. le mieux étant le Casa Grande trivarietale 2006, médaillé d’argent à Paris tout de même. Bref, après tout cela, nous savourons un super repas au Gattopardo, le grand restaurant de Trarija où on mange un plat et un dessert pour environ 3 euros… Le soir, j’interviewe Patricia Castillo, scientifique du CENAVIT, qui étudie la composition de ces vins d’altitude, notamment leur teneur en proanthocyanines, en resvératrol, en polyphénols… Bref, nous passons encore une fois une soirée sympa au Gattopardo, en compagnie d’autres français rencontrés par là, qui reviennent de Tupiza , eux… j’appréhende un peu cette route de tous les dangers dans les montagnes cette nuit à vrai dire!